Il ne se passe pas de jour que les nouvelles du monde ne nous fassent assister à des tentatives de coopération plus étroite. Le besoin de celle-ci se fait sentir dans tous les domaines, dans la vie politique, industrielle et économique, et les gens au courant des problèmes contemporains disent d'un commun accord que cette coopération n'est rendue possible que par une meilleure compréhension des causes de la mésintelligence entre hommes. On ne peut l'atteindre, en effet, que d'une seule façon: par l'éducation, par la connaissance exacte de l'origine première de l'état de choses prévalent aujourd'hui et par l'adoption de mesures qui uniront les hommes dans les liens d'une sympathie plus intime par l'éloignement de ces causes. N'oublions pas, cependant, que nous avons tous assisté à un certain degré de coopération. Nul n'ignore les manifestations d'entente magnifiques qu'on pourrait citer. La seule mention de la grande guerre évoque les moyens innombrables qui furent adoptés pour unir des millions d'êtres dans une cause commune.
Tout en appréciant à sa juste valeur ce qui a été accompli par la coopération, en temps de guerre comme de paix, il est certain que le motif dominant de toute entreprise humaine, qu'il soit conscient ou non, est en dernière analyse foncièrement et nécessairement égoïste jusqu'à ce qu'il ait été vivifié par le Principe divin. Mrs. Eddy explique cet état d'esprit en deux phrases lapidaires dans “Science et Santé avec la Clef des Écritures” (p. 186): “L'entendement mortel s'ignore lui-même, autrement il ne pourrait jamais se duper. Si l'entendement mortel savait être meilleur, il serait meilleur.” Tout en appréciant le bien qui a été accompli, il faut cependant constater que le monde n'a jamais passé par des eaux aussi profondes que celles qu'il a traversées durant ces dernières années. Aujourd'hui, toutefois, au lieu d'assister à l'entente de certains éléments animés du seul dessein de se donner une protection plus grande, nous observons la formation graduelle d'une conception plus vaste, car les hommes tendent toute leur énergie dans le but de coopérer avec autrui de la seule façon vraiment pratique: par l'amour que Jésus-Christ a enseigné et manifesté jour après jour quand il se mêlait à la foule. Il conseilla instamment à ses disciples de ne pas être en souci pour leur propre vie, ni pour leurs besoins purement personnels, mais de chercher le royaume de Dieu et Sa justice,— c'est-à-dire la compréhension juste que la vie est spirituelle et que l'homme demeure éternellement en Dieu, l'Entendement divin, dans lequel il vit, se meut et a son être. Cette façon vraiment chrétienne de concevoir la protection véritable et la coopération amicale avec toute l'humanité est magnifiquement décrite par Mrs. Eddy à la page 518 de Science et Santé: “Dieu donne l'idée moindre de Lui-même comme chaînon à la plus grande, et en retour, la plus grande protège toujours la moindre. Les riches en esprit aident les pauvres, étant unis en une grande fraternité, ayant tous le même Principe, ou Père; et béni soit celui qui voit le besoin de son frère et y pourvoit, trouvant son propre bien en cherchant celui d'autrui. L'Amour donne à la moindre idée spirituelle la force, l'immortalité et la bonté qui brillent à travers tout comme la fleur qui se révèle déjà dans le bouton. Toutes les expressions variées de Dieu réfléchissent la santé, la sainteté, l'immortalité— la Vie, la Vérité et l'Amour infinis.”
Or, la Bible déclare nettement que “toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.” La Christian Science démontre le fait que notre amour de Dieu doit être mesuré par notre obéissance à Ses commandements, ce qui signifie, en d'autres termes, que la coopération avec Dieu, le Principe infini, se manifeste par la puissance que l'homme possède en vertu de sa réflexion de l'Entendement divin, puissance démontrée par le Maître. Ainsi l'homme réfléchit à jamais l'Entendement divin, en manifestant les “sentiments que Jésus-Christ a eus.” Il témoigne de l'Entendement du Christ. Il ne saurait en exprimer un autre. Il n'en a pas un en propre, mais il coopère consciemment et à perpétuité avec l'Intelligence divine, dont il exécute la volonté. La pauvre humanité s'affranchit de la sorte des croyances étranges à une existence séparée de Dieu qui est la Vie infinie. L'homme Le réfléchit aussi naturellement et aussi constamment que la lumière et la chaleur émises par le soleil réfléchissent les éléments de ce dernier. Jésus-Christ a insisté sans relâche sur le fait que l'amour de l'homme pour Dieu est appelé à être prouvé et ne saurait être jugé autrement. Il laissa fort bien entendre que le jugement ne doit pas être “selon la chair,” selon le témoignage des sens corporels; car lui-même ne jugeait personne, quoiqu'il déclarât: “Et si même je juge, mon jugement est conforme à la vérité; car je ne suis pas seul, mais le Père qui m'a envoyé est avec moi.” La conscience de cette coopération éternelle avec le Principe aboutit aujourd'hui, comme au premier siècle, à la guérison. En raison de ce fait, ceux qui sont témoins, par la démonstration, des fruits de l'Esprit — l'amour, la joie, et la paix — ont entrepris d'établir le ciel, l'harmonie, ici et maintenant. Tel est le fruit de l'arbre planté dans une bonne terre, mais si celui-ci ne produit pas, il se desséchera comme le figuier stérile. Coopérer avec l'Entendement divin, c'est penser les pensées de Dieu, entretenir des anges. C'est Emmanuel, Dieu avec nous, une reconnaissance de la communion véritable avec le Principe divin.
On a amplement démontré qu'il existe un rapport et une coopération indissolubles entre l'Intelligence divine et sa pleine représentation, son idée infinie, l'homme qui constitue la plénitude de la réalité. Aussi va-t-il de soi qu'il ne saurait y avoir de fusion entre l'Esprit et l'entendement mortel et le corps. L'entendement mortel et le soi-disant corps mortel sont indentiques et entièrement confinés à la sphère de la croyance humaine, tandis que l'Esprit et la création spirituelle représentent la plénitude de l'actualité. Il ne saurait y avoir entre eux de coïncidence, car “nul ne peut servir deux maîtres. ... Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.” En effet, il ne saurait y avoir de rapport entre le Principe et la croyance fausse et assujettissante que la vie, la vérité et l'intelligence sont dans la matière. Adhérer à l'un c'est exclure automatiquement l'autre. A l'instar du Maître et avec autant de fermeté que de compassion, la Christian Science met chacun en garde contre les faux prophètes, et, aujourd'hui encore, comme à l'aurore de l'ère chrétienne, ne réclame qu'un seul jugement: celui de la preuve. Et c'est en vertu de cette attitude très nette que toutes les attaques du mal ont été dispersées. Comme dans la parabole, “la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison-là; elle n'est pas tombée, car elle était fondée sur le roc.” Reconnaître cette vérité fondamentale de l'être, c'est nous permettre de voir que rien de réel ou d'actuel ne peut exister hors de la conscience divine, hors de l'univers de l'Entendement divin, infini, et de son idée collaborant sans cesse et avec joie, idée à jamais affirmée dans la perfection et l'indestructibilité de l'être spirituel de l'homme. “De même que le miroir d'une nappe d'eau renvoie la figure qui se penche sur elle et que dans l'amour les continents s'étreignent, écrit Mrs. Eddy dans ses ‘Miscellaneous Writings’ (p. 152), de même l'unité de Dieu comporte aussi Sa présence auprès de ceux dont les cœurs s'unissent dans le dessein de bien faire. Nous pouvons être certains que les pensées ailées de paix et d'amour exhalent sur toute la terre une bénédiction silencieuse, coopèrent avec la puissance divine et planent inconsciemment sur l'œuvre de Sa main.”
Fortifiez-vous et prenez courage; ne craignez point, et ne soyez pas effrayés devant eux: car c'est l'Éternel, ton Dieu, qui marche avec toi; il ne te laissera point et ne t'abandonnera point.— Deut. 31:6.
Toute grâce excellente et tout don parfait viennent d'en haut et descendent du Père des lumières, en qui il n'y aucune variation, ni aucune ombre de changement.— Jacques 1:17.
