Le néophyte en Christian Science, afin de parer à une situation, est enclin à écouter la tentation de recourir à des moyens matériels. Mais quand il entrevoit le Principe et le modus operandi de celui-ci, il sait qu'en fléchissant il ne fait que retarder son propre progrès spirituel. Tout recours à des moyens matériels est un pas de fait dans une mauvaise direction, il force l'étudiant à revenir en arrière et à reprendre sa route au point précis où il s'est écarté de la seule voie juste. Il n'y a pas de compromis dans la Christian Science, car le Principe de l'être est aussi exact qu'une loi en mathématiques. Mrs. Eddy s'exprime ainsi (Science et Santé, p. 329): “Il n'y a point d'hypocrisie dans la Science. Le Principe est impératif. On ne peut le simuler par la volonté humaine. La Science est une exigence divine, non humaine. Étant toujours juste, son Principe divin ne se repent jamais, mais maintient les droits de la Vérité en éteignant l'erreur.”
L'étudiant de la Christian Science comprend très vite qu'il ne peut pas perdre son temps à haïr ou à ressentir un affront, car il sait fort bien que le seul mal dont il peut souffrir ne l'atteint que s'il supprime dans sa pensée les obstacles à l'entrée de celui-ci. L'électricien sait que la foudre ne se projette pas; elle doit, pour frapper, être attirée par une force de même nature. Une pratique mentale malintentionnée et des souhaits hostiles ne peuvent se projeter et troubler votre harmonie que si votre pensée les attire.
Nous entendons dire parfois qu'il n'est pas permis à notre individualité de se manifester parce qu'un tiers est dans notre lumière et nous couvre de son ombre, ou que les actions d'autrui nous empêchent de satisfaire nos plus hautes ambitions. Quand les vitres de notre maison sont sales et interceptent les rayons du soleil, nous ne blâmons pas notre prochain parce que nos chambres ne sont point ensoleillées, mais nous nettoyons nos vitres afin que la lumière puisse entrer à flots et égayer notre foyer. Le métaphysicien sait que lui seul peut empêcher l'expression parfaite de son être, car rien ne s'élève entre lui et la pleine réflexion de l'Intelligence infinie sinon les nuages provoqués par ses propres errements. Il se hâte d'éliminer de sa pensée tout ce qui est faux, et se fonde sur l'idée juste de l'homme et de sa relation à l'Intelligence. Une personne ne saurait pas plus priver une autre du droit d'exprimer pleinement l'Intelligence, que les rayons ne peuvent être les uns pour les autres un obstacle à leur réflexion du soleil.
Le Principe est absolu. Rien ne saurait le changer, le modifier ou lui faire injure. Supposez qu'un groupe de personnes entreprenne d'empêcher le soleil de se lever et tente une nuit de parvenir par tous les moyens à ce résultat. Qu'arriverait-il au matin? Pareil à lui-même, le soleil se lèverait comme toujours, ayant une inconscience sublime de tous ces vains efforts. Nul ne serait assez fou pour chercher à détruire par la force la table des multiplications. Pourquoi? Parce qu'elle est une idée, et peut-on détruire une idée? Il en va de même avec toutes les idées justes. Elles demeurent à jamais pareilles, en dépit de ce que les mortels tentent pour les modifier, les mutiler ou les détruire.
Le Christian Scientist sait qu'il ne peut pas se permettre de nourrir un motif malhonnête, car il sent que ce motif sera sa défaite; il ne résoud ses problèmes qu'en reconnaissant la pensée fausse et en lui substituant la réalité spirituelle. Mrs. Eddy déclare: “L'intégrité est pouvoir spirituel. L'improbité est faiblesse humaine, et prive du secours divin” (Science et Santé, p. 453). Donc, pour résoudre une difficulté, la première chose à faire n'est-elle pas d'examiner notre propre conscience et de voir s'il n'y rampe pas de mauvaises intentions?
N'appréhendons pas l'exécution d'un devoir quelconque, si difficile ou dangereux qu'il puisse nous paraître, si notre esprit est dégagé des sentiments de crainte, de haine, de lucre, car c'est en pensant juste que nous sommes le mieux protégés. Mrs. Eddy, dans “The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany” (p. 210), donne cette assurance: “Les pensées bonnes sont une armure impénétrable; recouverts par elle, vous êtes complètement à l'abri des attaques de l'erreur. Et non seulement vous êtes saufs, mais ceux sur qui vos pensées reposent en ressentent les bienfaits.”
Nous ne pouvons rien perdre et nous ne pouvons que vaincre le mal si nous nous mettons résolument du côté du Principe. Les résultats douteux proviennent d'une politique hésitante et tiède. Quelle n'est pas la joie de celui qui, en dépit de tous les arguments contraires, demeure inébranlable dans sa décision de résoudre son problème en suivant des voies rigoureusement chrétiennes et scientifiques. Les conséquences sont toujours plus satisfaisantes qu'il n'osait les espérer et apportent avec elles la paix qui surpasse toute compréhension. Il est merveilleux d'assister au dévoilement de l'Intelligence divine et de son action dans chacun de nos problèmes. C'est dans la mesure où l'on applique notre connaissance de la Christian Science que l'on voit les nuages de l'erreur se disperser et le Principe invariable de l'être se manifester. Si pénible qu'apparaisse la situation, si nous l'affrontons avec notre connaissance de la Christian Science elle nous communiquera le courage et la force d'entreprendre le problème qui se présentera ensuite. On est parfois tenté de croire qu'on subit une terrible épreuve quand en réalité on est béni et préparé pour un progrès. Quand la fumée de la bataille se lève, on ne se trouve jamais là où l'on était avant la lutte; on se sent meilleur, plus sage, plus anxieux de suivre les ordres du Principe. On va de l'avant avec la conviction que quel que soit le problème,— maladie, affliction ou embarras d'affaires,— la force et la connaissance nécessaires pour l'affronter nous sont données. C'est une consolation de savoir qu'on n'aura jamais de problèmes dépassant la compréhension requise pour les résoudre, car, après tout, la suggestion du mal qui se présente n'est que l'opposé imaginaire de la vérité qu'on sait.
