Un siècle ardent

Voici écoulée la cinquième partie de ce siècle dont Mary Baker Eddy, l'Auteur de la découverte et la Fondatrice de la Christian Science, a dit à son début ("Poems," p. 22):—

et quelle révélation remarquable du bien a eu lieu en cette période, introduite par la loi qui est vraie. Car la loi de l'univers réel, du royaume de l'Esprit, c'est le déploiement heureux et sans fin. Le fait que l'Entendement est l'Entendement, c'est-à-dire la conscience, signifie qu'il est activement conscient de sa création. Tout en lui est actif et de plus lui-même est sans cesse actif. C'est justement pour cette raison que l'univers de l'Entendement divin, de Dieu, manifeste une vigueur continue. Le Principe déploie sa propre réflexion comme modèle exact de lui-même. Il n'est jamais immobile, dans le sens de stagnation, mais il émet constamment un nouveau infini. Aussi, parce que le monde soi-disant matériel abandonne toujours davantage des traits contraires au réel, et les abandonnera jusqu'à ce que toute matérialité disparaisse, l'univers des hommes est de moins en moins léthargique à mesure que s'ajoutent les années au rouleau du temps. C'est pourquoi, répondant à la loi du Principe, le monde et ses systèmes, sous peine de stérilité, doivent satisfaire les exigences de la Vérité en exprimant celle-ci de plus en plus.

L'Amour est le Principe,— non pas le sens humain de l'amour qui parfois pardonne un tort sans le redresser. Le Principe est l'Amour, l'Entendement, qui ne connaît que la vigueur du bien, vigueur de taille à résister aux croyances du mal, vigueur si forte, certes, que l'absolu du bien anéantit à jamais tous les soi-disant opposés. Cet Amour qui consume et détruit toute chose fausse, parce que le bien et le mal ne sauraient demeurer ensemble, se distingue dans ce verset des Psaumes: "Il vient, notre Dieu, et ne se tait plus; devant lui est un feu dévorant, autour de lui une tempête furieuse."

Peu importe à quel point les hommes traitent à la légère les jours de chaque année qui fuit et espèrent contre tout espoir "le bon vieux temps" d'une tranquillité factice, ils doivent néanmoins se rappeler que le Christ vient "apporter non la paix, mais l'épée." La nature même du Christ comme expression de Dieu, du Principe, sous-entend la suppression radicale de tout ce qui croit pouvoir l'écarter. Elle nous rappelle cet autre passage biblique: "Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants; elle atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit." De nos jours, l'âme, soit le sens matériel des hommes, est en effet déchirée jusqu'aux racines. Mais quel réconfort l'on puise à la lecture de la promesse dans ces vers du poème cité plus haut:—

Les hommes n'ont pas à craindre l'approche d'une année nouvelle ou d'un siècle nouveau, car il suffit de se rappeler que chaque année de ce vingtième siècle fait partie de ces "cent ans, d'amour ardents." Il faut s'attacher avec fermeté et d'une façon scientifique à la compréhension que le déploiement de l'éternité est la seule chose qui a lieu en réalité. L'année, la décade, le siècle, le millénium, l'ère et le cycle ne sont au demeurant qu'autant de termes pour désigner l'éternité, et l'homme participe à la plénitude du réel en cet instant même. Il en sera ainsi lors du prochain jour de l'an, et des suivants, jusqu'à ce que tous les 1^er janvier des siècles à venir soient absorbés dans l'éternité et que le mythe d'une année matérielle et d'une histoire mortelle disparaisse entièrement.

Néanmoins, il est sage et avantageux de contempler sérieusement notre histoire présente. Il est sage de regarder sous un angle juste les événements du passé et les promesses de l'année nouvelle, jugeant de tout selon le Principe et nous attachant à la Vérité afin de ne pas perdre le sens du réel au sein de la tempête, que cette dernière fasse apparemment rage dans notre vie particulière ou dans celle de notre pays. Mrs. Eddy écrit: "Il est bon de nous entretenir avec nos heures passées, d'apprendre ce qu'elles ont à nous dire et comment elles auraient pu annoncer une plus grande croissance spirituelle. A chaque retour de l'an, des joies plus hautes, des aspirations plus saintes, une paix plus pure et une énergie plus divine devraient rehausser la saveur de l'être" (Miscellaneous Writings, p. 330). Chacun peut se demander à bon droit: Où serais-je sur la voie qui aboutit à la démonstration de l'homme véritable si j'avais su mieux vaincre le matérialisme, l'envie, la jalousie, la haine, l'égoïsme et la concupiscence sous ses formes innombrables, y compris la poursuite du pouvoir, d'une position et de la popularité? Mais toutes les croyances de l'esprit mortel se dissipent devant la compréhension que l'Entendement, Dieu, a fait Son image et Sa ressemblance sans un défaut. Nul mal n'a jamais affecté l'homme et la femme créés par le Principe. C'est cette vérité qui est si réconfortante en ce vingtième siècle lourd de conséquences; c'est cette vérité, dont la portée radicale est toujours mieux comprise, qui est à l'œuvre dans le monde. Parce que l'homme est l'idée de l'Entendement et non pas corporel, il n'a connu et il ne connaît maintenant que le bien infini et l'harmonie.