L'enseignement est l'aspect de la Science Chrétienne le mieux gardé et protégé. C'est pourquoi, dans les écoles du dimanche de la Science Chrétienne, l'instruction est conforme à un plan élaboré par Mrs. Eddy, celle qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, plan qu'elle prouva être la meilleure méthode et la plus adéquate pour présenter aux enfants les enseignements de la Science Chrétienne. L'auteur de ces lignes est très reconnaissante d'avoir eu pendant un grand nombre d'années le privilège de travailler et d'enseigner dans l'école du dimanche. Notons que bien que le travail de l'école du dimanche soit très étendu et que les effets en soient très répandus, cependant les règles qui gouvernent l'enseignement et l'administration de l'école du dimanche sont contenues dans trois petits paragraphes du “Manual” de l'Église Mère, La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston. Le fait que Mrs. Eddy put organiser un si grand travail en si peu de mots prouve qu'elle avait une merveilleuse intuition et prévision. Notons aussi que lorsque nous étudions soigneusement et diligemment ces règles, nous nous rendons compte qu'elles renferment tout ce qui est nécessaire.
Il n'y a aucun travail qui soit plus important que celui de l'école du dimanche. Les parents recherchent pour leurs enfants une instruction générale, mais il y en a beaucoup qui ne se rendent pas compte combien il importe aux enfants de recevoir une connaissance et un développement spirituels. Il est beau de voir que celui qui a reçu les enseignements de l'école du dimanche de la Science Chrétienne depuis son enfance jusqu'à sa maturité, possède la connaissance et la compréhension pratiques des grands faits spirituels de l'être. Notons également que ceux qui ont reçu les enseignements de l'école du dimanche répondent très facilement aux questions qui leur sont posées lorsqu'ils désirent se faire membres de l'église. Beaucoup de grandes personnes hésitent à répondre, disant qu'elles savent et qu'elles comprennent ce qu'on leur demande mais qu'elles ne peuvent l'exprimer en paroles; il s'ensuit qu'elles ne répondent pas d'une façon satisfaisante. Il n'en est pas ainsi des élèves de l'école du dimanche. Ils savent de quoi il s'agit, et ils savent qu'ils le savent; par conséquent, leurs réponses ne se font pas attendre.
Un enseigneur de l'école du dimanche posa une fois à un élève une question sur la création, et regretta aussitôt de l'avoir fait, vu que le sujet lui paraissait trop métaphysique pour ce jeune étudiant; mais celui-ci lui fit sur le champ un énoncé net et compréhensif de faits spirituels. L'enseigneur avait passé des mois, des années même, à travailler et à étudier avant de pouvoir répondre d'une façon claire et compréhensive à cette question. Cet enseigneur avait une amie qui lui dit un jour en critiquant assez sévèrement la Science Chrétienne: “Croyez-vous que Dieu consente à descendre de Son trône pour venir guérir votre mal d'estomac?” Que Dieu descende de Son trône! Songez-y! Un enfant ayant reçu les enseignements de la Science Chrétienne n'aurait certes pas une idée aussi erronée de Dieu! Dès le début, l'élève apprend que Dieu est le Principe divin, et que la manifestation de la guérison est le signe qui accompagne la juste intelligence du Principe divin.
Il est intéressant de voir dans les classes des petits enfants, à quel point ils comprennent la signification de la Science Chrétienne. Un jour, lorsque le surveillant annonça le sujet de la leçon, qui était sous forme de question: “Le Péché, la Maladie et la Mort sont-ils réels?” un petit garçon dans la classe des tout petits quitta immédiatement son siège pour se mettre bien en avant et s'écria: “Non!” Puis il retourna à sa place, fier et certain d'avoir bien répondu à la question. Il pouvait avoir quatre ans et il avait déjà appris la réponse à cette question qui rend perplexes bien des étudiants plus âgés, et il la donna sans hésiter et sans se servir d'aucun argument. Réels? Certainement pas, et il semblait en être très convaincu.
Un autre petit garçon de l'école du dimanche, ayant environ quatre ans, avait un petit voisin qui tomba subitement gravement malade. Voyant autour de lui la confusion, la mère affolée, les amis arriver en courant, recommandant divers remèdes, insistant pour faire venir un docteur, le petit s'en étonna fort. Il s'approcha de la mère, et lui dit en la regardant: “N'avez-vous pas les psaumes ou Science et Santé?” Tout ce qu'il voyait autour de lui lui paraissait vain et inutile, et il ne comprenait pas comment ces choses pouvaient arriver, puisque la Bible et “Science et Santé avec la Clef des Écritures” existaient pour tout le monde. C'était là le seul remède qu'il connût.
Ces exemples servent à montrer la valeur de l'instruction que l'enfant reçoit à l'école du dimanche et l'influence qu'elle a sur sa pensée. Celui qui n'aurait jamais reçu d'enseignement à l'école du dimanche de la Science Chrétienne, eût probablement passé par des années d'étude et de dures expériences dans l'école de la vie avant d'arriver à la compréhension que ces petits enfants atteignent si facilement. Celui qui enseigne dans une école du dimanche trouve dans la joie de son travail une grande compensation. Ceux qui acceptent ce travail avec amour seront récompensés mille fois; ils y trouveront la joie et l'avancement. Donner c'est recevoir! L'enseigneur retire de ses enseignements autant de bien que l'élève, car il s'instruit lui-même.
Un petit garçon qui était très content de ses premières leçons à l'école communale, s'en revenait chez lui tout joyeux faire part de ses progrès à sa mère, lui racontant qu'il savait épeler les mots: rat, chat, et ainsi de suite. Un jour, il s'en revint tout penaud. Sa mère lui demanda pourquoi il était si triste, et fondant en larmes, il lui dit qu'il ne pourrait plus jamais retourner à l'école. Sa mère lui parla pendant quelques instants et il lui révéla enfin la cause de son chagrin. Il avait entendu un garçon dans une classe supérieure dans la même salle épeler le mot “boulanger.” Quel grand, grand mot! Il lui semblait qu'il n'apprendrait jamais à épeler un mot pareil! Il était déprimé, il n'avait plus de courage, et la joie qu'il avait éprouvée en acquérant des connaissances avait disparu. Sa mère lui expliqua que lorsqu'il aurait fait assez de progrès pour être dans cette classe supérieure, il serait à même d'épeler le mot “boulanger” et que cela ne lui semblerait plus difficile; au contraire ce serait pour lui chose facile.
L'auteur de ces lignes éprouva aussi de la joie en apprenant les énoncés simples de la Science Chrétienne, mais elle eut des expériences comme celles du petit garçon. Il lui semblait qu'elle ne pourrait jamais saisir cette idée si vaste, et elle se laissa aller au découragement; mais elle apprit bientôt que dans la mesure où elle atteignait une phase plus élevée de la pensée, elle pouvait saisir cette idée et la retenir. Son instruction dans la vérité qu'enseigne la Science Chrétienne, lui donna l'intelligence nécessaire.
Mrs. Eddy dit à la page 296 de Science et Santé: “Le progrès naît de l'expérience.” L'instruction en matières spirituelles nous vient grâce à l'expérience et à la démonstration. Nous qui avons atteint l'âge mûr, soyons prêts à apprendre comme les petits enfants, prêts à suivre les préceptes et le plan de l'enseignement à l'école du dimanche, jusqu'à ce que nous ayons la certitude que nous nous élevons au-dessus des symboles et atteignons la conscience spiritualisée de l'être. Jésus dit: “Apprenez de moi.” Alors ne devrions-nous pas tous nous empresser de participer à cette grande œuvre de l'école du dimanche? Pouvons-nous négliger un si grand salut?