Lors d'un voyage que je fis récemment, je m'aperçus très clairement que ma pensée avait subi un changement complet en raison de mon étude de la Science Chrétienne, et cette réalisation me rendit encore plus reconnaissant de cet enseignement auquel je m'intéresse depuis près de six ans.
Pendant les vingt-cinq ans qui viennent de s'écouler, j'ai passé une grande partie de mon temps en chemin de fer, en mer et en séjours temporaires dans des pays étrangers; j'ai également fait quatre ans de service continu sur des vaisseaux marchands. Les Scientistes Chrétiens que les affaires appellent constamment à voyager, se souviendront facilement des nombreux préparatifs de voyage qu'ils faisaient avant de connaître la Science. Qui ne se rappelle la boîte de médicaments dont on se munissait pour parer aux mauvais effets du climat, les bandages et la provision de charpie qu'il fallait emporter en cas d'accident, les assurances à primes qu'on signait dans les périodiques hebdomadaires offrant de payer une certaine somme à la condition que cette publication soit trouvée sur le corps déchiqueté de la victime, le soin qu'on prenait d'assurer ses bagages contre les accidents de voyage ou contre le vol, et ainsi de suite à l'infini? Et puis, n'y avait-il pas la crainte du vol ou des incendies dans les hôtels, la crainte de ne trouver en dehors de son pays que des voleurs ou des assassins, et la pire de toutes était peut-être la crainte qu'il arrive quelque chose aux êtres chéris qu'on laissait derrière soi?
On conviendra que ce n'est pas là une image exagérée des conditions que l'on rencontre habituellement avant de connaître la Science Chrétienne. Lorsqu'on la connaît, combien est simple et beau le départ qui s'effectue avec la connaissance certaine et la ferme assurance que Dieu est partout! Non seulement le voyageur est protégé contre les lois promulguées par les hommes, et contre ces croyances de l'entendement mortel; les accidents, la maladie, le vol, si généralement admis comme incidents de voyage, mais encore il sait que ceux qui lui sont chers et qui sont restés au foyer, reposent “à l'ombre du Tout-Puissant.”
Que de fois on entend faire cette question avec anxiété: “Y a-t-il un docteur dans ce train?” On est alors profondément reconnaissant de savoir que Dieu est présent et qu'Il remplit tout besoin. Lorsque je traversai l'Atlantique pendant la guerre, la pensée du danger ne me causa jamais un moment d'inquiétude, et bien qu'autrefois j'aie été très sujet au mal de mer, j'en ai presque entièrement vaincu la crainte. Celui qui a souffert du mal de mer, sait comme on se sent délaissé, et il appréciera la joie d'avoir remporté, grâce à la Vérité, cette victoire sur une maladie redoutée.
Depuis près de trente ans je travaille très dur, et je n'aurais jamais pu accomplir le labeur des trois dernières années sans le secours de la Science Chrétienne; car non seulement il a fallu faire de très grands efforts, mais plus d'une fois j'ai dû vaincre un sens d'injustice. L'idée que la Science Chrétienne peut aider un homme dans ses affaires, paraissait d'abord une chimère; aujourd'hui c'est un fait incontestable et prouvé, et si par hasard cette simple histoire d'un grand réveil à la vérité tombe sous les yeux d'un homme qui a travaillé dur, soit à construire un empire, soit à suivre une profession, ou sous les yeux d'un ouvrier qui gagne sa vie honnêtement à la fabrique, à l'atelier ou à la forge, qu'il sache que c'est une erreur subtile qui voudrait le persuader qu'il ne doit son succès qu'à son intellect ou à son travail ardu. De plus, il lui faut savoir qu'en réalité, tout bon travail est le travail de Dieu.
Qu'il est beau de pouvoir, au milieu du prétendu chaos, fermer la porte sur les sens matériels et répéter avec une ferme conviction ces paroles: “Arrêtez, et reconnaissez que je suis Dieu.” Que personne ne pense qu'on arrive au but de la Science Chrétienne simplement en suivant un chemin uni et droit, en respirant un air embaumé par des buissons et des arbres en fleurs, mais que l'on sache que tout sentier rocailleux et tortueux que l'on parcourt donne la force de vaincre les prétendues difficultés que l'on a devant soi. “Fortifie-toi seulement, aie bon courage.” C'est être insensé et c'est pécher de douter de la bonté et du pouvoir de Dieu, et ainsi que Mrs. Eddy le dit à la page 128 de notre livre de texte, “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “Les hommes d'affaires et les savants ont trouvé que la Science Chrétienne rehausse leur endurance et leur puissance mentale, qu'elle augmente leur discernement du caractère, qu'elle leur donne de la perspicacité et de la compréhensivité ainsi que la faculté de surpasser leurs aptitudes ordinaires.”
Devrions-nous perdre courage lorsque nous voyons quelle route rocailleuse notre vénérée Leader, Mrs. Eddy, a quelquefois foulée? Nous ne trouvons dans ses écrits aucune parole de plainte. Alors, revêtus de l'armure de la lumière que nous a donnée son travail dévoué, allons de l'avant comme des soldats vaillants dignes de confiance pour remporter des victoires sur le soi-disant mal en reflétant les puissants rayons de l'Amour que nous apporte la connaissance du pouvoir de la Vérité.
