On comprendra facilement que ceux qui ont acquis une connaissance de la Science Chrétienne, grâce à laquelle ils ont ressenti le pouvoir guérisseur de la Vérité, désirent faire connaître la source d'un tel bien à ceux de leurs semblables qui souffrent. Il arrive souvent qu'ils ne peuvent comprendre que les gens qui aspirent à quelque chose de meilleur se refusent à suivre le seul chemin qui soit pratique et droit, ainsi que la Science Chrétienne l'a prouvé. Cette indifférence, qui va parfois même jusqu'à la résistance à la Vérité, n'est pas simplement un signe de notre époque. Elle semble avoir été en évidence depuis le commencement du monde. Le grand Maître en fit l'expérience, lui qui savait fort bien ce que prétendait être la cause de cette résistance.
Par la parabole du semeur, Jésus enseigna que le terrain (la conscience humaine) devait préalablement avoir été cultivé dans une certaine mesure pour être à même de recevoir la vérité spirituelle. Dans un terrain pierreux, non cultivé, la semence ne prendra pas racine et ne croîtra point. Quiconque a la conscience pleine de croyances et de fausses images du sens mortel, et se contente d'une conception de l'existence attribuant la vie et la substance à la matière, ne reçoit pa la vérité qui déclare que Dieu, l'Entendement, l'Esprit, est la seule Vie, le seul Étre. Mrs. Eddy écrit à la page 201 de "Science et Santé avec la Clef des Écritures" "Nous ne pouvons remplir des récipients déjà pleins. Il faut d'abord les vider." En pareil cas, il ne serait pas sage d'essayer de forcer les choses. C'est pourquoi Jésus exhorta ses disciples et dit: "Si l'on ne vous reçoit pas et si l'on n'écoute pas vos paroles, en sortant de cette maison ou de cette ville, secouez la poussière de vos pieds."
Le fermier laboure son champ et lui fait aussi subir d'autres préparations pour le rendre propre à faire lever la semence. On doit également préparer la conscience humaine pour qu'elle puisse recevoir la vérité. Tant qu'elle trouvera quelque satisfaction dans le monde de la déception matérielle, elle restera aveugle au bien spirituel, parce qu'elle acceptera une chose absolument erronée. Pareilles gens n'entendent point; aussi Jésus dit-il de ceux-ci, "qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent." Cependant, il n'en est pas ainsi pour ceux dont la croyance à la vie dans la matière a été ébranlée par une compréhension de la totalité de l'Espirt; pour ceux qui ne se sentent plus à l'aise dans les plaisirs matériels; qui ont appris que le monde ne saurait les rendre heureux ni les torturer par la souffrance, ne saurait leur offrir la paix véritable; et qui savent que les moyens matériels sont tout à fait insuffisants à les délivrer du péché, de la maladie, de la douleur et du chagrin. A la page 2 de Science et Santé, Mrs. Eddy dit: "Le désir qui s'élance, affamé de justice, est béni de notre Père, et ne revient pas à nous sans effet." Notre Maître déclare que "ceux qui ont faim et soif de la justice" sont "heureux," et il promet qu' "ils seront rassasiés."
Les Écritures prouvent amplement que l'Amour divin étanche la soif de la Vérité. C'est ainsi qu'il protégea les Mages de l'Orient et les amena à sortir d'un pays lointain, afin qu'eux et les bergers puissent voir l'aube d'un jour nouveau dans le petit enfant à Bethléhem. Il apaisa le désir ardent de l'eunuque d'Éthiopie qui, étant déjà converti au Judaïsme, ne se détourna pas de Jérusalem pour éviter le long voyage qui devait lui permettre de servir le Dieu vivant. N'était-ce pas l'Amour divin renfermant tout ce qui se révélait à son cœur réceptif? Mrs. Eddy écrit, à la page 283 de Science et Santé: "L'Entendement est la source de tout mouvement, et il n'y a pas d'inertie qui en retarde ou arrête l'action perpétuelle et harmonieuse."
L'Amour divin demeure à travers les siècles; et cependant il se renouvelle "tous les matins." Aussi saint Pierre put-il faire devant Corneille, le centenier romain, l'affirmation suivante: "En vérité, je reconnais que Dieu ne fait pas acception de personnes, mais qu'en toute nation, celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable." Quoique aujourd'hui, la Science Chrétienne puisse rencontrer de l'opposition comme les enseignements de Christ Jésus en rencontrèrent de la part du Judaïsme, cependant, plus d'un cœur attend l'Évangile. Jésus dit des campagnes: "Elles sont déjà blanches pour la moisson;" et cette déclaration qu'il fit à ses disciples près du puits de Jacob, afin de les éveiller en leur montrant l'importance de leur tâche, est encore applicable. Étant donné ces cœurs affamés, notre devoir impérieux est de ne pas nous laisser détourner de notre travail, ni de permettre que des adversaires ou ceux qui n'entendent pas, nous empêchent de l'accomplir, mais de porter nos regards fermes et stables du côté du salut final qui délivre l'humanité entière des entraves de la croyance matérielle.
Tous les trésors que l'œil spirituel contemple, enflamment notre cœur d'une joie indicible,— d'une joie qui nous met à même de prouver, par des actions et pour la gloire et l'honneur du créateur, ce qui est vrai et réel. Nous pouvons nous reposer dans la certitude que la lumière de la Vérité apparaîtra de plus en plus clairement à travers les nuages de l'erreur. "Mon âme mettra sa gloire en l'Éternel; Les humbles m'entendront et ils se réjouiront," dit le Psalmiste. C'est ainsi que la loi du progrès sera rendue manifeste, et que nous arriverons tous à savoir que le progrès seul existe pour ceux qui comprennent la Science divine. De même, les jours dont parle le prophète Amos viendront, "où le laboureur sera suivi de près par le moissonneur, et où celui qui foule les raisins se rencontrera avec celui qui répand la semence. Du flanc des montagnes couleront des fleuves de vin nouveau, et toutes les collines en ruisselleront."