L'une des croyances les plus profondément ancrées dans la pensée humaine est que la maladie est très réelle et exerce ses ravages en vertu de certaines lois de causalité. L'étudiant de la Science Chrétienne apprend que la maladie n'a pas plus de réalité qu'on ne lui en concède, et qu'elle n'est fondée sur aucune loi susceptible de la causer, de l'appuyer ou de déterminer son cours. A première vue cette affirmation peut sembler un peu audacieuse, mais sa justesse est démontrée de façon péremptoire dans la pratique de la Science Chrétienne, par laquelle la différence fondamentale entre la réalité et l'irréalité est nettement établie.
A la page 145 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures” de Mrs. Eddy, nous lisons: “La lutte pour le rétablissement des malades continue, non entre les méthodes matérielles, mais entre les entendements mortels et l'Entendement immortel. La victoire ne sera du côté du patient qu'autant que l'Entendement immortel par le Christ, la Vérité, subjuguera la croyance humaine à la maladie.” Ainsi le patient n'est autre que la condition de la croyance humaine qui s'appelle “un homme malade,” en d'autres termes, c'est la pensée malade qui a besoin d'être guérie, et cette guérison s'obtient en substituant la vérité à l'erreur, la réalité à l'irréalité, l'harmonie à la discorde.
Par la force des choses, cet acte doit être purement mental ou spirituel puisque les éléments à éliminer émanent de la croyance humaine seulement, et que le remède ne se trouve que dans la compréhension spirituelle. Il est donc inutile de perdre son temps à contempler ce qui s'appelle la matière physique ou inerte, car la démonstration scientifique ne s'occupe que des conditions telles qu'elles sont en réalité, et non telles qu'elles apparaissent. La croyance humaine à la maladie ou au péché n'a pas d'entité réelle. Les enseignements de Jésus nous montrent d'une façon évidente que le péché et la maladie sont une seule et même chose, et que leur appliquer la loi rédemptrice de Dieu c'est les détruire. Comme en Dieu “il n'y a aucune variation, ni aucune ombre de changement,” cette même loi est valable aujourd'hui et pour l'éternité.
La croyance humaine à la maladie assume bien des aspects, et les affections physiques n'en sont qu'un petit nombre. Il importe donc, quel que soit le côté présenté, de montrer aux hommes comment percevoir le caractère mental erroné de cette croyance. Elle peut être un corps malade, un esprit malade, un commerce malade; elle peut s'exprimer sous forme de pauvreté, de pénurie, de limitation, de plis et tares héréditaires, ou encore comme penchant à la propre-indulgence, à l'intempérance et au vice. Toutes ces choses ont pour origine la croyance humaine et sont, de ce fait, destructibles.
Le but premier de la Science Chrétienne est le salut de l'humanité, et c'est à cette fin que toutes ses activités sont intelligemment dirigées. Le monde a besoin d'être sauvé du péché et de ses conséquences. La maladie étant mentale dans son origine et ses moyens, est due tout entière au pli d'une mauvaise éducation et à un enchaînement de fausses pensées. Ce qui va la réduire à néant sera donc forcément son contraire, c'est-à-dire un enchaînement de pensées droites. Science et Santé (p. 423) nous l'indique avec toute la netteté désirable: “Le métaphysicien qui fait de l'Entendement sa base d'opération, indépendamment de la matière, et qui considère la vérité et l'harmonie de l'être comme étant supérieures à l'erreur et à la discorde, s'est renforcé, non affaibli, pour lutter contre la maladie; et en raison de ceci il fortifie son patient en le stimulant de courage et en le rendant conscient de son pouvoir.”
Quelle merveilleuse occasion la Science Chrétienne nous donne de vaincre tout mal, car elle nous enseigne d'une façon claire et positive que le seul Entendement qui puisse gouverner l'homme est Dieu, et que, en raison de Son omnipotence, aucune croyance humaine, aucun sens faux ne peuvent Lui résister. Il est donc nécessaire d'apporter au monde cet enseignement, de fixer son attention et de lui indiquer le chemin meilleur de la pensèe spirituelle et juste. Le sage a dit: “Quand l'Éternel prend plaisir aux voies d'un homme, Il réconcilie même ses ennemis avec lui.” A coup sûr les voies auxquelles “l'Éternel prend plaisir” doivent être celles de la droiture, de la pureté, de la bonté et de la charité chrétienne. Ainsi les “ennemis,” la convoitise, la méchanceté, la haine, la crainte et leurs pareils, sont réduits au néant et cessent de prétendre à la présence ou à la puissance, car ils ne trouvent pas de foyer dans la conscience qui reflète Dieu.
La maladie, de même, ne trouve pas de demeure chez celui dont la pensée est en accord avec la Vérité. Elle devient aussi impotente que les suggestions du mal qui s'offrirent à Jésus sans jamais trouver en lui d'écho. Jésus n'a pas cru au mal et son expérience appuie cette déclaration de Mrs. Eddy: “Les mauvaises pensées, les convoitises et les intentions malicieuses ne peuvent s'en aller, comme le pollen errant, d'un entendement humain à un autre, et trouver à s'y loger insoupçonnées, si la vertu et la vérité construisent de solides ouvrages de défense” (Science et Santé, p. 234). La Science Chrétienne apprend à l'humanité comment construire ces “solides ouvrages de défense,” comment vaincre le mal et la discorde, comment atteindre cet héritage des fils de Dieu qui “ne se peut corrompre, ni souiller, ni flétrir,” selon l'assurance que Pierre nous en donne.
