Les nuages dorés par le couchant, les îles lointaines de la mer, les terres de chasse des plaines éloignées, toutes ces choses ont servi de figures pour représenter l'endroit où sont les défunts. Les vivants parlent de ces terres de chasse joyeuses, de ces îles bienheureuses ou de ces cieux radieux, et ils écrivent sur ces imaginations des légendes, des poèmes et des hymnes. Le Christianisme a enrichi la pensée en lui donnant l'assurance de l'immortalité, mais bien des cœurs n'ont cependant qu'un vague espoir, témoin ces paroles du poète:—
Je ne sais où les îles de Dieu
Élèvent vers le ciel leurs palmiers gracieux;
Mais je sais que je ne saurais errer
Loin de Son amour et de Sa sollicitude.
Les Chrétiens en général affirment que la mort est le vestibule qu'il leur faut traverser pour arriver à l'immortalité; et cependant, lorsque la porte de la mort s'est fermée sur un être chéri, ceux qui sont restés en ont eu un chagrin immense. Lorsque meurt un roi bien-aimé, toute la nation est plongée dans la tristesse; elle se met en deuil, elle déploie de sombres bannières et des tentures de crêpe tels des nuages de tristesse.
La Science Chrétienne donne au simple sens du Christianisme un renouveau de vie et de réconfort. A la page 127 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” le livre de texte de la Science Chrétienne, nous lisons ces paroles: “La Science est une émanation de l'Entendement divin; elle est seule capable de bien interpréter Dieu. Elle a une origine spirituelle, non matérielle. C'est la parole divine,— le Consolateur qui nous guide dans toute la vérité.” Les enseignements de la Science Chrétienne viennent avec leur message vivifiant, disant: N'ayez aucune crainte; et aussi: Ne soyez pas en peine. Lorsque, grâce à son ministère, les malades sont guéris, ils ont été délivrés, au moins dans une mesure, de la crainte superstitieuse concernant les horreurs censées venir après la mort.
Dans tous les cas la guérison est le premier pas vers la compréhension de Dieu; et quand vient la connaissance de Dieu, grâce à la démonstration ou à la manifestation du Christ, alors vient aussi la connaissance de la Vie! Paul expose cela métaphysiquement quand il dit: “Lorsque le Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors, vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.” Nous trouvons le corollaire de ce passage à la page 325 de Science et Santé: “Quand l'être spirituel sera compris dans toute sa perfection, sa continuité et puissance, alors on verra que l'homme est l'image de Dieu. Voici la signification absolue des paroles apostoliques: Alors on verra l'homme à Sa ressemblance, parfait comme le Père, indestructible dans la Vie, ‘caché avec Christ en Dieu,’— avec la Vérité dans l'Amour divin, où le sens humain n'a point vu l'homme.”
Il n'y a peut-être jamais eu de moment dans le monde où tant de questions se sont posées au sujet de l'au-delà,— au sujet de ceux qui nous ont quittés, de ceux qui, bien que loin des yeux, ont toujours leur place dans notre souvenir,— et les affligés réclament un signe. Même si le spiritisme offre aux sens de les satisfaire au moyen de mécanisme et de mystère, cette vision venant du dehors, cette impression fugitive des sens, ne saurait procurer à ceux qui sont dans l'affliction une certitude concernant la vie. La vérité, c'est que Dieu est la Vie, et la révélation doit forcément nous venir du dedans. La certitude que nous ressentons concernant Dieu nous donne l'assurance de la sollicitude de Dieu pour tous Ses enfants. Quand bien même les individus reparaîtraient,— comme si les défunts pouvaient encore prendre contact avec les conditions de la chair,— cela ne saurait réchauffer le cœur comme le fait l'amour universel, ni donner l'assurance que la vie continue. A la page 79 de Science et Santé, Mrs. Eddy dit: “Il faut que la Science retourne tout le terrain et déterre chacune des graines que l'erreur a semées. Le spiritisme s'appuie sur des croyances et des hypothèses humaines. La Science Chrétienne fait disparaître ces croyances et ces hypothèses par l'intelligence plus élevée de Dieu, car la Science Chrétienne, reposant sur le Principe divin, non sur des personnalités matérielles, dans sa révélation de l'immortalité, introduit l'harmonie de l'être.”
Sous le coup des circonstances, des millions d'hommes ont dû individuellement trouver Dieu. La demande s'est présentée soudaine et inattendue, et ils ont dû renoncer à leur sens humain et personnel de la vie et porter la croix de l'abandon du moi, la croix du sacrifice, et ce que l'un d'eux a dit, tous l'ont senti dans une certaine mesure: “rien n'importe que Dieu.” Impossible aux blessures, aux mutilations, de produire aucun changement dans la vie qui est spirituelle! impossible à la mort de rien changer à la relation consciente de l'homme à Son Créateur; à la relation de l'idée de l'Entendement à l'Entendement! Donc, métaphysiquement parlant, il n'y a pas de mort, rien qui puisse interrompre la Vie et sa continuité, ou priver la Vie de son expression. A nous, alors, de comprendre ce que Jésus prouva par sa résurrection. Paul nous rappelle que “nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins,” et il s'unit à tous ceux qui aspirent à la Vie en disant: “rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, poursuivons avec persévérance la course qui nous est proposée, regardant à Jésus, le chef et le consommateur de la foi.” L'auteur en se servant de ce mot “chef” entendait réellement celui qui nous inspira la foi, le “pionnier” de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était offerte, a souffert la croix, méprisant l'ignominie, et “s'est assis à la droite du trône de Dieu.” Il est donc inutile de s'adresser aux mortels pour les preuves de la vie, et inutile aussi de les employer à réciter des prières pour les morts. Mais il est très utile que chacun aide à toute l'humanité en se ressuscitant lui-même de l'incrédulité, du doute et de la peine, et en se repentant du péché, de la maladie et de la croyance à la mort.
