Quiconque étudie le ministère de Christ Jésus, tel que nous le révèlent les quatre Évangiles, est frappé de voir que les nombreuses guérisons de maladies qu'il effectua ont été instantanées, sauf dans un seul cas peut-être. Il semble que dans chaque circonstance, celui qui était affligé fut instantanément délivré de sa croyance, que ce fût celle d'une main sèche, de la lèpre, de la cécité, de la démence, de la fièvre, ou de toute autre maladie — voire celle de la mort elle-même. Il n'y avait pas de période de convalescence, d'attente jusqu'à ce que l'agent guérisseur eût été efficace; mais le besoin était rempli sur-le-champ, et l'affranchissement de ce qui semblait être l'assujettissement à la maladie était acquis. Selon le livre des Actes, les disciples obtinrent également de semblables résultats. Eux aussi, pouvaient imiter les œuvres du Maître dans une grande mesure, témoin la guérison du paralytique qu'effectuèrent saint Pierre et saint Jean à la porte du temple.
Le fait que Christ Jésus et ses imitateurs ont été à même de guérir instantanément les maladies qui, dans ce temps-là comme aujourd'hui, étaient considérées comme incurables, a généralement été attribué par la Chrétienté à ce que le Nazaréen avait reçu quelque pouvoir surnaturel, qu'à son tour, il put donner à ses disciples. On a soutenu avec persistance que la guérison spirituelle n'appartenait qu'à cette époque-là et uniquement à ceux qui étaient spécialement gratifiés d'une faveur divine. Étant donné cette croyance, les hommes se détournèrent presque complètement de la possibilité de répéter les œuvres du Maître pour se servir des systèmes matériels dans le traitement de la maladie, et il se produisit une croyance, celle que le temps est un facteur, sinon une nécessité, dans l'œuvre de la guérison. Cette conclusion a conduit les mortels à considérer comme indispensable une certaine période de convalescence durant laquelle, grâce aux soins vigilants, à l'emploi de médicaments et à la soi-disant puissance de quelque pouvoir indéfini appelé “la nature,” le malade regagnera peut-être la santé. Par conséquent, on en est arrivé à accepter d'une façon si générale la pensée de temps comme facteur nécessaire à la guérison, que les guérisons effectuées quelquefois instantanément par le ministère de la Science Chrétienne, sont souvent rejetées sous prétexte que l'on ne pourrait pas obtenir de pareils résultats à moins que le patient ne passe par une période de convalescence. Cette conclusion, on peut le dire, émane de l'ignorance des moyens et des procédés de la guérison spirituelle.
La Science Chrétienne enseigne que, puisque l'homme en tant que ressemblance ou reflet de Dieu, ne possède aucune qualité indépendante de Dieu, il ne peut avoir aucune expérience qui implique l'imperfection, c'est-à-dire, la maladie, le péché ou la mortalité. La Science Chrétienne soutient aussi que les discordes qui semblent constituer une si grande partie de l'expérience humaine sont irréelles et la conséquence de fausses croyances considérées comme vraies. Alors, ne semble-t-il pas qu'il soit possible de corriger les fausses croyances instantanément, et qu'ainsi les pensées maladives fassent place aux pensées de santé, de sainteté, de totalité? Ce procédé est simple, et l'efficacité en est constamment prouvée.
L'homme de la création de Dieu — et il n'y en a point d'autre — n'a jamais connu d'autre état que celui de la perfection. Jésus savait cela; aussi détruisit-il bien des erreurs populaires. Les Scientistes Chrétiens le savent également, et grâce à leur compréhension, ils détruisent les fausses croyances de l'erreur qui se manifestent sous des formes innombrables d'inharmonie, de misère et de manque, y compris les maladies soi-disant incurables. Les Scientistes Chrétiens prouvent que puisque la maladie n'a aucune réalité, seule la santé est chronique,— c'est-à-dire, continue. Les injonctions de Jésus: “Allez par tout le monde et prêchez l'Évangile à toute créature.” “Guérissez les malades, ressuscitez les morts, nettoyez les lépreux,” sont accomplies aujourd'hui avec succès par le même pouvoir, l'unique Entendement, infini et divin.
Cependant, que ni praticien ni patient ne se decouragent de ce que bien des guérisons soient lentes. Quoique la guérison instantanée, lorsqu'elle est accomplie par l'illumination spirituelle, soit le but du Scientiste Chrétien sérieux, il ne faudrait se laisser aller ni à la crainte ni au doute parce que certains cas semblent céder lentement — très lentement quelquefois. L'humanité est allée bien loin sur la route de la matérialité, et le voyage de retour ne se fait pas instantanément; non plus que la régénération qui constitue la vraie guérison, ne s'opère instantanément. La résolution de se détourner du mal vers le bien peut se faire promptement, mais le procédé lui-même peut sembler lent. Sur les dix lépreux guéris par Jésus, neuf d'entre eux négligèrent d'en reconnaître le fait et s'en allèrent sans exprimer leur gratitude pour avoir été immédiatement soulagés de la maladie tant redoutée. Apparemment satisfaits du soulagement physique, ils ne cherchèrent pas la guérison plus importante.
A la page 411 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” Mrs. Eddy dit de la méthode de guérison instantanée: “Si l'Esprit, ou le pouvoir de l'Amour divin rend témoignage à la vérité, c'est là l'ultimatum, le moyen scientifique, et alors la guérison est instantanée.” Invoquer le pouvoir de l'Esprit, Dieu, par la compréhension de la vérité spirituelle, est ce qui effectue la guérison; et le temps ne sert pas de facteur dans ce procédé. La question suivante se pose: Cette faculté ne se borne-t-elle pas à un certain nombre de gens particulièrement doués? Quiconque arrive à reconnaître la vérité concernant Dieu et l'homme — c'est-à-dire, quiconque acquiert la compréhension spirituelle — est doué du pouvoir guérisseur. Il est certain que pour acquérir cette faculté, il faut préalablement se consacrer au service de Dieu — vivre d'une manière vraiment Chrétienne; mais, assurément, le salut est gratuit, et chacun peut savoir que le Père céleste a impartialement doué tous Ses enfants. Quitter ce qui semble être le monde des sens physiques, se tourner sincèrement vers les choses de l'Esprit, voilà ce qui fait avancer le long de ce chemin céleste. Mrs. Eddy l'a très clairement exprimé à la page 16 de Science et Santé: “Ce n'est que dans la mesure où nous nous élevons au-dessus de tout ce qui a rapport aux sens matériels et de tout péché, que nous pouvons atteindre l'aspiration céleste et la conscience spirituelle qui sont indiquées dans l'Oraison Dominicale, et qui guérissent instantanément les malades.” Pourrait-on rechercher un plus grand prix que celui de la faculté qui apporte un soulagement immédiat à ceux qui souffrent, qui pèchent et qui sont dans le besoin?
