L'auteur fut impressionné un jour par un tableau intitulé "Un mirage dans le désert de l'Arizona," et qui portait l'inscription suivante: "Dans les déserts de l'Arizona et de la Californie, le mirage est fréquent; en certains lieux on peut l'observer presque tous les jours de l'année. De grands lacs entourés de prairies verdoyantes, des troupeaux, des maisons, des courants d'eau jalonnés d'arbres apparaissent fréquemment à une faible distance dans les sables, et plus d'un explorateur ou d'un aventurier ne découvre qu'au dernier moment qu'il s'est laissé égarer par un mirage, que le paysage le fuit, et que la vallée si verte est en réalité aussi aride et désolée que la route qu'il vient d'abandonner."
Ce tableau est bien le reflet de notre expérience personnelle, car il nous arrive, à nous aussi, de soupirer après une direction plus autorisée que celle que le témoignage des sens matériels peut offrir. Ce besoin est celui d'un grand nombre; il est dû aux multiples échecs que nous essuyons dans la vie, échecs qu'expliquent les raisonnements matériels et peu scientifiques que nous avons suivis jusqu'à ce que, en plein désert mental, nous arrivions à un endroit où le cactus ingrat est le seul vestige de vie, où le sable à nos pieds devient mouvant, rappelant la mémoire de ceux qui nous ont précédés le long des mêmes routes.
Il vient un temps où l'on se réveille, où l'on s'aperçoit qu'il existe un sens véritable de l'être, et qu'il est possible de compter sur une direction divine. Nous apprenons que nous nous sommes nourris d'espérances chimériques provoquées par un mirage dont les attrayantes promesses nous ont conduits encore plus loin dans le désert du désespoir, diminuant ainsi à chaque pas les chances que nous avions de revenir en terre civilisée. En effet, l'oasis vu sous le ciel de l'ouest, n'était que le reflet du véritable sens de la vie auquel nous avions tourné le dos, et non point une réalité substantielle à croiser sur notre route. Il est bon de nourrir une espérance, mais si notre bonheur et notre succès à venir doivent être bâtis sur l'erreur d'un mirage, mieux vaudrait cent fois que nous n'ayons pas été trompés, même au prix d'un surcroît de souffrance. Au sein des plus grandes difficultés, il est bon de se rappeler que le bien seul est réel. Ainsi, comme Shakespeare l'a si bien dit:—
L'adversité a de doux résultats;
Elle est comme le crapaud, laide, venimeuse,
Mais porte un précieux joyau sur la tête.
Aussi longtemps que nous mourons de faim et de soif, aussi longtemps que nous défaillons en suivant des enseignements de nature matérielle, nous n'atteignons pas le but désiré; aussi la souffrance est-elle préférable si, par elle, nous sommes amenés à voir nos erreurs et à nous orienter dans une voie plus scientifique.
Posons-nous ces questions: Ma vie est-elle réussie? Ma religion me rapproche-t-elle du port si ardemment cherché et que représentent une meilleure santé, une marche supérieure, un état d'esprit plus paisible et une conscience durable du salut qui est à notre portée aujourd'hui même? Ou bien, ma vie est-elle faite de chimères fugitives? Ne suis-je soutenu que par le mirage des promesses lointaines que la mort doit exaucer? S'il en va ainsi, nous sommes encore dans le désert, dans une vallée d'ossements desséchés,— comme Ézéchiel l'a dit en parlant pour tout Israël: "Nos os sont desséchés, notre espoir est perdu."
Quand nous songeons aux nombreuses bénédictions particulières qui ont été notre apanage comme Scientistes Chrétiens, nous devrions éprouver une gratitude sans cesse débordante envers Dieu de ce qu'il nous ait été donné de connaître celle qui fut capable de supprimer les bornes qu'une interprétation erronée des Écritures a placées sur celles-ci; de pénétrer avec la "Clef" dans ce sanctuaire de la connaissance, et de procurer à des millions d'êtres une liberté inconnue depuis dix-huit siècles. Ce n'est pas là parler avec présomption, car, dans les pays civilisés, des milliers d'individus se sentent affranchis de bien des façons, et sont heureux d'avoir trouvé un chemin de sortie à un état d'existence intolérable, heureux d'avoir obtenu une conception plus haute de Dieu, de l'homme, et du ciel. Tout cela est devenu possible grâce à l'enseignement inspiré donné dans "Science et Santé avec la Clef des Écritures" par notre Leader vénérée, Mary Baker Eddy, l'Auteur de la découverte et la Fondatrice de la Science Chrétienne.
La Vérité est entrée dans le monde; elle y est à l'œuvre, résolvant les problèmes de l'existence, éclairant comme un phare sa sombre route. Elle vint en un temps où le désespoir pesait en tous lieux comme un noir nuage, où l'affliction et la souffrance se croisaient à chaque pas, où tout enfin semblait hors de cause. La Vérité apparut tandis que, leurrés par l'espoir d'atteindre un but très proche bien que se dérobant sans cesse, nous courrions après un mirage de trompeuses promesses à l'égard du bonheur et de la santé. Nous trouvâmes alors dans la Science Chrétienne la fleur de l'espérance sans les flétrissures du désappointement, la vérité qui nous a permis de nous approprier des bénédictions de plus en plus grandes, nous remplissant d'une joie et d'une gratitude inexprimables pour la paix de l'esprit et du corps et pour une certitude de protection plus grande que nous ne l'aurions cru possible dans ce monde-ci. Nous avons prouvé à quel point sont vraies ces paroles de Mrs. Eddy qui ouvrent la Préface de notre livre de texte: "Pour ceux qui s'appuient sur l'infini et qui en font leur soutien, aujourd'hui est gros de bienfaits."