En Science Chrétienne, le débutant est celui qui, pour la première fois, s'est fait une idée du Principe divin, de la vérité révélée par Mrs. Eddy dans “Science et Santé avec la Clef des Écritures.” Il a peut-être entendu parler de la guérison d'une de ses connaissances, guérison soit de maladie soit de graves défauts, et cette nouvelle l'a poussé à aborder l'étude de la Science Chrétienne afin, selon ses propres termes, de “voir ce qu'il pourrait y trouver de vrai.” Songeons un instant à l'opinion de la plupart des gens vis-à-vis des problèmes d'ordre spirituel quand la Science Chrétienne leur est présentée pour la première fois, et nous nous ferons alors une petite idée de la variété des questions auxquelles un praticien doit répondre. Jusqu'à ce jour, le monde dans sa majorité a cru que la matière était très réelle, il a estimé que la maladie était l'effet inéluctable de la loi matérielle, il a regardé les passions qui surgissent parfois en tempête dans l'esprit humain comme des états de conscience véritables, cependant que la vérité lui a paru dans une très grande mesure, sinon tout à fait, une énigme.
A la page 275 de Science et Santé, Mrs. Eddy a défini l'attitude que doit avoir tout débutant, en ces termes: “Pour saisir la réalité et l'ordre de l'être dans sa Science, il vous faut commencer par considérer Dieu comme le Principe divin de tout ce qui existe réellement. L'Esprit, la Vie, la Vérité, l'Amour, se résument en un,— et sont les noms bibliques pour désigner Dieu.”
Le praticien de la Science Chrétienne, dans ses efforts pour secourir le débutant, ne doit jamais oublier ces paroles du Maître: “Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le-leur aussi vous-mêmes, car c'est là la loi et les prophètes.” Le Scientiste Chrétien se souvient des efforts qu'il a dû faire dans sa recherche de Dieu, il se rappelle combien les encouragements bienveillants de ceux qui en savaient plus long que lui l'ont fortifié. Aussi sera-t-il toujours patient quand surgiront les doutes. Ses pensées se tourneront vers les grandes vérités de l'être et s'y arrêteront, tandis que le débutant se décharge devant lui de ses craintes, de ses peines, de ses péchés ou de ses misères physiques. Par-dessus tout, c'est la compréhension que le praticien a de la Vérité divine qui secourt. Sans cette compréhension les mots sont vides. Savoir la vérité que l'homme est l'image et la ressemblance de Dieu, qu'il n'est jamais séparé de Lui, son Principe divin, et qu'en conséquence il est protégé et soutenu d'une façon absolue, c'est là l'amour du prochain. En le témoignant, l'on contribue à la destruction du sens faux, matériel, de l'homme, qui est toujours synonyme de souffrance. La guérison s'accomplit, en d'autres termes, par la compréhension spirituelle. Le Scientiste Chrétien qui possède une compréhension spirituelle suffisante pour pouvoir distinguer l'erreur dans la pensée de celui qui lui a demandé de l'aide, et qui perçoit en même temps la vérité que l'erreur cherche à contrefaire, guérit le cas d'une façon positive à l'heure même où ce cas s'affiche devant lui.
Un Scientiste Chrétien n'a pas besoin d'une longue pratique pour s'apercevoir que ceux qui viennent se faire traiter par lui diffèrent grandement dans leur attitude vis-à-vis de la Science Chrétienne. Aussi ne parlera-t-il pas à tous de la même façon, de peur de ne pas se mettre à leur niveau. Pour les uns il serait inintelligible, pour les autres insuffisant. Il peut être bienveillant et écouter chacun avec déférence, alors même qu'il s'efforce de découvrir l'erreur et de la détruire par sa compréhension plus éclairée de la vérité. “Je m'efforce d'adapter mes instructions aux capacités présentes de l'étudiant,” écrit Mrs. Eddy dans “Miscellaneous Writings” (p. 66), “et de soutenir la pensée affranchie jusqu'à ce qu'elle dépasse l'altitude du simple alphabet dans la guérison par l'Entendement.”
Quelle leçon de patience dans ces paroles! Quel exemple d'affectueux intérêt pour les progrès de celui qui en est au début de sa libération! Tout Scientiste Chrétien connaît cette situation; en effet, combien de conseils et d'encouragements ne lui a-t-il pas fallu quand il s'apercevait que tout son savoir de la Science Chrétienne ne servait qu'à lui montrer le peu qu'il avait encore acquis? Comme il appréciait alors l'appui de ceux qui en savaient plus long que lui, tandis qu'ils le poussaient avec autant de douceur que de persistance à appliquer sa compréhension du Principe en toute circonstance raisonnable afin de prouver la puissance de la Vérité sur l'erreur, et d'apprendre ainsi, dans le maniement de tous les problèmes, à mettre sa confiance plus entièrement dans le Principe. Dans la pratique de la Science Chrétienne, la patience d'un praticien peut être mise à une rude épreuve quand le péché cherche à imposer ses prétentions illégitimes, ou quand la maladie s'efforce de le convaincre de la réalité de son mesmérisme. Il tient ferme néanmoins, réalisant pour lui-même les paroles adressées par St. Paul aux Philippiens: “Ayez les mêmes sentiments que Jésus-Christ a eus.” Il affirme la vérité de la plénitude de Dieu et la perfection de l'homme spirituel, sachant que la Vérité détruit la fausseté appelée le mal et dissipe l'illusion appelée maladie.
Il est de la plus grande importance que les débutants en Science Chrétienne reçoivent une instruction correcte. Ils ne s'égareront jamais, bien entendu, s'ils s'attachent aux enseignements de Science et Santé et des autres écrits de Mrs. Eddy. Ceux-ci, conjointement avec la Bible, procurent l'aliment nécessaire pour toutes les étapes du développement spirituel. Il importe, néanmoins, d'être toujours sur ses gardes, afin de ne pas permettre aux opinions humaines d'usurper la place de la vérité révélée par la Science divine, car ces opinions sèment la confusion et préviennent la guérison. C'est un fait bien connu que les progrès d'un étudiant ont souvent été entrâvés par des notions erronées. Il faut que le Scientiste Chrétien soit tout à fait au clair lui-même sur une face quelconque de la Vérité avant d'essayer de l'expliquer à d'autres, sinon les résultats seront loins d'être satisfaisants, et la confusion s'ensuivra presque fatalement. “Qu'il y ait du lait pour les petits enfants, mais qu'au moins il ne soit pas altéré,” telle est la recommandation de Mrs. Eddy dans son livre “Retrospection and Introspection.” Ces paroles sont sages, en effet, et le Scientiste Chrétien qui a vraiment à cœur le bien du débutant ne les dédaignera point.
La simplicité, elle aussi, ne devrait jamais faire défaut dans notre attitude vis-à-vis des commençants. Jésus, un jour, à la question des disciples, “Qui est le plus grand dans le royaume des cieux?” répondit: “Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.” Le Maître enseignait ainsi la simplicité et la pureté. Ce sont ceux qui ont le cœur pur et pareil à celui d'un enfant, qui entrent dans la compréhension spirituelle de l'omniprésence de l'Amour comme Dieu. C'est cette même compréhension de l'omniprésence du Principe, l'Amour, qui seule peut secourir ceux qui, par de grandes tribulations, commencent à s'éveiller à la nature de l'homme comme idée parfaite, spirituelle, de l'Entendement parfait.
