Connaître la Vérité

Il faut être prêt à accepter la vérité avant de pouvoir cesser de croire ce qui n'est pas vrai. La pensée mortelle est la seule chose qui se puisse modifier, car la vérité est invariable. Toutefois, voici justement ce que cette pensée n'entend pas faire, car elle s'attache à ce qu'elle croit être vrai et se cramponne à ses illusions malgré les rudes leçons de l'expérience. Que de fois les sens matériels, quand il semble y avoir un cas de maladie, plaident pour la croyance de la sensation dans la matière; et cependant cela ne modifie en aucune façon le fait que la matière n'a pas de sensation. On ne peut être trompé qu'aussi longtemps qu'on tient à croire à un mensonge. Ce que les sens matériels proclament ne modifie en rien le fait que l'homme est spirituel, et qu'il n'y a pas de réalité dans la matière.

Jamais ils ne sont réels, les arguments des sens matériels. Jésus disait de Satan, de l'esprit mortel: “Il a été meurtrier dès le commencement, et il n'a pas persévéré dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et le père du mensonge.” C'est notre droit de refuser notre attention à ces témoins trompeurs, de ne mettre aucune foi dans ces arguments sans fondements, et de parvenir à la claire perception de ce qu'est la vérité. Il s'agit de saisir celle-ci avec force et de comprendre l'état réel des choses. La vérité de toute chose existe sans cesse, et c'est là ce que nous devons apercevoir. Comprendre l'absolu c'est avoir les oreilles accordées à la voix la plus haute de la Vérité, c'est parvenir aux sommets spirituels atteints par St. Jean dans les visions du livre de l'Apocalypse.

Le soi-disant esprit mortel n'est qu'un amas de contradictions. Il acceptera ce que le physicien affirme à l'égard de notre monde matériel, quand bien même les sens corporels sont incapables de savoir si le physicien a raison. Mais s'il s'agit de ce qui nous touche de très près, s'il s'agit du fait le plus important de tous: de la vérité à propos de l'homme, alors l'esprit mortel se refusera à croire. Mrs. Eddy déclare avec raison dans “Science et Santé avec la Clef des Écritures” (p. 103): “En réalité il n'y a pas d'entendement mortel, et par conséquent pas de transmission de la pensée mortelle ni de la force de volonté;” et encore à la page 186: “L'Entendement mortel s'ignore lui-même, autrement il ne pourrait jamais se duper. Si l'entendement mortel savait être meilleur, il serait meilleur.” En pareil cas, il cesserait d'être mortel et, s'étant élevé tant soit peu au-dessus du témoignage des sens, obtenant une vision nette, il renoncerait au matériel et trouverait l'Entendement parfait, l'Entendement “qui fut aussi en Jésus-Christ” (voir Bible anglaise).

La Christian Science est démontrable. Elle démontre la vérité à l'endroit de Dieu et de l'homme. Le témoignage des sens matériels n'est point réel, en sorte que ceux-ci sont incapables de nous dire la vérité sur n'importe quel sujet. Il est grand temps de nous secouer du magnétisme matériel qui consiste à prêter foi à un mensonge, et de sortir de cette irréalité. Pourquoi ne pas apprendre à connaître la vérité plutôt que de nous cramponner aux croyances des sens matériels? Si notre développement n'est pas instantané, ne nous décourageons pas, persévérons au contraire, sachant que dans la mesure où l'on perçoit la vérité dans une circonstance quelconque, l'horizon s'élargit et il devient plus aisé de saisir la vérité en toute nouvelle expérience. Soyons disposés à recevoir. Ne permettons pas à l'esprit mortel de nous convaincre qu'il n'est pas raisonnable de mettre notre confiance dans les choses que les sens matériels ne peuvent discerner. Nous savons tous combien ces derniers sont trompeurs, combien d'illusions d'optique ils offrent. En voici un exemple frappant: Les deux rails du chemin de fer paraissent converger dans la distance, quand bien même nous savons qu'ils demeurent parallèles. Nous admettons que les yeux matériels ne disent pas la vérité, en sorte que nous sommes guidés dans la formation de notre jugement par ce que nous savons être sûrement la vérité.

Pourquoi nous laisser tromper vis-à-vis de l'homme réel? Il s'agit d'abandonner l'irréel et d'être désireux de connaître la vérité qui, sans doute, est toujours elle-même, mais a besoin d'être comprise et appliquée à la situation. On ne saurait cesser d'être sur ses gardes, car le mal cherche à décevoir “les élus eux-mêmes.” Il nous faut l'armure de la compréhension, il nous faut être prêts à affronter ce géant du mensonge avec la certitude qu'un caillou de vérité peut détruire cette manifestation ampoulée de l'irréalité. Là où la vérité est révélée, le mal ne peut offrir de résistance, car il n'y a plus de mensonge devant la déclaration de la vérité. “Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.” Telle est l'influence éternelle de la vérité: quand elle est connue, l'ignorance disparaît.

La vérité est révélée au monde dans la Christian Science. Il faut qu'elle soit démontrée. Avec la compréhension vient l'affranchissement de toutes les croyances erronées du soi-disant esprit mortel. Quel est l'être assujetti qui ne désire pas être libre? Alors pourquoi ne pas appliquer ce remède de la Vérité? Quand on s'adresse au médecin on prend le remède qu'il indique, même si ce remède n'a jamais été connu auparavant. On se fie à la compétence du médecin. Pareillement, quand on s'adresse à la Christian Science, on devrait être désireux d'accepter la vérité même si l'on n'est pas au courant de son application. Si notre requête est sincère les résultats seront certains. Quand un marin s'égare loin de la bonne passe, il ne blâme pas ses cartes, mais sait qu'à un certain moment il a abandonné la route indiquée. Il étudie la situation et découvre bientôt l'endroit où l'erreur a été commise; puis, rebroussant chemin, il entre dans la passe et parvient en un port sûr. Tous ceux qui tentent de démontrer cette vérité peuvent faire de même; quand ils découvrent qu'ils sont en train de croire ce qui n'est point vrai, ils savent qu'ils sont en dehors de la bonne route et doivent rebrousser chemin jusqu'à ce qu'ils s'aperçoivent de leur erreur. Après l'avoir trouvée et corrigée, ils entreront dans le havre de la paix et du repos.

La Vérité est positive et invariable, et c'est le privilège de chacun d'être “un ouvrier sans reproche, dispensant avec droiture la parole de la vérité.” Ce port sûr et calme est ouvert à tous; mais bien souvent il faut affronter des orages avant de pouvoir y entrer. Nous pouvons être en sécurité quand nous savons que la Vérité est absolue et ne se trompe jamais. Jésus disait que ses paroles ne passeraient point, et ses paroles étaient la vérité qu'il nous a donnée pour que nous l'appliquions. Dans un de nos cantiques nous trouvons cette assurance et ce conseil (Hymnal, No. 160):