Au commencement de son étude de la Science Chrétienne, l'auteur de ces lignes trouva dans la compréhension scientifique de la vérité, énoncée à la page 45 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” ce qui lui aida à être ferme. Dans ce passage Mrs. Eddy dit: “Gloire à Dieu et paix aux cœurs qui luttent! Le Christ a enlevé la pierre de devant la porte de l'espérance et de la foi humaines, et a élevé celles-ci par la révélation et la démonstration de la vie en Dieu, jusqu'à la possibilité d'une union avec l'idée spirituelle de l'homme et son Principe divin, l'Amour.” Il se rendit compte que désormais les déceptions, les peines, les perplexités de la vie humaine, s'accumulant, ne pourraient plus jamais lui faire croire que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue; mais qu'au contraire, chacune de ces expériences fâcheuses le ferait monter d'un échelon sur l'échelle menant au ciel,— l'harmonie consciente.
Pour celui qui étudie la Science Chrétienne, l'explication du changement dans son point de vue est très simple. Si les humains admettent, ne serait-ce qu'expérimentalement, l'hypothèse suivant laquelle l'univers serait spirituel et parfait, leur expectative changera du mal au bien, même au cours de cette expérimentation, et quand bien même la modification ne serait qu'infime; il s'ensuivrait par conséquent, que toute expérience ne serait plus qu'une occasion de prouver la bonté de Dieu, le bien. L'omniprésence de l'Amour divin justifie cette épreuve de notre foi en produisant un heureux résultat là où l'expérience mortelle aurait pronostiqué le contraire, et ainsi le jeune pélerin gagne confiance et habileté pour faire son ascension infinie. Ayant accepté la donnée que l'univers réel est actuellement “très bon,” comme il le fut lorsqu'il fut créé “au commencement,” et l'ayant acceptée, non comme une chose à expérimenter, mais avec la conviction que c'est une révélation de la vérité, émanant de l'Entendement divin, Dieu, l'auteur gagna en même temps une plus-grande expectative du bien et se sentit presque complètement affranchi des pressentiments du mal qui l'avaient obsédé jusqu-là.
La plus grande épreuve que dut subir sa foi pendant son progrès, et, à en juger du point de vue humain, la plus utile en raison des services qu'elle lui rendit, lui vint quelques années plus tard, alors qu'un de ses enfants, une petite fille âgée de huit ans, fut sérieusement atteinte d'une maladie régnante. Vers ce moment-là, une poésie qui parut dans la Christian Science Sentinel lui apprit comment dégager tout doucement les liens de la croyance à la simple parenté humaine avec toutes ses inquiétudes et ses ambitions. Cette poésie montrait qu'on pouvait rester dans l'expectative du bien alors même qu'on serait aux prises avec la maladie et la mort. Néanmoins, nous nous décidâmes à demander de l'aide à un praticien de la Science Chrétienne qui ne se laisserait pas envahir par les inquiétudes de la famille. Pendant les jours suivants, le praticien, par sa foi patiente, ses prières, sa calme confiance en “la suprématie du pouvoir spirituel sur le pouvoir des sens” qui est “le point central de la Science Chrétienne” (Science et Santé, p. 454), et par sa courtoisie qui émanait de l'amour, nous démontra que la pratique de la Science Chrétienne remplit véritablement et complètement la mission de l'homme parfait.
L'enfant avait été à l'école du dimanche de la Science Chrétienne pendant quelques années. Elle avait toujours montré beaucoup d'empressement et d'enthousiasme à y assister, mais sans que nous ayons su si l'instruction s'enracinait profondément dans sa pensée. Ce fut donc une joie pour nous de voir qu'elle savait se tourner vers les vérités de la Science divine, et y trouver l'aide nécessaire lorsqu'elle avait des crises de douleur. Une nuit, alors que son étreinte sur la vie parais-sait se relâcher, elle nous dit tout bas qu'elle ne pouvait se rappeler l' “énoncé scientifique de l'être” (Science et Santé, p. 468), et lorsque nous lui fîmes part de cette vérité qui emporte “le refuge du mensonge,” elle saisit les paroles avec avidité et éleva plus haut sa pensée qui, dès lors, resta à cette altitude. Alors, se rappelant David qui joua de la harpe jusqu'à ce que l'esprit malin fût sorti de Saül, l'enfant demanda qu'on lui chante un cantique. Quand on lui demanda: “Quel cantique?” elle répondit très explicitement, “Le numéro 171, s'il vous plaît,” et les paroles de ce cantique du “Christian Science Hymnal” montrent sa foi et l'exactitude avec laquelle elle avait reconnu son besoin:—
Toujours avec Toi, alors que vient l'aube pourprée,
Alors que le cœur lassé se réveille et que les ombres s'enfuient.
Plus candide que le matin, plus belle que la lumière
Me vient la douce conscience, Je suis avec Toi.
Lorsqu'elle demanda qu'on lui lise Science et Santé, sa faiblesse ne fit que rehausser la confiance et l'amour avec lesquels elle se rivait à chaque promesse de la toute-présence du bien.
Ainsi, pas à pas, la victoire fut remportée. De même que le corps avait exprimé les peines cachées de la maladie et de la crainte, de même il reflétait maintenant la conscience établie par la Science, et nous fûmes dans l'admiration lorsque nous nous rendîmes tous compte que l'enfant avait été transformée, et qu'elle avait parfaitement conscience de sa relation indépendante à la Vérité divine, qui lui était devenue claire grâce à l'épreuve par laquelle elle avait passé. La preuve que cette conclusion n'était pas simplement une hallucination due à la gratitude de ses parents, c'est que, lorsqu'on lui demanda à l'école du dimanche de définir Dieu, elle le fit en se servant des paroles du Glossaire de Science et Santé, mais avec une telle révélation de ce qu'importent ces paroles, que la classe et l'enseigneur les virent sous un jour nouveau. Elle donna ensuite avec la même vision et sans qu'on le lui ait demandé, la définition de l'homme telle qu'elle se trouve dans le chapitre intitulé “Récapitulation,” au point qu'une de ses sœurs s'écria que la Vérité est comme une fée, car lorsque l'erreur avait emmené sa sœur, la Vérité la lui avait ramenée meilleure qu'auparavant.
Cette épreuve a été plus qu'une simple bénédiction personnelle. Elle illustre les leçons les plus profondes dont peut jouir le Scientiste Chrétien. La valeur de l'école du dimanche, la valeur encore plus grande de la fondation de l'église dont elle fait partie, la simple réceptivité de la pensée de l'enfant, et sa compréhension des faits fondamentaux — toutes ces choses et bien d'autres encore contribuèrent à nous montrer quelle grande œuvre le mouvement de la Science Chrétienne accomplit actuellement. La leçon la plus frappante que nous retirâmes de cette épreuve nous vint longtemps après, lorsque nous causions avec l'enfant pour découvrir d'autres joyaux dans sa pensée. Lorsque nous lui posâmes une question eu égard à sa maladie, elle répondit avec un sourire radieux: “Je ne suis jamais arrivée au point où j'étais prête à vous quitter.” C'était comme si le voile du sens mortel avait été dans la pensée de ses parents, non dans la sienne, et nous eûmes dès lors un sens vivifié du devoir qu'a chacun d'obéir à l'injonction de Christ Jésus à la tombe de Lazare: “Déliez-le, et laissez-le aller.”