L'intelligence divine, infinie, et son expression, n'ont pas à être armées contre quoi que ce soit, car il ne saurait rien y avoir hors de l'infini qui est tout ce qui est. L'infinité même de l'Entendement Un et de sa manifestation est la liberté parfaite et la protection contre toute supposition d'un opposé. Telle est la vérité de l'armement spirituel qu'enseigne la Christian Science; elle n'enlève rien mais procure au contraire l'idée réelle qui réduit à néant les fausses croyances humaines. Que l'ordre international aussi bien qu'individuel doive se trouver dans l'Entendement, voilà qui peut sembler neuf aux yeux du monde; mais cette vérité est vitale et pratique dans sa nouveauté, dans son éternelle fraîcheur, parce qu'elle pousse la pensée à apprécier le Principe absolu. Dans la mesure où nous démontrons pour nous-mêmes que notre existence véritable est en lieu sûr dans l'Entendement, inaffectée par la matière illusoire, nous participons à la démonstration de la paix perpétuelle pour le monde entier. Il s'agit de prouver pour nous-mêmes que notre expression de l'intelligence divine repousse la suggestion qu'il pourrait y avoir succès ou péril dans la matière, qui n'est qu'une croyance de l'entendement mortel supposé. Dans la mesure où nous comprendrons ceci, nous aurons l'avantage d'une armure spirituelle à travers chaque expérience, et ce que nous saisissons pour nous-mêmes nous avons le droit de le savoir pur tous. Cette connaissance dans la Christian Science est une expansion et une joie constantes que nous pouvons apprécier d'une façon tangible et qui donnent une satisfaction immédiate.
Mary Baker Eddy, mentionnant le sujet de l'armement tel qu'il est envisagé dans la Christian Science, écrit dans "The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany" (p. 127) le passage remarquable que voici: "Différent en cela de l'armement de la Russie, le nôtre n'est pas coûteux dans le sens où les hommes calculent la dépense, mais sa valeur est inestimable, inaltérable et indestructible sur terre ou sur mer; il n'est pas réduit en temps de paix, rendu en cas de défaite, ni déposé aux pieds du progrès par les mains de l'omnipotence." La sûreté positive avec laquelle le Principe gouverne l'homme réel ne peut jamais, bien entendu, être réduite, jamais être moins que suffisante, jamais être écartée comme désuète. C'est cette sûreté du pouvoir de l'intelligence divine dans toute circonstance qu'il faut considérer en premier lieu quand on est intéressé au désarmement ou à la limitation des armements. La perception de ce fait spirituel peut seule montrer aux diplomates et aux citoyens ce qui convient le mieux en chaque éventualité, soit en parvenant à un accord, soit en pratiquant celui-ci dans des expériences toujours plus profondes. Quand on comprend la présence de l'armement réel, l'omniprésence de l'action garantie juste de l'Esprit infini, il est possible d'aller de l'avant sans crainte dans la réduction des moyens et des procédés matériels jusqu'à ce que toute croyance en la matérialité soit vue comme le néant qu'elle a toujours été.
En définitive, puisque l'Entendement infini avec sa manifestation infinie, spirituelle, est tout ce qu'il y a, chaque individu et chaque nation doit se limiter à ce tout pour la sûreté de la paix et du progrès. Saisir cette vérité et la mettre en pratique ce n'est pas se limiter mais s'affranchir de la croyance en la limitation. Tôt ou tard il faudra une admission générale du fait que l'Entendement infini est le seul créateur et le préservateur universel de l'ordre et de l'équité. Entre temps, pas à pas, ici un peu et là un peu, une réduction de la croyance matérialiste en l'armement doit avoir lieu; il s'agit de rejeter ce qui est sans valeur et de se préparer non à une guerre sans fin mais à une paix énergique. C'est toujours le sens que l'entendement humain a de la limitation, sa répugnance à accepter la Vérité, le Principe divin et sa manifestation, qui provoque chaque conflit apparent, car la Vérité est le producteur d'une harmonie indestructible. Pour parvenir à la paix, l'activité impliquée dans l'emploi des moyens matériels de guerre doit être convertie aux desseins du Principe, doit être envisagée comme idée spirituelle plutôt que comme croyance matérielle. Incessamment, l'idée spirituelle, l'action vigoureuse de l'Esprit, a été la seule activité réelle, alors même que la croyance de l'entendement mortel en l'action matérielle a semblé prédominante.
Dans ses "Miscellaneous Writings" (p. 214) Mrs. Eddy, parlant de Jésus-Christ déclare: "Le conflit même que sa Vérité provoqua dans l'accomplissement des motifs de son Amour, signifiait, d'un bout à l'autre, 'Remets ton épée;' mais l'épée devait être tirée avant de pouvoir être remise au fourreau." Les guerres du monde ont tout le long signifié "Remets ton épée," et maintenant il s'agit de trouver les moyens susceptibles d'accomplir cette œuvre nécessaire. Contre les pires suppositions de l'esprit d'invention matériel, il faut prouver que la vigueur infinie du Principe est suffisante. Toute action qui a jamais semblé contrefaire l'action réelle de l'Esprit, n'a pas vraiment abouti à quoi que ce soit, car il y a certes un suprême pouvoir, une intelligence divine, qui annule pour toujours les machinations illusoires de l'entendement mortel et de la force soi-disant physique. Dans toute guerre, c'est la manifestation de l'intelligence qui compte. Dans la guerre éternelle, dans l'activité pour le Principe et non contre quoi que ce soit, l'expression de l'intelligence divine est le moyen certain du succès.
Il va sans dire que ce moyen peut être prouvé à la Conférence sur la Limitation des Armements et sur les Problèmes du Pacifique et de l'Extrême-Orient. Par la compréhension de l'idée spirituelle et de son Principe, la réduction des croyances humaines peut avoir lieu aujourd'hui et à l'avenir. Il y a un moyen normal de s'entendre, et il y a un moyen normal de garantir que les conditions d'une entente seront exécutées. La confiance mise en l'intelligence infinie seule nous permettra de trouver ce moyen. Dans "The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany" (p. 286), Mrs. Eddy affirme que "Les désaccords nationaux peuvent et devraient être réglés avec sagesse et équité, et être complètement aplanis." Le réglement véritable doit consister, cela va sans dire, en un développement progressif, car l'infinité de l'action de l'Entendement n'apparaît pas immédiatement, même à la pensée humaine qui s'adresse à elle avec la plus grande détermination. Néanmoins, tout aperçu de l'harmonie infinie de l'Entendement signifie progrès immense, car il établit l'inanité de la croyance en un état matériel des choses. Quiconque distingue dans sa propre carrière la vérité touchant l'armement et rejette la croyance en la matérialité, c'est-à-dire en la puissance matérielle, l'ambition matérielle, la convoitise et la haine matérielles, concourt à la juste espèce de limitation des armements. Il contribue à établir le fait que la sûreté du bien est entièrement dans l'Entendement infini qui se manifeste à l'infini, et il se réjoiut tout le temps du progrès de ses expériences. Il apprend ainsi que la vie réelle est fixée à jamais dans le ciel, dans l'harmonie, sans diminution possible d'action et d'énergie spirituelle.
