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Remettre le royaume

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1921

The Christian Science Monitor


Dans la prière connue sous le nom de Prière Dominicale, Jésus conclut par cette reconnaissance caractéristique de la plénitude de Dieu, son Père: "Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire;" dans ces paroles, comme partout ailleurs, il donne à Dieu la puissance et la gloire, et n'en réclame point pour lui-même.

Or, quand on songe que Jésus devait être conscient de la grandeur de ses œuvres, œuvres accomplies par nul autre avant lui, la façon dont il refuse de s'en attribuer l'origine et la puissance a quelque chose de significatif. Certes, les paroles du Maître nous frappent particulièrement, car nous relevons cette déclaration fréquente qu'il ne peut rien faire de lui-même. La nécessité d'accomplir des choses grandes et remarquables ne lui échappait pas, lors même que sa méthode n'était point aussi ostensible que celle du sens matériel. Ses propres paroles la définissent fort bien: "Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus." En d'autres termes: Détournez-vous de la matérialité, regardez à l'esprit, refusez d'être conscient de ce qui n'est pas semblable à Dieu, à l'Esprit, à la Vérité, à la Vie, à l'Amour, et nul sens de limitation, nul sens du mal ne viendra en aucune façon offenser votre conscience. Ou encore, comme Mrs. Eddy, la Fondatrice de la Christian Science le dit: "Vous détachant des mutations du temps et du sens, vous ne perdrez ni les objets durables et les fins de la vie, ni votre propre identité" (Science et Santé, p. 261). Ainsi, quand Jésus déclarait: "Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire," il voulait dire que Dieu, le bien, est seul réel, que Lui seul commande, et que Lui seul est Tout.

L'étudiant de la Christian Science découvre à mesure qu'il avance, que sa tâche consiste surtout dans une lutte contre la croyance à la réalité du mal, en percevant d'une façon sans cesse alerte le fait que c'est "à toi qu'appartiennent, ... le règne, la puissance et la gloire," fait dont la claire conscience dérobe au mal toute prétention au pouvoir. L'étudiant s'aperçoit toujours mieux qu'il dépend de lui d'accepter et de reconnaître le royaume des cieux, défini par Mrs. Eddy en ces termes: "Le règne de l'harmonie dans la Science divine; le royaume de l'Entendement infaillible, éternel et omnipotent; l'atmosphère de l'Esprit, où l'Ame est suprême" (Science et Santé, p. 590). Sans nul doute, accepter ce royaume sans réserve, c'est s'affranchir de toute croyance à la réalité du mal et de son origine, c'est-à-dire de la conscience matérielle. Cette acceptation supprime la fiction qu'il peut y avoir des esprits nombreux, aspirant chacun à la puissance et à la gloire. Elle ne nous laisse que l'Esprit infini et sa manifestation, l'idée de l'Amour ne connaissant que l'Amour, faisant l'expérience d'une activité incessante et d'une satisfaction parfaite.

Jésus fut si entièrement satisfait de sa méthode —à savoir, chercher premièrement et en tout temps le royaume de Dieu — qu'il ne donna aucun pouvoir au mal. N'a-t-il pas dit, d'ailleurs, dans le verset de Matthieu qui suit celui que nous avons cité plus haut: "Ne vous mettez donc pas en souci pour le lendemain; car le lendemain aura soin de ce qui le regarde. A chaque jour suffit sa peine."

Contrairement à ceux qui s'imaginent que le mal est si réel, si actif et si puissant que le mieux qu'on puisse faire est d'aborder la quote-part offerte à nous chaque jour, Jésus, dans le passage déjà cité, estime sans doute que, vu l'irréalité essentielle du mal, il suffit de faire face à ce qui semble, sur le moment, assombrir cette conscience radieuse du bien que l'homme réfléchit. C'est l'évocation toujours répétée du fait qu'aujourd'hui même est le jour du salut, car aujourd'hui, à cet instant qui renferme le passé, le présent et l'avenir, nous pensons. Il est certain que la conscience présente du fait que l'homme est l'image de l'éternellement bon, de l'immuable Un, de l'Entendement qui est Esprit et qui est Tout, exerce une action péremptoire sur le mal — sur le mal de demain, le mal sous n'importe quelle forme, n'importe où, n'importe quand. Qu'on affronte d'une façon juste, radicale, honnête et désintéressée le mal d'aujourd'hui comme le néant qu'il est, et l'on apprendra combien est irréel le mal de demain quand demain viendra; car jamais il ne doit avoir pour nous l'attrait qu'a notre déjeuner à notre réveil chaque matin. Refusons au mal toute place dans notre conscience de l'univers ou de la vie. S'il était éternel, nous pourrions à bon droit en remettre un peu au lendemain, mais Dieu, la Vérité, l'Amour divin, est seul éternel. Le nœud de la question c'est que le mal prétend être conscience en ce moment même.

C'est précisément cette disposition qu'ont les mortels à ne pas vouloir laisser le mal en marge de leurs calculs, qui est cause de la lenteur de leurs progrès hors du faux sens d'un corps limité matériel. Ils ne tiennent pas, en somme, à remplir les conditions voulues et à dire avec Jésus: "Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire." Et pourtant, le goût même passager des fruits d'une soumission entière à Dieu comme Principe, comme toute loi, toute Vie, tout Amour, joint à l'abdication constante d'un sens faux de la personnalité, de la jouissance, de la douleur, de la crainte, de l'orgueil et de la proprejustice, convaincrait un homme de la supériorité merveilleuse et de la force de cette vie d'humilité active, cette humilité par laquelle "nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toutes les pensées captives à l'obéissance du Christ." St. Paul dit aussi: "Chacun à son propre rang: Christ est les prémices; puis, ceux qui sont à Christ ressusciteront à son avènement. Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à Dieu, le Père, après avoir détruit tout empire, toute domination et toute puissance; car il faut qu'il règne, jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds." Ainsi, chaque jour, à chaque heure, en cet instant même, l'erreur touche à sa fin. En vérité, elle n'a jamais eu de commencement.

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