La Science Chrétienne révèle le grand fait que la santé est une activité divine, qu'elle a son origine dans l'Entendement divin, et qu'elle est gouvernée par sa loi. Les mortels, ignorant ce fait et croyant que la santé est un état de la matière, ont recherche bien des détours dans la vaine tentative de remettre par des moyens matériels ce qui est, par essence, un état mental. La santé est l'un des dons de Dieu a Ses enfants; elle est l'apanage de tous les hommes. Une claire intelligence de ce fait qu'enseigne la Science Chrétienne, permettra à chacun de démontrer la guérison. Reconnaître la relation qui existe entre l'homme et l'Entendement divin, c'est établir le vrai sens de la santé. L'expérience dont le récit va suivre, montre la nature mentale et spirituelle de la santé, et la méthode métaphysique de la guérison telle que cette méthode opère dans la Science Chrétienne.
Quand cet enseignement s'offrit à moi pour la première fois, je fus presque instantanément guérie de nombreuses affections considérées incurables jusqu'alors. Néanmoins, une infirmité paraissait résister victorieusement. La crainte de ne plus pouvoir marcher, appréhension de vieille date, semblait s'attacher à moi avec ténacité. Je lus “Science et Santé avec la Clef des Écritures” pendant de longues heures chaque jour, absorbant avec une grande joie ses vérités si remarquables. Les semaines se changèrent en mois, et la force de marcher ne se montrait toujours pas; cependant les vérités acquises étaient en train de préparer dans ma pensée de sérieuses transformations. Les notions fausses à l'égard de Dieu et de l'homme, à l'endroit du ciel et de l'enfer, s'évanouissaient, et la vérité de l'être, radieuse, se levait sur une pensée en voie de s'éveiller. Le “petit livre” fut mon compagnon de tous les instants, jusqu'au jour où la crainte de l'impotence physique se perdît dans la beauté et la force de ses pages inspirées. Ainsi, me rendant par une lumineuse matinée d'été chez le praticien, le court trajet que j'avais à faire pour atteindre le tram fut parcouru d'un manière machinale et pénible. Mais en sortant un peu plus tard, je ne me souviens pas d'avoir pensé à la marche ou au corps en aucune façon. Ma pensée était entièrement absorbée par la paix de mon cœur et la beauté qui m'entourait. Quand je repris conscience de la terre, je me trouvais déjà loin dans la rue, marchant avec liberté, montant et descendant les trottoirs avec une parfaite aisance. Quand bien même plusieurs années se sont écoulées depuis lors, la gloire de cette matinée ne s'est jamais effacée de ma mémoire. L'air n'avait jamais été aussi embaumé, la lumière aussi radieuse, le chant des oiseaux aussi mélodieux. C'est dans un débordement de joie que je traversai un petit parc, marchant jusqu'à ma porte dans la conscience d'une grande victoire.
Cette méthode divine de guérir montre que le fondement de la maladie réside dans l'ignorance de Dieu, et que la connaissance de Celui-ci constitue la véritable santé. Cette guérison s'opère par la loi invariable de l'Entendement divin qui est en action à perpétuité. Cette loi est toujours à portée, toujours applicable, toujours adéquate. En Science Chrétienne, le traitement est l'utilisation de cette loi dans l'expérience humaine. Penser d'une façon spirituelle, d'une façon juste, conforme à la loi divine, c'est produire la santé et l'harmonie et extirper les suppositions de l'entendement mortel, fondées sur la matérialité et aboutissant à la crainte, à la maladie et au péché.
Dans le traitement, l'essentiel est de connaître avant tout la vérité de l'être qui détruit l'erreur. Il est tout à fait certain que les pensées de Jésus-Christ s'enchaînèrent toujours d'une façon spirituelle et conforme à la loi divine. La vérité de l'être lui était si claire qu'une parole lui suffisait pour guérir. Ceux auxquels il rendit la santé, reçurent la bénédiction qui leur était offerte en obéissant à cette parole. Un jour, d'une seule déclaration triomphale, il envoya dix lépreux se montrer aux prêtres, et “en y allant, ils furent rendus nets.”
La pensée de Mary Baker Eddy, la femme qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, fut tellement imbue de pensées à l'état pur, qu'elle sut guérir d'une façon toute spontanée. Faisant une brève allusion aux conséquences immédiates de sa propre spiritualité, elle dit dans “Retrospection and Introspection” (p. 41): “Nombreux furent les cas que je guéris instantanément, ‘sans argent, sans rien payer,’ et sans même, pour la plupart, une reconnaissance des bienfaits reçus;” et encore (p. 16): “Il n'était pas rare de voir dans ma propre église les malades guéris par mon sermon. Nombreux sont les pâles infirmes venus en s'appuyant sur des béquilles, et repartis en les portant sur leurs épaules.” D'autre part, aucun élément de hâte ne devrait entrer dans le traitement. Savoir que la loi de Dieu opère d'une façon universelle, sans interruption ni intervention, c'est exclure la nécessité de se rendre précipitamment en un lieu quelconque, comme si nous croyions aux concepts du temps, de la séparation et de la maladie. Penser d'une façon juste est un acte qu'aucune limite ne saurait circonscrire. Cet acte est tout aussi efficace à travers les mers et les continents, qu'à l'intérieur de notre foyer. La guérison métaphysique est un processus mental dont l'opération est invisible aux sens corporels. Elle n'est pas sujette au temps, à l'espace ou aux conditions humaines.
Déclarer la vérité n'est qu'un pas de franchi dans l'acte de la guérison. Il s'agit ensuite d'adhérer à cette déclaration sans égards pour le témoignage du sens matériel des choses. Toutes les guérisons accomplies par la Science Chrétienne, aussi bien que toutes les guérisons citées dans l'Écriture, sont le résultat d'une adhésion à la toute-présence et à la toute-puissance de l'amour divin au sein de l'erreur et de ses apparences. Jésus dit à la mer: “Tais-toi, sois tranquille!” et imposa silence à la crainte des disciples à l'instant même où les sens criaient le plus fort, et tout de suite “il se fit un grand calme.” Il importe de se rappeler que nous ne déclarons pas la vérité pour la rendre vraie; nous la déclarons parce qu'elle est vraie. Nous devons établir en nous une foi si grande en la vérité que nous puissions avec calme nous reposer sur elle en présence de l'adversité, quelle qu'elle soit. N'est-ce pas précisément ce qu'a fait notre Leader si fidèle à son idéal? Le monde est encore profondément assoupi à l'égard de la dette incalculable de gratitude qu'il lui doit pour le courage dont elle fit preuve en adhérant toute seule à ce qui était juste; mais à mesure qu'il se réveillera, il pourra se partager les bénédictions que cette femme, dans sa foi calme, lui a apportées.
Plus notre compréhension de la Science Chrétienne grandit, plus la durée de la convalescence diminue. Celle-ci n'est pas plus indispensable à la sortie du rêve de la maladie qu'à celui du sommeil. Il n'est pas prudent de déclarer la vérité et de se figurer ensuite qu'il faut du temps pour en parachever les actes.
Le traitement de la Science Chrétienne taille une place au Christ qui demeure en nous. En éliminant l'erreur, il accorde plus d'espace aux idées justes. Quand Jésus naquit à Bethléhem, “il n'y avait point de place pour eux dans l'hôtellerie.” A cette époque, comme aujourd'hui, l'esprit mortel n'avait pas de place pour le Christ. Toutefois, à cette heure-ci, à travers le monde entier, dans l'humble cœur de tout homme, de toute femme et de tout enfant qui aime la liberté, cette pure idée-Christ trouve l'hospitalité. Son action se fera sentir de plus en plus jusqu'à ce qu'il n'y ait rien qui renie ce Christ rédempteur, le “Sauveur du monde.” Jésus disait parfois: “Retirez-vous,” et voici qu'apparaissait l'harmonie à l'endroit même où la discorde semblait régner. Toutes les fois que, dans la Science Chrétienne, une guérison a lieu, une idée divine est née à la conscience humaine. Ce message a toujours été accompagné par la voix des anges. A la naissance de Jésus, les oreilles des hommes ont pu entendre la multitude céleste qui louait Dieu. Les cœurs heureux qui ressentent aujourd'hui le toucher guérisseur du Christ, savent distinguer l'écho de ce chant et prolonger jusqu'à la terre ses modulations suaves. Us se rendent compte que ces anges de Sa présence n'ont jamais cessé leurs louanges, et que les oreilles des humains sont encore une fois accordées pour l'audition de leur joyeuse harmonie. A quelle heure, à quel endroit que ce soit, dès qu'un besoin se fait sentir, nous pouvons savoir que là même notre Père-Mère céleste a un témoin prêt à Le représenter. A cette heure et à cet endroit précis, nous avons Emmanuel, soit “Dieu avec nous.”
Toute idée divine a une mission de guérison. Le dévoilement de ces idées dans la conscience humaine détermine la spiritualisation de toutes choses. Chacune des activités qui composent le grand mouvement de la Science Chrétienne, contribue pour sa part à l'œuvre de guérison. Chaque exemplaire du Journal, de la Sentinel, du Monitor, du Herold et du Héraut apporte avec lui la guérison; chaque culte, chaque conférence, chaque salle de lecture, ainsi que la vie quotidienne d'une armée toujours grandissante de disciples de la Science Chrétienne, accroissent la force d'impulsion de la guérison-Christ qui “ôte le péché du monde.” Combien de pèlerins harassés ont été réconfortés par le bienveillant accueil du Chrétien véritable; celui-ci porte la guérison partout où il va. Il y aurait des volumes à écrire sur les actes discrets et silencieux de l'homme et de la femme qui prennent le Christ pour émule. C'est le privilège du Chrétien de pouvoir, aujourd'hui, guérir les multitudes par sa vie de tous les instants. Jésus a su guérir comme il marchait dans la rue; son ministère l'accompagnait partout.
Dès que l'esprit du Christ s'est frayé un chemin jusqu'à la conscience d'un être humain, celui-ci devient immédiatement plus tendre, plus compatissant et plus désintéressé. C'est l'Amour qui guérit, et celui qui voit ses démonstrations constamment ajournées, peut apprendre une leçon dans son art en se demandant s'il a vraiment assez aimé. C'est la bonté qui redresse les êtres lassés de ce monde, et ouvre à la guérison une porte toute grande. Le cœur qui a été divinement consolé est toujours un cœur guéri. Celui qui aime le plus sait aussi mieux porter remède, car il exprime plus clairement l'Amour divin qui est le seul médecin. Cette bonté est aussi ferme que douce. Elle ne peut pas plus sortir de la ligne droite du Principe par le doute, l'incrédulité, l'absence de réponse, l'intimidation ou aucune influence mentale secrète, qu'un rayon de soleil ne peut être détourné de sa voie directe et rendu incapable de briller.
Les affirmations de la vérité viennent d'une manière spontanée à ceux qui sont spirituellement doués; mais le traitement de l'erreur est souvent l'objet de points d'interrogation. Mrs. Eddy, la Fondatrice de la Science Chrétienne, porte l'attention de ceux qui la suivent sur Jésus-Christ comme modèle parfait en tout point, et elle dit de sa méthode, “Jésus traita le mal sommairement” (“Christian Science versus Pantheism,” p. S). D'après le dictionnaire, sommairement veut dire: avec concision, rapidement. Un jour, Jésus appelé à guérir un cas de péché, se détourna tranquillement et écrivit sur le sable. Son sens des choses était assez pur pour repousser l'erreur, non pas premièrement chez l'accusée, mais chez les accusateurs, jusqu'à ce qu'ils se retirassent, honteux de leur propre culpabilité; alors, et d'un seul mot, il dégagea la femme de son esclavage.
Le médecin en Science Chrétienne s'efforce de parvenir à la véritable conscience qui montre que l'homme est toujours parfait et spirituel. Il prend garde à ce qu'il fait de l'erreur que son traitement découvre, sachant que si jamais le mal eut une existence ou entité, il aurait été impossible de le détruire. Il veille attentivement sur son propre foyer mental pour le garder intact, et acceptant ainsi lui-même la guérison, il vient forcément en aide à d'autres afin qu'ils l'acceptent à leur tour. La parole de Dieu est, pour lui, le manger et le boire; la parure des louanges est sa robe, la conscience spirituelle sa demeure, l'activité normale son repos, la joie sa couronne, le ciel son but. Les flatteries doucereuses ou le dédain plein de froideur le laissent également impassible. Il ne confond jamais la sympathie humaine qui panse, avec la compassion divine qui guérit. Il ne cesse d'aimer ses ennemis comme ses amis, parce qu'il n'a que l'amour à refléter.
Les Scientistes Chrétiens s'aperçoivent que toutes les fois qu'ils expriment leur gratitude pour les bénédictions de la Science Chrétienne, ils rendent grâces à leur Père céleste. Ils savent aussi que toutes les fois qu'ils ressentent leur dette de reconnaissance vis-à-vis de Mrs. Eddy, Leader si loyale, ils rendent grâces à l'Amour divin qui l'a envoyée et soutenue. Oh! puissions-nous tous connaître la puissance de guérison d'un cœur rempli de gratitude. Cette puissance éclaire les recoins noirs de ténèbres, jette un pont sur les abîmes de la pensée, fortifie le courage qui faiblit, et permet à son possesseur de communier avec les anges. La gratitude détache le fardeau qui écrase, indique le vrai chemin, et s'élève au-dessus de l'orage. Elle permet à ceux qui ont le cœur pur d'accomplir chacun de leurs devoirs avec promptitude, régularité et sincérité, comme le soleil resplendit dans sa force. La gratitude découvre la beauté secrète de la Science Chrétienne qui “porte la santé dans ses rayons,” confirme notre joyeuse espérance d'un “baume en Galaad,” et que là on y trouve un “médecin.”
Ce talent de la guérison, roulé pour tant de siècles dans les langes de la matérialité, est en train, par la Science Chrétienne, de s'étendre rapidement pour accomplir sa mission universelle. Ce talent est aussi vaste que le sont les besoins de ce monde. Il comprend toutes les formes de l'expérience humaine, sachant corriger et restaurer, réformer et purifier la trame entière de l'existence. Il laboure en tous sens les terrains en jachère, découvre le siège des conflits dans la pensée individuelle de chacun, et attaque toutes les formes de l'erreur. Il ne laisse rien passer, mais fouille au contraire les replis les plus intimes du cœur; il donne à la compréhension spirituelle un fondement solide, il grandit à l'usage et devient plus effectif à mesure qu'il est mieux compris. Ceux qui ont acquis la notion juste du Principe possèdent ce talent en quelque mesure, et, sous la direction divine, peuvent l'utiliser de telle sorte qu'ils en obtiennent d'autres encore. Ainsi, glanant dans la réjouissance à la manière de Ruth, ils trouvent leurs rapports avec Christ.