Le désir ardent d'avoir une vie plus remplie, d'avoir l'amour, la paix et la joie, est ce qui fait briller l'œil d'espérance et battre le cœur plus fortement. Cependant la lutte et l'agitation semblent caractériser le cours du temps et de l'histoire. Des périodes de paix succèdent aux heures de trouble. Quiconque considère l'existence comme matérielle, et l'homme et la vie comme mortels, envisage toutes ces choses comme naturelles; de fait, il considérerait comme invraisemblable qu'un courant aussi puissant que celui de l'existence humaine coule sans déposer une grande quantité de débris. Le fait que le mouvement est plus ou moins uniforme donne lieu à la joie. Tout progresse d'une manière quelconque; et s'il se fait des efforts communs dans le cours de l'existence humaine, ils tendent assurément vers le progrès.
Le penseur a toujours vécu dans l'espoir que la lumière et l'éducation amenant le progrès mettront fin à la diversité des classes et réconcilieront les nations, et qu'un commun lien spirituel donnera finalement la garantie indestructible de la paix de l'humanité. On a dit avec raison que le Christianisme est le chemin qui mène à ce but; et, en effet, partout où, dans sa course mondiale, il s'établit solidement, on voit bientôt se manifester de meilleures mœurs ainsi qu'un sens plus élevé des droits de citoyen. L'abolition de l'esclavage, les succès obtenus dans la lutte contre l'alcool, l'égalité des sexes s'affirmant de plus en plus, les progrès que font partout la législation et l'administration de la justice, ainsi que les efforts que l'on fait pour empêcher la guerre,— tout indique que l'humanité se prépare sérieusement à rejeter ses chaînes.
La grande prophétesse spirituelle de ce siècle, Mary Baker Eddy, dit à la page 256 du livre de texte de la Science Chrétienne: “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “Le progrès fait tomber les chaînes humaines;” mais elle était loin d'envisager le progrès comme étant une suite d'événements matériels aboutissant à un état parfait d'existence matérielle. Examinée à la lumière de la métaphysique Chrétienne, claire et concluante, de Mrs. Eddy, la matière n'a aucune origine, car, ni la réalité ni la cause ne lui sont inhérentes, et sa prétendue cause, l'entendement mortel, ne saurait comprendre ce qu'est le véritable progrès. Dieu, l'Entendement infini, est l'unique cause, et Ses manifestations, qui sont spirituellement vraies et parfaites, sont en réalité les seules que l'on puisse connaître. Par conséquent, le vrai progrès est la perception toujours croissante de ce qui est éternellement vrai et parfait. Cette vérité s'applique aux changements qui se produisent dans la vie des communautés et des nations, aussi bien qu'à l'expérience personnelle de la plus petite importance.
En étudiant assidûment la Science Chrétienne, nous pourrons recevoir la semence du vrai progrès et commencer à le manifester. Bien que nos problèmes puissent être de même nature et cependant différer l'un de l'autre comme les pierres de la route, ils ont tous une base commune et une solution commune. Quiconque étudie la Science Chrétienne s'aperçoit bientôt que son penser — savoir, son vrai penser — détermine ses véritables expériences. C'est ainsi que la Science Chrétienne l'amène à penser avec bienveillance et affection, en chassant de sa conscience le poison de la croyance au mal, ce qui lui permet de s'attendre à la joie et à la paix que produit le mode le plus élevé du penser. A mesure que, sous l'influence continue d'un penser si pur, il rejette ou perd graduellement le prétendu sens mortel des choses,— la supposition qu'il y a une existence opposée à Dieu,— sa pensée se remplit d'une compréhension croissante de la vraie existence spirituelle. Il voit que le monde entier a besoin d'un amour pur renfermant tout, et perçoit la nécessité absolue d'une fidélité pure et spirituelle envers Dieu et son frère.
Il reconnaît également l'importante nécessité de mettre en pratique, de démontrer constamment, ce qu'il comprend. Étant sur la voie qui mène au vrai progrès, il prouve pour lui-même ainsi que pour les autres, par la guérison et l'enseignement, que le pouvoir spirituel de Dieu n'est jamais absent et n'a jamais besoin d'être perfectionné. Parlant de celui qui a ainsi commencé à reconnaître son véritable moi et à devenir humblement un bienfait pour lui-même et pour ses semblables, notre Leader dit à la page 21 de Science et Santé: “S'il est sincère, il prendra la chose au sérieux dès le début, et avancera chaque jour un peu dans la bonne direction, jusqu'à ce que finalement, il achève sa course avec joie.”
De la même manière, quoique d'une façon plus étendue, le progrès se fait dans la communauté. L'harmonie de l'ensemble est le summum de l'harmonie de tous ceux qu'elle renferme. Il n'y a pas de véritable progrès, quelque forme qu'il prenne, qui ne représente un degré plus élevé de compréhension de la Vérité spirituelle. Même ce que l'on dénomme le progrès technique et économique, autant qu'il favorise le bien, est la manifestation de la pensée intelligente s'approchant de la Vérité spirituelle. Toutefois, si de nos jours l'on pouvait détruire la pauvreté par la législation, et calculer la guérison des malades au moyen de formules mathématiques, on n'aurait rien gagné en ce qui concerne le vrai progrès. Afin que ce qui est fait pour le bien-être du genre humain apporte le vrai progrès, il faut avoir pour motif l'amour pour Dieu et l'humanité, et pour but la dématérialisation des efforts et la spiritualisation de la pensée.
De cette manière seulement, pourrons-nous reconnaître que l'amour, la bonté et l'harmonie de Dieu ont toujours été la propriété spirituelle de l'homme. Le vrai progrès est le point de maturité de la conscience générale aboutissant à la compréhension complète et finale du fait qu'en réalité l'homme n'existe que dans la vie pure, impeccable et spirituelle; ainsi, le vrai progrès est le déroulement constant et la continuité éternelle de l'Étre divin. Touchant le point définitif du progrès — la démonstration de l'homme réel — voici ce que nous lisons à la page 76 de Science et Santé: “La joie impeccable,— la parfaite harmonie et l'immortalité de la Vie, possédant outre mesure la beauté et la bonté divines sans aucune douleur ni aucun plaisir corporels, voilà ce qui constitue le seul homme véritable et indestructible, dont l'être est spirituel.”
