A la page 452 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures” de Mary Baker Eddy, nous lisons cette phrase d'une brièveté lapidaire: “Le bien est radical.” En méditant le sens de ces paroles, nous y trouvons une déclaration positive qui nous convainc de leur vérité. Aussi, la pratique de la Christian Science doit-elle être radicale; la tolérance de l'erreur, d'une manière quelconque, n'est pas scientifique et ne démontre pas le Principe. Ce n'est pas un idéal inférieur à la perfection même qui nous est proposé. Dans “The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany” (p. 242), Mrs. Eddy écrit: “La Christian Science est absolue; elle n'est ni inférieure au point de perfection ni en voie de s'en approcher; elle est à ce point même et c'est en partant de là qu'elle doit être mise en pratique.” Ainsi, dans nos efforts de suivre notre Leader comme elle nous le recommande dans son “Message for 1902” (p. 4), où elle dit: “Encore une fois, je répète: Suivez votre Leader dans la seule mesure où elle suit le Christ,” nous efforçons-nous sincèrement d'atteindre ce point de perfection?
Nous savons que Mrs. Eddy a prouvé pour elle-même, d'une façon positive, la justesse de la vérité qu'elle nous donna. Quand elle était seule, proclamant avec courage la parole de la Vérité, méprisée et ridiculisée, hésita-t-elle un instant, et la croyance universelle en son erreur affecta-t-elle la démonstration faite pour nous? Non, car l'auteur de Science et Santé se sentit dans son droit et eut le courage de son inspiration et de ses opinions. Elle avait appris, comme nous devrons tous l'apprendre tôt ou tard, qu' “un seul avec Dieu, c'est une majorité,” et elle fut attentive à ce conseil de l'apôtre: “C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le mauvais jour, et qu'ayant tout surmonté, vous demeuriez fermes.”
Le fait que cette vérité est toujours à portée, où que nous soyons et quelles que soient nos difficultés, nous donne une assurance et un réconfort que rien d'autre ne saurait nous apporter. C'est parce qu'elle est spirituelle qu'elle est toujours prête et toujours utilisable; aussi tout doit-il venir de la pensée, activité qui cherche son expression. Le temps nécessaire pour apprendre à protéger notre pensée de façon à déterminer de bons résultats, est le problème particulier de chacun. C'est notre privilège et notre devoir comme étudiants de la Christian Science de prendre position sans arrière-pensée, et de la conserver par notre connaissance, notre raisonnement juste. Il ne s'agit ni d'entêtement, ni de volonté, car ce ne sont pas là des attributs de l'Entendement. La puissance de la volonté se détruit elle-même, tandis que la pensée qui prend le Christ pour modèle est constructive et incarne la pratique de la Science divine.
Si nous n'avons pas démontré la Christian Science dans sa plénitude à l'heure actuelle, ce n'est pas une raison pour pratiquer mollement ce que nous comprenons. En l'énonçant correctement, en cherchant à la comprendre toujours mieux, notre développement spirituel s'affirme. Il est dit dans les Proverbes: “Au prix de tout ton avoir, acquiers l'intelligence” (voir Bible anglaise). La connaissance, quand elle est infinie, est la compréhension scientifique de Dieu; pour y atteindre, la consécration de la pensée et l'étude accompagnée d'épreuves de notre foi, sont indispensables. Mais toute épreuve surmontée nous fortifie, rend plus aisée la victoire sur les croyances de la chair,— l'affliction, les limitations, le péché, la maladie et la mort — et nous en affranchit.
L'étude des ouvrages de Mrs. Eddy nous permet de connaître la vérité et de faire l'expérience d'une liberté d'action toute nouvelle pour nous. “Si vous demeurez dans ma parole, ... vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira,” disait Jésus, et ceci devient une activité applicable et vivante pour nous, et non plus une lettre morte. Connaître, c'est pouvoir: notre connaissance de la vérité est la puissance qui nous affranchit du péché, de la maladie et de la mort.
La croyance que notre religion exige le renoncement aux choses qui nous tiennent le plus à cœur, provoque de grandes discussions. Mais il n'y a rien là de vrai, car, lorsque nous apprenons que Dieu est à l'origine de toute chose excellente et qu'il ne nous prive de rien, nous voyons alors que notre “renoncement” n'est que l'abandon des fausses croyances par le progrès de la pensée. La régénération de l'esprit qu'enseigne la Christian Science, substitue la pensée juste à celle qui est fausse, elle construit et guérit. Jésus disait: “Je suis venu, non pour abolir, mais pour accomplir.”
L'homme n'est pas un concept matériel, mais une idée immortelle, à l'image et à la ressemblance de Dieu, et cette idée n'est jamais inharmonieuse. Nous n'avons besoin d'être guéris que des fausses croyances de l'entendement mortel, qui prétendent être la conscience véritable qui est Dieu; en conséquence, leur existence est fictive et éphémère, tandis que les joies de la Vérité sont réelles et éternelles.
Dans le travail de guérison, il importe de ne pas être magnétisé par la croyance que nous avons affaire à la matière. Si, comme nous le savons, le péché et la maladie sont d'ordre mental, pourquoi souhaiter de diagnostiquer la matière pour remédier à la maladie? Ne regardons-nous pas alors à la matière plutôt qu'à l'Esprit? C'est la Vérité qui guérit, et à la page 167 de Science et Santé, nous trouvons un passage sur cette question: “Il n'est pas sage de vaciller et de s'arrêter à mi-chemin, ni de s'attendre à travailler également avec l'Esprit et la matière, avec la Vérité et l'erreur. Il n'y a qu'un chemin — savoir, Dieu et Son idée — qui mène à l'existence spirituelle. C'est au moyen de l'Entendement divin qu'il faut arriver à gouverner le corps scientifiquement. Il est impossible de gagner l'empire sur le corps par aucun autre moyen. Sur ce point fondamental, un conservatisme timide est absolument inadmissible. Ce n'est qu'en s'appuyant radicalement sur la Vérité qu'on peut réaliser le pouvoir scientifique qui guérit.”
Nous ne saurions faire des concessions à l'erreur, quels que soient ses aspects; nous ne saurions être incorrects dans notre compréhension et notre application du Principe de la Christian Science, et nous attendre à guérir. C'est la guérison dans tous les domaines qui demande notre attention. “Vous les reconnaîtrez donc à leurs fruits,” dit le Maître.
