Jésus parlait comme un homme ayant autorité, parce qu'il était un avec le Principe ou la source de l'autorité, un avec le Dieu infini, toujours divin, le bien. Il n'a jamais accepté la façon dont l'entendement mortel calculait la valeur d'un incident ou d'une situation. “L'homme scientifique et son Créateur sont ici; et vous ne seriez pas un autre homme que celui-là même, si vous subordonniez les perceptions charnelles au sens spirituel et à la source de l'être,” dit Mrs. Eddy dans “Unity of Good” (p. 46). Notre Maître procédait ainsi, et il a prouvé en ce faisant que l'homme est la réflexion intelligente de l'Entendement divin, possédant et exerçant la domination sur toutes choses.
Dieu est le bien suprême, éternel, et à mesure que nous comprenons ce fait toujours mieux, son importance transcendante nous fait tressaillir. Si nous comprenons vraiment la Science Chrétienne, il nous devient possible de la démontrer, et dans la mesure où nous y parvenons, nous éprouvons une gratitude d'autant plus profonde pour les bienfaits qu'elle offre, que nous en savons mieux l'origine et les fondements. Elle est ineffable la joie que nous ressentons quand nous nous découvrons les moyens de secourir les autres; pour comprendre cette joie, il faut soi-même l'éprouver. Et, chose excellente, nous apprenons à être honnêtes avec nous-mêmes comme avec nos patients. Nous montrons à ces derniers combien il est insensé de s'imaginer que l'on peut s'attarder dans une sorte d'immobile quiétude et être guéri, aussi simplement que s'il s'agissait de l'achat d'une paire de chaussures. Tous, nous devons faire un certain travail, le patient comme le praticien, si l'harmonie doit être établie. Nous apprenons et nous enseignons la grande vérité que le salut ne signifie pas simplement que nous sommes sauvés du châtiment du péché, mais du péché lui-même, et que nous sommes aussi bons aujourd'hui que nous tenons sérieusement à l'être. Notre esprit apprend de la sorte à nourrir des desseins honnêtes, avec l'intention et l'énergie de les exécuter; la santé et l'équilibre sont alors choses acquises. Qu'il est donc solide le fondement des saints du Seigneur! Tout ce qui se meut sur d'autres terrains appartient au domaine de la théorie et de la spéculation pure; des incursions dans leurs parages demeurent sans profits, les frais de voyage n'étant pas même couverts. “Il y a une grande paix pour ceux qui aiment ta loi [la loi de Dieu]; et rien ne peut les faire tomber,” assure le psalmiste.
Nous voyons à quel point le monde a besoin de la vraie activité de l'esprit, nous voyons que seuls les penseurs et le fait lui-même de penser — de refléter l'Entendement du Christ — peuvent le sauver. Le traitement de la Science Chrétienne consiste à savoir ce qui est vrai sur le compte de n'importe quelle situation, et cette vérité une fois perçue, elle prend l'ascendant sur la croyance matérielle à son endroit. Nous ne résolvons jamais un problème avant de l'avoir rapporté à l'Entendement divin, avant de l'avoir envisagé sous un angle normal. Le bien est un, il est primitif. Nous le comprenons, nous le reflétons, nous l'exprimons. Le mal, d'autre part, est vague, négatif, illusoire. L'esprit charnel n'est pas assujetti à la loi de Dieu, parce que, dans le mal, rien ne répond à la loi. Le bien ne réglemente pas le mal, mais le détruit, comme la lumière dissipe les ténèbres. Que s'agit-il d'analyser alors? Une situation — une soi-disant mixtion du bien et du mal; et, à mesure que la vérité est appliquée au problème, ce dernier se résout, car le mal vient à la surface et disparaît, le bien seul demeure. Il est impérieusement nécessaire d'énoncer le problème correctement — de le réduire à son dénominateur commun. L'erreur voudrait nous y voir ajouter cent détails, mais cela ne se peut, car alors nous ne trouverons jamais la réponse. En ramenant le problème à son dénominateur commun, la simple règle du Maître — tout ce qui est caché sera révélé, tout ce qui est secret, mis en lumière — est suivie, et la réponse devient alors très claire car l'Entendement un l'a révélée.
La tendance de personnaliser à la fois le bien et le mal, de limiter l'un et de ressentir l'autre, est un trait commun à la pensée humaine; seules la grâce de Dieu et une intelligence claire, bien définie, de la Science de l'être, nous permettent de lui échapper. L'entendement mortel est un idolâtre, ayant d'autres dieux de natures et de noms divers, parce qu'il ne s'adresse pas à la vérité, parce qu'il est un sens de limitation et de crainte. L'une des ruses de l'erreur est d'induire les Scientistes Chrétiens à méditer sur les atténuations les plus hautes du mal, sur des phases subtiles du péché, sous prétexte de les “manier.” Toutes les fois que l'erreur se dresse devant nous sous une forme quelconque, il s'agit de la congédier sommairement comme illusion, n'ayant ni histoire, ni intelligence, ni activité. Admettre qu'elle peut avoir une qualité qui appartient à la réalité seulement, c'est entretenir une suprême folie, fatale à la croissance spirituelle. Jésus, l'homme le plus sage et le plus pratique à la fois de cette terre, ne permettait pas à l'erreur de lui faire perdre un instant.
Nous sommes reconnaissants de ce qu'il y ait, à l'erreur, une issue, reconnaissants de l'avoir trouvée et de nous en rapprocher. C'est une grande chose de savoir que nous devenons plus consciemment réels dans la mesure où nous nous développons spirituellement. Aussi ferons-nous l'expérience d'une croissance régulière et intelligente en grâce et en beauté; nous comprendrons notre filiation divine et tout ce qu'elle signifie. En travaillant à notre propre salut, nous sauvons l'univers en même temps, car il est compris dans la réflexion universelle, unique. Combien grande est la joie de le savoir! Tout ce qui existe,— toute vraie substance, toute réalité, toute expression et toute volition,— a son existence ici-même, à jamais.
L'homme a la faculté illimitée d'exprimer l'activité consciente et intelligente, de dévoiler et de réfléchir le bien. Pour pouvoir donner un traitement en Science Chrétienne, l'on doit penser d'une façon correcte sur une question spécifique. Un tel traitement est l'individualisation de la puissance éternelle et de l'amour de l'Entendement divin. Il secourt et il bénit, car, par lui, les erreurs des sens sont détrônées; tous ceux qui veulent cesser d'étreindre le mal, sont mis au bénéfice de cette activité spirituelle, au bénéfice de la vérité qui est en action dans le traitement. Dieu, l'Entendement infini, opérant par la loi spirituelle, guérit les malades. L'Entendement peut-il être limité? Non, car il est infini, suprême et éternel. Il est le Principe divin, l'origine, la source, la substance, aux arrêts sans appel. Tout ce qu'il renferme est parfait, harmonieux et immortel. C'est le privilège de l'homme réel de saisir instinctivement ce qui est vrai. Son intuition et son discernement sont parfaits, et le sens humain ne peut l'aveugler sur l'emploi complet de toutes ses facultés.
Nous devons veiller, néanmoins, afin d'être conscients en tous temps de notre identité dans l'Entendement divin, conscients de notre unité avec la source de notre être, et de nous maintenir dans cette conscience en dépit du témoignage des sens. Celui qui n'est pas actif dans la connaissance et l'affirmation de la vérité, peut retomber dans les ténèbres et la confusion, ne pas être, par conséquent, une réflexion nette pour la guérison des malades. A la page 4 de “Pulpit and Press,” notre Leader a dit avec sagesse: “Il vous faut simplement préserver un sens scientifique, positif, d'unité avec votre source divine, et le démontrer journellement.” L'Amour est la seule chose qui libère, car il sait construire et guérir.
Il importe de nous rappeler que nous nous présentons comme fils de Dieu, comme réflexions de l'Entendement divin, et non comme croyances de l'entendement mortel; établi “dès l'éternité, dès le commencement, dès l'origine de la terre,” l'homme est droit et saint. Soyons donc les enfants de Dieu, toujours occupés des affaires de notre Père, aussi réguliers que la précession des équinoxes dans notre travail mental quotidien, cette activité spirituelle bénie, et développant en nous à chaque heure, une compréhension plus claire et plus entière du bien.