Pour l'étudiant de la Science Chrétienne, pour celui surtout qui en est à ses débuts, le premier chapitre de “Science et Santé avec la Clef des Écritures” intitulé “La Prière,” se fait remarquer par son très haut intérêt. Les accents émus et éloquents de son appel à la foi simple en sont évidemment la raison. Il a été répété à maintes reprises que Mrs. Eddy avait donné au monde, dans les seize pages de ce chapitre, plus d'informations justes sur la forme véritable de la prière que n'en avaient apportées les volumes innombrables du passé. Les résultats salutaires obtenus depuis l'époque où le livre de texte de la Science Chrétienne a été écrit, ont été sans doute la surprise de cette génération-ci. Le Maître a déclaré que l'arbre serait connu à ses fruits. La grandeur et l'importance du mouvement de la Science Chrétienne ne sont rien moins que le produit de la prière exaucée,— la guérison du péché et de la maladie chez des milliers de gens sincères qui ont, par cette doctrine, appris à chercher Dieu et à trouver en Lui un secours toujours présent.
De tout temps, le genre humain, réalisant son impuissance ainsi que la vanité et les limitations des choses matérielles, s'est tourné par la prière vers la conception de Dieu,— quelle qu'elle fût,— qu'il chérissait, afin de trouver un soulagement à ses maux. Longtemps avant que le Prophète Nazaréen soit venu prêcher et prouver la vérité de Dieu, l'histoire nous parle d'hommes de toutes les races et de tous les climats soupirant après la Vérité. C'est le cas notamment des anciens Juifs, dont le concept de Dieu — Esprit et Un — leur permit d'atteindre à une communion si consciente avec Lui que, par d'innombrables exemples, Sa présence et Sa puissance furent démontrées. Quoique des signes pareils s'obtiennent jusqu'à un certain point à toutes les époques, il faut néanmoins constater qu'à ce jour l'immense majorité des prières est demeurée sans réponse. Dans une grande mesure la prière a été un mystère, en raison de cet élément d'incertitude et d'ignorance à l'égard de sa forme véritable; et les réponses obtenues de loin en loin ont été attribuées au miracle. Aujourd'hui, force est à l'observateur le moins clairvoyant de constater que les Scientistes Chrétiens parviennent par la prière à des résultats remarquables. La santé remplace la maladie, les fardeaux sont déposés; au lieu d'être plongée dans la tristesse, le chagrin et le péché, leur vie est régénérée et rendue joyeuse. A coup sûr une raison explique ces effets si parfaitement satisfaisants et justifie l'espérance qui est dans leur cœur.
Le psalmiste, il y a bien des siècles, atteignit l'essence même de la prière véritable quand il s'écria: “Que les paroles de ma bouche Et la méditation de mon cœur te soient agréables, O Éternel, mon rocher et mon rédempteur!” Celui qui apprend dans la Science Chrétienne à compter sur une réponse à la prière, voit que non seulement ses paroles doivent être conformes à sa plus haute conception de la Vérité, mais que le tréfonds de sa pensée doit cadrer avec les exigences du Principe parfait et de Son idée parfaite. Le Maître disait: “C'est de l'abondance du cœur que la bouche parle. L'homme de bien tire de bonnes choses de son bon trésor; mais le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor.” Le Scientiste Chrétien réalise que ses actes extérieurs et le milieu dans lequel il vit sont gouvernés par sa pensée, et il s'éprouve constamment lui-même afin de ne pas donner à l'erreur de puissance, en pensée, en paroles ou en actes. Combien est grand le privilège de connaître la vérité à l'endroit de Dieu, et l'homme à Son image. De même que la radiation de la lumière disperse les ténèbres, de même, et avec autant de netteté et de certitude, la pensée droite a des résultats qui guérissent, purifient et régénèrent.
Dans Science et Santé (p. 1) Mrs. Eddy dit: “La prière qui réforme les pécheurs et guérit les malades est une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu,— une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soi-même.” Ainsi la foi, la compréhension spirituelle et l'amour détaché de soi-même sont regardés comme les pierres de touche de la vraie prière. Quand la foi nous a doucement menés dans les chemins d'une compréhension plus vaste, et quand l'homme, idée spirituelle de Dieu, se dévoile, la pensée saisit alors cette vérité que la création de Dieu est gouvernée par la loi divine. Dès lors, le seul progrès véritable sera réalisé par une soumission pleine d'amour et d'humilité à cette loi. Dans l'épître aux Hébreux nous lisons que le Maître “quoiqu'il fût Fils,... a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes.” Son obéissance fut une obéissance à la vision d'un Dieu parfait et d'un homme parfait. Il comprit la vérité de l'être dans toute son étendue, et rien ne sut l'intimider ou l'arrêter dans sa soumission loyale et fervente au Principe divin, infini.
Ne soyons donc pas découragés quand, en apprenant à nous plier devant le parfait Principe de l'être, il nous semble rencontrer des obstacles. Ce qui lutte, résiste et désobéit n'est pas l'homme de Dieu, mais l'entendement mortel. Toute attitude récalcitrante ne devrait-elle pas être bannie de l'effort que fait le cœur pour imiter le Maître et connaître cette soumission au Principe? “Chargez-vous de mon joug, et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez le repos de vos âmes, car mon joug est aisé, et mon fardeau léger,” a dit le Maître, et ce n'est pas là une vaine promesse mais plutôt une assurance compatissante et miséricordieuse de sécurité et de protection.
A des oreilles lassées la Science Chrétienne a apporté le message d'un Dieu et d'un homme parfaits, renouvelant ainsi l'espérance et vivifiant la prière par une foi intelligente, par une compréhension d'une haute spiritualité et un amour détaché de soi-même. Dès l'apparition du plus modeste rayon de lumière jusqu'au grandiose éclat de cette illumination plus radieuse et exaltée qui, par la démonstration pratique, met en évidence la révélation de l'homme parfait et spirituel, le but sacré de la prière est d'être l'intermédiaire par lequel le Christ, la Vérité, se manifeste au genre humain. C'est le Christ qui enseigne au cœur qui soupire, à prier “Que ton règne vienne.” Le monde, émergeant de son état de rêve, étreint et s'approprie par la prière les objets véritables de l'Esprit; il est alors racheté.
