La vérité, telle que la révèle la Science Chrétienne, permet à celui qui l'étudie de faire pas à pas la séparation entre le sens matériel et le sens spirituel; et nous sommes extrêmement reconnaissants de cette Science qui est susceptible d'être mise en œuvre et démontrée. Demeurant dans un sens erroné de ce qui constitue le vrai bonheur, nous sommes enclins à considérer comme désirable et bon ce qui a un effet tout à fait contraire dans nos vies, et qui nous conduit finalement au péché et à la discordance. Grâce à une compréhension toujours croissante de la Vérité, nous sommes capables de découvrir et d'arrêter les suggestions qui ont tendance à égarer, et d'échapper ainsi à la nécessité d'apprendre nos leçons au prix de dures expériences.
Nous voyons graduellement que le monde matériel n'a rien à nous donner; et, en réalité, puisque tout bien vient de Dieu seul, il n'y a rien qu'il puisse nous enlever. Nous ne pouvons trouver aucune joie à nous cramponner à la terre. La vraie joie vient avec les ailes déployées pour le ciel. Semblables à l'enfant prodigue, nous n'avons qu'à nous élever et aller auprès du Père pour trouver les nombreux bienfaits spirituels qui nous attendent. Le chemin est droit et resserré au premier abord; mais, à mesure que la croissance spirituelle augmente, un monde plein de beauté merveilleuse et de possibilités infinies pour le bien commence à paraître à nos yeux.
La guérison physique, non-accompagnée de la régénération spirituelle, ne nous met pas dans un bien meilleur état. Celui qui est guéri physiquement continue à croire que la matière est la cause principale de la discordance physique, et il ne comprend pas le péché. Il n'a pas encore appris ce que Mrs. Eddy nous dit à la page 219 de “Miscellaneous Writings,” que “l'entendement mortel rend malade, et que l'Entendement immortel guérit.” La seule différence entre une croyance à la santé et une croyance à la maladie est que la première est quelquefois une croyance meilleure que la dernière; mais une croyance à la santé, sans la compréhension, est apte à recontrer des difficultés. Nous sommes reconnaissants de l'amélioration de santé et de l'accroissement d'harmonie que la Science Chrétienne apporte dans nos vies; mais, après tout, notre gratitude la plus profonde est celle que nous éprouvons pour la régénération spirituelle qui se poursuit d'heure en heure. Qui peut aimer le péché une fois que le masque est enlevé et qu'on le voit tel qu'il est en réalité? Lorsque cette perception vient subitement, le cœur s'écrie: “O Dieu! aide-moi à avancer et à m'élever! A la vérité, je n'aime pas le péché; j'étais aveugle, mais maintenant je vois. ‘Comme un cerf brame après les eaux courantes, Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu!’ ‘J'élève mes yeux vers les montagnes.’ ‘A mon réveil, je me rassasierai de ton image.’ ”
Notre voyage vers la cité céleste est de durée plus ou moins longue suivant la manière dont nous l'accomplissons. Si l'on entreprenait un voyage en chemin de fer dans l'espoir de trouver à la destination quelque chose de fort agréable, éprouverait-on une joie ou une satisfaction particulière à s'arrêter fréquemment à des stations renfermées? L'impulsion humaine serait naturellement d'achever le voyage le plus tôt possible, et de ne souffrir aucun empêchement. Alors, pourquoi ne pas prendre la même détermination à l'égard de notre voyage de régénération, puisque nous savons que le but est bien au-dessus de toute joie terrestre? Jésus a dit que si nous avions foi en son chemin nous pourrions le suivre; mais c'était à la condition que nous ne cherchions pas à monter par quelque autre endroit. Voici une possibilité divine et une protection divine,— la protection étant associée au besoin d'obéissance. Combien nous devrions être reconnaissants de cette possibilité ainsi que de la condition qui l'accompagne! Quiconque est reconnaissant de la discipline spirituelle est vraiment reconnaissant. Le manque de pareille gratitude trahit un manque de vraie compréhension de Dieu et de l'homme à Son image et à Sa ressemblance. Dieu n'est pas un Père-Mère sévère, mais zélé, faisant miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui L'aiment et qui gardent Ses commandements,— demandant la perfection, parce qu'il n'y a pas de bonheur permanent sans perfection.
La gratitude s'exprime par la repentance et par le service plutôt que par les paroles. L'inactivité n'exprime jamais la vraie gratitude. La vie du grand Maître et celle de la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne sont des modèles de gratitude envers Dieu, s'exprimant par un labeur incessant. Pour eux, il n'y avait point de temps pour la paresse, pour les amusements, ni pour aucune espèce de frivolité. Jésus enseignait et guérissait toute la journée; et dans la tranquillité de la nuit, lorsque la foule avait cessé de le presser, il entrait en communion avec Dieu et instruisait ses disciples bornés. Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, a enseigné et a guéri, a planté et a construit. Ses œuvres sont une merveille pour ceux qui étudient la Science Chrétienne.
Tout cours d'eau prend le niveau qui lui est propre. Si nous désirons nous élever, il faut que nous nous mettions en rapport avec une source plus élevée. Alors, par des efforts continus et par une obéissance fidèle, nous exprimerons dans nos vies une profonde gratitude, nous surmonterons tous les obstacles et parviendrons au sommet.