Une étude approfondie de la vie de Jésus-Christ montre qu'il a toujours été attentif au “son doux et subtil” de la Vérité. Cette même vigilance dans l'attente de la vision spirituelle est nécessaire au progrès du Scientiste Chrétien. Étre vigilant, c'est “être sur ses gardes,” c'est “veiller.” Ainsi, le Scientiste Chrétien doit-il veiller sur ses pensées afin d'être certain, quand un problème se présente à lui, que le matériel est subordonné bien vite au spirituel, et qu'il n'accorde un pouvoir qu'à ce qui procède de Dieu. Parmi ses premières expériences, l'auteur découvrit, en travaillant à la démonstration de la subsistance, que si elle obéissait aux prescriptions de la Vérité, si elle recherchait l'idée spirituelle au lieu de regarder aux moyens matériels, l'abondance ne manquait jamais de se manifester. Quand l'erreur aimait à faire croire que des résultats plus rapides sont obtenus par des moyens matériels, l'auteur prit conscience du fait que la substance doit être acquise par des idées spirituelles, puisqu'elle est elle-même de nature spirituelle. En s'attachant à cette pensée, les limitations furent supprimées et l'harmonie devint un fait d'expérience.
Un soldat ne s'attend pas à voir sa réprimande adoucie sous prétexte qu'il n'a pas entendu l'appel du clairon. Son affaire est justement d'être attentif aux moindres ordres, toujours prêt à obéir. “Le Scientiste Chrétien s'est engagé pour faire diminuer le mal, la maladie et la mort,” nous dit Mrs. Eddy à la page 450 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” et afin d'être un bon soldat, lui aussi doit toujours être aux écoutes, prêt à entendre la voix de la Vérité, n'ayant pas d'oreilles pour l'erreur et ses prétentions nombreuses. Nous ne sommes jamais sans avoir une pensée. Qu'est-ce que je pense? Telle est la question qui se pose à chacun de nous. La pensée s'attache-t-elle au spirituel, au réel, à l'éternel, ou va-t-elle s'égarer dans les trayerses des témoignages des sens? Quand la pensée est absorbée dans la réalisation de la puissance et de la présence de Dieu, elle est attentive à Ses idées, capable de se hausser spontanément aux exigences de l'heure. “Un Scientiste Chrétien ne prend jamais le côté du péché, de la maladie et de la mort. Il jette tout le poids de sa pensée, de sa plume et de sa parole dans le plateau divin de l'être, en faveur de la santé et de la sainteté” (“Miscellany,” p. 146). Quel appel à la vigilance! Il s'agit de se conformer à cette exigence du Principe, si l'on veut atteindre les hauteurs de la vision spirituelle.
Le praticien doit toujours être sur le qui-vive pour se garder des paroles vaines, pour se garder de la propre-condamnation, de l'orgueil, de la mondanité, des jouissances matérielles, de la propre-justification, de la propre-volonté; car ces choses voudraient sans cesse lui enlever la réalisation glorieuse de la vérité, par laquelle il est capable de guérir les malades. L'infirmier en Science Chrétienne doit être particulièrement attentif pour ne pas tomber dans la crainte, la léthargie ou l'ingérence mentale. Toujours sur ses gardes, il n'exprime que la vérité, quelles que soient les apparences matérielles. Le patient entouré d'une pareille vigilance, ressent la force, la santé et la parfaite liberté; il devient un nouvel homme.
Le Manuel de l'Église Mère appelle chaque membre à la vigilance. Les obligations de celui-ci sont spécifiées nettement dans l'Article VIII, sections 1, 4, et 6. Si l'on voulait obéir fidèlement et honnêtement aux prescriptions de ces différents paragraphes, un remarquable esprit de fraternité présiderait à nos rapports et rendrait chacun véritablement actif dans le service de Dieu. L'homme d'affaires peut souscrire aux demandes de la vigilance en protégeant sa pensée contre l'anxiété, l'influence personnelle, la compétition, contre toute la soi-disant astuce du cœur humain. A mesure qu'il ouvre sa pensée aux idées spirituelles, à l'honnêteté, à la sincérité, à la bonté, à la justice et à l'amour fraternel, sa conscience sera inondée de lumière. Cette lumière, jointe à une plus vaste connaissance des choses, lui permettra de mettre la main sur des ressources infinies, vraiment utiles à l'humanité. La ménagère, le fermier, le lettré, le garçon de bureau,— bref, tout étudiant de la Science Chrétienne, veillant et priant sans cesse, quelle que soit sa fonction dans la vie,— parviendront à vivre au-dessus des nuages du souci et du découragement, n'ayant pas une minute à donner à l'envie, à la jalousie, à la mauvaise humeur ou à de vains plaisirs.
Le soldat est fidèle à son poste, intrépide, prêt à suivre les ordres de ses chefs; sentinelle attentive, il fait en sorte qu'aucune avance subtile de l'ennemi ne lui échappe, et la victoire et les promotions sont sa récompense. Le Scientiste Chrétien ne doit jamais déserter pour un instant son poste spirituel d'observation, toujours sur le qui-vive, de peur que l'ennemi — la crainte, l'égoïsme ou la haine — ne s'infiltre dans les rangs et n'oblige, pour un temps, son bonheur et sa joie à battre en retraite. Veillant ainsi sans cesse, il pourra “vivre de façon à garder la conscience humaine en relation constante avec la divine, la spirituelle et l'éternelle,” ce qui, au dire de Mrs. Eddy à la page 160 de “Miscellany,” “consiste à individualiser la puissance infinie; c'est là la Science Chrétienne.”
