Lorsqu'on posa à Jésus cette question: “Qui est mon prochain?” il y répondit par une parabole, celle du bon Samaritain, qui est un véritable joyau et bien connue de ceux qui étudient la Bible. Cette parabole a toujours été considérée comme étant le sommaire de l'enseignement au sujet de notre prochain depuis que Jésus la donna, jusqu'à nos jours, et que d'efforts les hommes ont faits pour vivre conformément à la moralité élevée qu'elle exprime! Ils ont réussi dans la mesure où leurs efforts étaient désintéressés, mais que de fois ils ont échoué parce qu'ils ont regardé la chose d'un point de vue défectueux! Celui qui envisage son prochain du point de vue mortel ou personnel, trouvera que ses rapports avec lui sont bien difficiles, et que toutes sortes d'obstacles, apparemment insurmontables, surgissent pour entraver l'expression de bienveillance qu'il a à cœur de manifester. Il nous faut apprendre, grâce aux enseignements de la Science Chrétienne, à appuyer toutes nos pensées, tous nos actes, sur le Principe, sans quoi nous n'aurons pas les résultats que Jésus démontra dans sa vie.
Le jour viendra où chacun devra atteindre à l'amour parfait pour Dieu et pour l'homme. Dans ses efforts tendant vers cette fin chacun devra se rappeler que ce n'est pas le problème de son prochain qu'il importe de résoudre; c'est à la relation parfaite avec son prochain qu'il doit viser. Pour obéir aux enseignements de la Science Chrétienne, il nous faut détourner instantanément la pensée du témoignage de l'entendement mortel vers la contemplation du Christ, l'image et la ressemblance de Dieu. Affirmer la toute-présence de Dieu et Sa parfaite manifestation, ne nuit à personne. Au contraire ce n'est qu'en étant fidèle à l'Entendement divin et à Son idée que nous pourrons gagner la sagesse et l'intelligence requises pour exprimer l'amour qui, finalement, contribuera à la guérison et à la rédemption de notre prochain et de nous-mêmes. Il n'y a personne qui ne sache, dans une certaine mesure, ce qu'est le réel amour désintéressé, et le Scientiste Chrétien doit veiller à ce qu'il ne perde pas de vue le vrai sens d'amour pour son prochain en essayant d'être trop métaphysique, et en se fiant trop à la lettre de la Science, alors que la simple expression de l'esprit, un acte charitable, une tendre parole de sympathie, seraient efficaces pour amener la guérison.
Il ne faut pas craindre qu'aimer notre prochain comme nous-mêmes, nous ferme les yeux sur ses erreurs. Cela ne nous fera ni tomber dans l'erreur de la neutralité ni passer sur le mal. Au contraire, plus nous aimerons réellement et purement, plus nous discernerons et détruirons promptement tout ce qui est dissemblable de l'Amour. Mrs. Eddy nous dit à la page 288 du Miscellany: “L'Amour déroule un bien merveilleux et découvre le mal qui se cache.” Jésus, qui démontra parfaitement l'Amour divin, savait que Thomas était incrédule, que Pierre le renierait, et que Judas le trahirait; mais cela n'ébranla pas un seul instant son amour patient et inaltérable, et ne l'empêcha pas non plus de fréquenter ces disciples et de leur témoigner beaucoup d'amitié. Il leur fournit ainsi l'occasion d'apprendre à connaître la Vérité et l'Amour tels qu'il les enseignait. Quel en fut l'effet sur ces disciples? Thomas renonça à son incrédulité et s'écria: “Mon Seigneur et mon Dieu!” Pierre se repentit réellement; il sortit et versa des larmes amères, et ce repentir lui valut de pouvoir mieux démontrer l'amour dont son Maître lui avait donné la preuve en faisant les œuvres du Maître; Judas lui-même fut bientôt plongé dans un abîme de remords.
Il importe peu à l'homme de savoir ce que son prochain pense de lui. Qu'il l'approuve ou qu'il le condamne, cela ne peut le rendre ni meilleur ni plus mauvais; mais il lui importe beaucoup de savoir ce qu'il pense de son prochain. Dans la mesure où il nourrit une idée fausse de celui-ci, il exclut de sa propre conscience le royaume des cieux. Mrs. Eddy a dit (Miscellaneous Writings, p. 170): “Nous créons notre ciel et notre enfer par les conceptions bonnes et sages, ou mauvaises et insensées, que nous nourrissons concernant Dieu et nos semblables.” La Science Chrétienne nous montre clairement comment purifier notre conscience de toute croyance à la réalité de ce qui est dissemblable du bien, afin que nous puissions demeurer dans le ciel des pensées d'amour, et ne refléter que l'amour sur notre prochain.
Sans nul doute tout Scientiste Chrétien se réjouit de constater qu'il a fait quelques progrès, et qu'il a une compréhension accrue de l'amour pour Dieu et pour son prochain. Chacun rend grâces à Dieu de ce que l'unité de Dieu et l'homme, et l'unité qui existe entre les hommes, lui ait été révélée par son étude sérieuse et sa pratique de la Science Chrétienne; mais discerne-t-on même une fraction de la plénitude de cette unité, ou de la félicité d'un amour désintéressé? Dieu est Amour, et tout est possible à Dieu; donc toutes choses sont forcément possibles à l'Amour! La beauté et la puissance des rapports fraternels se révèlent de plus en plus au Scientiste Chrétien à mesure qu'il vit plus complètement l'amour qu'il reflète de l'Amour. Visant ce but, il va fermement et courageusement de l'avant, jusqu'à ce qu'il réalise l'espoir qu'exprime notre vénérée Leader, à la page 312 de “Miscellaneous Writings”: “Ô! puissions-nous ressentir l'amour que nous avons sur les lèvres! Puissions-nous le vivre de telle sorte que, lorsque nous sommes pesés dans la balance de Dieu, nous ne soyons pas trouvés trop légers!” Elle dit aussi: “L'Amour est conséquent, uniforme, sympathique, plein d'abnégation, et d'une bonté qu'on ne saurait exprimer; il s'offre sur l'autel, et, seul et en silence, il porte tous les fardeaux, souffre toutes les inflictions, endure toutes les épines pour l'amour d'autrui et du royaume des cieux.”