Le cœur humain a toujours appelé la liberté avec instance. Les mortels sont unanimes à ressentir l'obligation essentielle de rompre les chaînes qui semblent les lier en tous sens et embarrassent leur marche au progrès. La grande difficulté réside dans le fait qu'à travers les siècles le genre humain a vu dans ses chaînes une sujétion matérielle. S'obstinant à chercher dans la matière et le bien et le mal, il a toujours oscillé entre des conceptions fausses de la souffrance et du bien-être, de la faillite et du succès, de la perte et du gain. Il n'a tenté d'ériger en un édifice ses fausses espérances et ses satisfactions trompeuses que pour le voir crouler avant que d'aboutir. Encore une fois, la croyance humaine insiste d'une façon quasi invariable que ses entraves ont été forgées par quelque élément extérieur à elle-même — soit par tel obstacle barrant la route, soit par tels liens qui paralysent et limitent l'essor. Aussi, vu leur incapacité de se rendre maîtres de conditions en apparence étrangères, les hommes, au désespoir, ont renoncé à tout effort et ont rejeté sur les choses et les gens l'explication de leurs mécontentements, de leurs erreurs et de leurs échecs; ou bien, ne voyant pas la fin de leurs luttes, ils ont pris les pauvres résultats obtenus pour un sens éphémère du bien.
Ici comme dans tous les problèmes du monde la Science Chrétienne apporte son si clair message d'intelligence divine et d'amour. Quand elle élucide la vérité que Dieu est l'Esprit infini, l'Entendement divin, et que Sa création est — doit être — spirituelle, divinement mentale, elle ouvre la porte de la liberté à tous et à chacun. La conclusion qui s'impose alors peut être bien vite tirée, à savoir que ce qui enchaîne et limite, ce qui paralyse ou barre la route est toujours la croyance en un moi séparé de Dieu,— la croyance en un moi dans la matière.
Aussi le seul moyen de se sortir jamais du mal c'est d'apprendre que l'homme existe comme un enfant individuel de Dieu et que sa délivrance s'obtient en détachant lui-même dans sa conscience le témoignage opposé. C'est ici que doit s'accomplir la ruine des prétentions à la servitude. C'est ici qu'il doit se refuser à nourrir les croyances qui témoignent en faveur de limitations et d'un contrôle exercé par autre que Dieu lui-même. Quand il a une fois saisi cette glorieuse vérité et commencé vraiment à la mettre en pratique, il est lancé sur la voie d'une émancipation complète de la croyance à la servitude quel que soit le nom ou le caractère qu'elle puisse revêtir.
Une fois expliquée par la Science Chrétienne, cette vérité que l'homme est un enfant de Dieu, vérité enseignée et vécue par Jésus-Christ, devient l'objet d'une démonstration mis à la portée de tout le genre humain, et cette démonstration faite, elle devient le moyen d'échapper à tout asservissement à l'erreur. Jésus fit lui-même son œuvre! Dans Science et Santé (p. 18) Mrs. Eddy dit: “Jésus de Nazareth enseigna et démontra que l'homme et le Père ne font qu'un, et nous lui devons pour cela un hommage éternel. Sa mission fut à la fois individuelle et collective. Il fit bien l'œuvre de la vie, non seulement pour être juste envers lui-même, mais aussi par miséricorde pour les mortels,— afin de leur montrer comment faire la leur, mais non de la faire pour eux, ni de leur épargner une seule responsabilité.” Jésus n'a jamais blâmé autrui pour ses épreuves et ses difficultés. Il prouva qu'en comprenant et en utilisant sa filialité divine, il devint le maître de toute croyance dans la matérialité; et si nous devons suivre ses traces c'est notre privilège et notre obligation d'aller et agir de même. Jésus n'assuma jamais le contrôle de son prochain. Toujours il indiqua les exigences de Dieu par ses préceptes et sa pratique, encourageant chacun à son instar à les accepter et à leur obéir.
Il n'y a pas de circonstances ou de milieux au sein desquels la décision de confier toutes choses aux soins, à la protection et à la juridiction du Principe divin n'entraîne pas des résultats harmonieux et satisfaisants. La liberté sera manifeste pour tous et le développement du bien spirituel apparaîtra dans des proportions toujours croissantes. Déjà le seul fait de pouvoir s'affranchir de tout faux sens de responsabilité vis-à-vis du voisin mérite une profonde gratitude. Songez quel monde merveilleux serait le nôtre si chacun savait confier son semblable comme lui-même à la direction de Dieu, le Principe divin, parce qu'il a appris que tous les hommes sont enfants de Dieu, et que Lui seul est responsable de tous et de chacun. Cette démonstration n'est pas seulement possible mais elle est une impérieuse nécessité dans la Science Chrétienne. Cela ne diminue en rien l'affectueuse sollicitude que nous nous devons les uns aux autres; au contraire, parce que cette démonstration exprime la méthode divine et qu'elle applique le commandement: “Déliez-le, et laissez-le aller,” les chaînes seront brisées, les croyances d'un amer esclavage mises de côté, et
“L'homme au soleil du monde en son nouveau printemps,
Comme un objet sacré, marchera transparent.”
Puissent tous les Scientistes Chrétiens vivre de façon à précipiter la venue de ce jour glorieux.
