On entend souvent cette question: Pourquoi tant de Juifs embrassent-ils le Christianisme par la voie de la Science Chrétienne? Ce sont pour la plupart ceux qui ne se contentent plus de faire des prières qui ne sont qu'autant de vaines redites, répétées à certaines occasions par rapport à certains rites. Ayant dépassé le point où ils faisaient ces choses parce qu'ils étaient poussés à les faire par la crainte, la superstition ou la tradition, ils commencent à penser librement. Ils désirent ardemment croire en Dieu, et prouver leur foi en Lui. La Science Chrétienne répond à ce désir car elle leur apprend bientôt à mieux connaître Dieu. Ils se rendent compte que dans la Science Chrétienne ils ont le pur monothéisme qu'enseignaient les anciens prophètes, Moïse, Ésaïe, Jérémie, Daniel, et plus tard Jésus de Nazareth.
Un Juif peut-il devenir un Scientiste Chrétien et être quand même un Juif? Nous répondons, Oui!—à la condition que l'on comprenne bien la signification du mot Juif. Qu'un Juif adopte la religion d'une dénomination Chrétienne, qu'il se dise même athée, il sera toujours Juif de race, comme aussi un Indien sera toujours un Indien quelque religion qu'il puisse embrasser. Que le Juif observe ou non les coutumes, les cérémonies et les rites de son peuple, il n'en restera pas moins Juif; donc la distinction devra se faire entre le peuple hébreu en tant que corps religieux et le peuple hébreu en tant que race. Paul lui-même, “Hébreu, fils d'Hébreux,” a dit: “Car celui-là n'est pas Juif, qui ne l'est qu'au dehors, et la circoncision n'est pas celle qui se fait extérieurement dans la chair; mais celui-là est Juif, qui l'est au dedans, et la vraie circoncision est celle du coeur, faite selon l'esprit, et non selon la lettre. Un tel Juif tire sa louange, non des hommes, mais de Dieu.”
Bien que la religion juive termine sa Bible avec le livre de Malachie, les Juifs en tant que race de penseurs n'ont pas à porter bien loin leurs regards pour voir dans le Nouveau Testament la lumière qu'ils attendent depuis si longtemps. Cela peut bien donner à penser d'apprendre que des milliers de Juifs n'ont jamais lu le Nouveau Testament jusqu'à ce que la Science Chrétienne le leur ait ouvert. Une fois qu'ils ont ouvert et étudié ce livre à la lumière de la Science Chrétienne, un jour nouveau commence de poindre, et ils sont remplis d'une joie inexprimable. Ils ont trouvé le Christ, le Messie leur est venu! Cette conscience èveillèe s'accompagne d'un changement dans la façon de rendre le culte à Dieu. Nous lisons dans le cent-quarante-cinquième psaume: “L'Éternel est près de tous ceux qui l'invoquent, De tous ceux qui l'invoquent avec sincérité.” Or, invoquer Dieu avec sincérité, ce n'est pas supplier le créateur de toutes choses de compléter ou de modifier Son travail, mais c'est être conscient du fait que Ses bénédictions sont infiniment au-dessus de ce que nous sommes à même d'apprécier, et réaliser que c'est le bon plaisir de notre Père-Mère Dieu de nous accorder tout bien dès à présent.
La Science Chrétienne apporte une modification dans les habitudes du Juif à l'égard de la prière. Il n'informe plus Dieu ni ne Lui rappelle ce qu'Il doit faire. Il ne Lui demande plus de le guérir, de le sauver, de lui pardonner, de le bénir, mais sa prière est une prière de gratitude pour la bonté de Dieu, et il fait de sa gratitude un marchepied pour atteindre le ciel. La Science Chrétienne prouve que le péché est pardonné dans la mesure exacte où l'individu cesse de pécher, et elle enseigne par conséquent que c'est l'individu lui-même qui décide s'il traitera avec la vérité ou avec l'erreur. La foi inculquée par la compréhension de Dieu en tant que bien infini n'est pas la foi d'un patient qui aurait la Bible d'un côté de son lit et des médicaments de l'autre, et qui prétendrait en même temps avoir une foi absolue en Dieu; ce n'est pas non plus la foi que professe celui qui admet que l'Être Suprême a le pouvoir et la volonté de bénir Ses enfants s'ils récitent de longues prières et s'ils jeûnent. C'est bien plutôt la foi acquise par la compréhension de la loi divine de l'Amour qui, lorsqu'on la comprend scientifiquement, détruit le mal. Cette loi est toujours agissante, elle détruit continuellement le mal, et le Scientiste Chrétien apprend peu à peu à la connaître. Connaître cette vérité c'est penser juste, et penser juste c'est prier. Ainsi donc nous voyons qu'il est possible de prier sans cesse, et nous nous rendons compte de la différence qu'il y a entre réciter des prières et prier.
Un Scientiste Chrétien peut guérir les malades, réformer le pécheur, détruire l'indigènce, et changer le chagrin en joie par sa compréhension scientifique de la prière, et dans la mesure de sa compréhension de la totalité de Dieu, le bien, et du néant du mal. Les Scientistes Chrétiens s'adressent au Dieu un, qu'adorèrent Abraham, Isaac, et Jacob, voire même cet Un dont parle la Genèse, le Dieu un, sur la comprehension duquel est fondée la religion judaïque, le Un dont parla Moïse lorsqu'il dit: “Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel.” Les enseignements de la Science Chrétienne appuient beaucoup sur le Premier Commandement: “Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face.” Pour le Scientiste Chrétien ces paroles sont profondément significatives car il voit qu'il lui faut obéir constamment à ce commandement et ne reconnaître qu'un seul créateur, qu'un seul pouvoir, le bien infini. Ce pouvoir est révélé en tant qu'Amour divin qui fit tout et qui ne fit jamais rien qui lui fût dissemblable ou rien qui pût s'opposer à lui — en tant qu'Amour immuable qui est à même de gouverner, de maintenir, de sustenter et de protéger ses enfants sans avoir recours à l'aide de la matière ou de l'entendement mortel.
La Science Chrétienne nous montre comment nous prévaloir de la parole de Dieu pour résister au mal et pour en exposer l'impuissance. De même que Jacob lutta contre l'erreur et fut transformé, de même, en dépouillant “le vieil homme,” comme le dit St. Paul, nous sommes transformés par le renouvellement de notre entendement. Alors nous vient cette élévation spirituelle qui, à mesure que les croyances matérielles disparaissent devant la compréhension spirituelle, nous remplit le cœur d'amour pour toute l'humanité, et nous apprend à pardonner à nos ennemis et à brûler les ponts qui nous rattachaient jadis au mauvais penser. Après avoir passé par une telle expérience nous comprenons pourquoi le nom de Jacob fut changé en Israël et le nom de Saul en Paul.
La question se pose souvent: Pourquoi faut-il accepter Christ Jésus en tant que Messie? Ce qui pourrait sembler une pierre d'achoppement est bien vite balayé, lorsqu'on étudie la définition donnée par Mrs. Eddy du mot Christ. Nous lisons à la page 333 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “Le mot Christ n'est pas, proprement dit, synonyme de Jésus, quoiqu'on s'en serve ordinairement dans ce sens. Jésus était un nom humain, qui lui appartenait de même qu'à d'autres Hébreux,” et elle dit encore: “Christ n'est pas tant un nom que le titre divin de Jésus. Christ exprime la nature spirituelle, éternelle de Dieu. Ce nom est synonyme de Messie, et a trait à la spiritualité qui est enseignée; illustrée et démontrée par la vie dont Christ Jésus fut l'incarnation.” Nous voyons ainsi qu'une foi aveugle en la venue du Messie cède la place à une compréhension du Messie ou Christ, qui a toujours existé, même avant Abraham, et qui est toujours ici.
Jésus démontra le Christ; et cet homme Jésus, dont les enseignements ont produit leur effet sur le monde tout entier depuis qu'il prononça son Sermon sur la Montagne, cet homme Jésus, dis-je, est considéré et vénéré par les Scientistes Chretiens comme étant le Conducteur, le plus grand des prophètes, et l'homme qui exprima, plus que tout autre, l'amour pour l'humanité. Lorsqu'on comprend l'œuvre de la vie de Jésus telle qu'elle est expliquée par Mrs. Eddy, on ressent le besoin pressant de rechercher le pardon pour les croyances erronées et les sentiments injustes qu'on avait nourris le concernant. Dès que le Juif sent l'ardent amour qui embrase les paroles de Jésus et qui amende la pensée de celui qui les lit, tous ses préjugés, toute sa colère et tout son ressentiment s'évanouissent. C'est sur les genoux de son père, ou assis aux pieds de sa mère que l'enfant hébreu entendait parler dès son plus jeune âge de l'avènement du Messie, ou peut-être était-ce un rabbin qui expliquait cette venue au foyer ou qui la prêchait dans la synagogue, mais la méconnaissance de la façon de son avènement a fait que beaucoup l'attendent toujours. “Il est venu chez soi, et les siens ne l'ont point reçu.”
Le Christ, la Vérité, vient continuellement à la pensée réceptive, transformant la discorde en harmonie, réveillant les hommes du rêve mesmérique de la vie dans la matière et amenant une paix réelle. Dieu promit à Abraham que le Messie viendrait de sa race, et plus tard l'avènement du Messie fut prédit par Ésaïe et par Jérémie. Ésaïe prédit qu'il naîtrait d'une mère vierge, et Michée prédit qu'il naîtrait à Bethléhem; Malachie nous dit qu'il viendrait au temple, et les détails précis de son entrée à Jérusalem sont décrits par Zacharie. Ésaïe nous dit qu'il serait méprisé, abandonné des hommes et il fait même allusion à son silence devant Pilate lorsqu'on le traduisit devant son tribunal.
Ces prophéties, ainsi que les psaumes, devraient donner au chercheur de la vérité le désir ardent d'étudier l'Ancien Testament, et de comparer aux faits historiques qui arrivent actuellement, les allusions au Messie. Cependant on ne devrait pas considérer le sincère chercheur de la vérité comme étant étroit ou bigot. Il est désintéressé et généreux, son cœur est réceptif de la vérité, peu lui importe le canal par lequel la vérité se révèle. Le réel chercheur de la vérité, se sépare volontiers des opinions qui lui sont les plus chères.
Aujourd'hui nous voyons le peuple juif entrant en possession de la ville sainte, la Jérusalem terrestre qui n'est que l'ombre de la réelle, mais nous voyons en même temps que ceux qui sont spirituellement doués perçoivent ne serait-ce que des lueurs de la Nouvelle Jérusalem. Nous trouvons à la page 592 de Science et Santé la définition suivante de la Nouvelle Jérusalem: “La Science divine; les faits spirituels et l'harmonie de l'univers; le royaume des cieux, ou règne de l'harmonie.” Avec cette définition inspirée il nous sera bien utile d'étudier l'interprétation que donne notre Guide des termes “Juda” et “Enfants d'Israël” dans le Glossaire de Science et Santé, et de nous rappeler la prophétie d'Osée: “Les enfants de Juda et les enfants d'Israël se réuniront ensemble; ils se donneront un même chef, et ils reviendront de la terre d'exil.”
Grâce à la femme au pur entendement, par laquelle nous fut révélée la vérité de l'être, la prophétie suivante de Jérémie s'accomplit de nos jours: “Sous son règne, Juda sera sauvé.” Notre bien-aimée Guide a dit: “Aujourd'hui, le Juif et le Chrétien peuvent s'unir dans la doctrine et la dénomination, sur la base même des paroles et des œuvres de Jésus” (Science et Santé, p. 360). Paul dit: “Car nous avons tous été baptisés d'un même Esprit, pour former un même corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres; et nous avons tous été abreuvés d'un même Esprit.” Les Juifs éveillés ne ferment pas les yeux sur la prophétie et la révélation. Bien au contraire, ils y sont attentifs et ils cherchent la vérité bien que vivant toujours dans un monde matériel plein de confusion, et dans la Science Chrétienne ils voient “une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que,” comme nous le lisons dans la seconde épître de Pierre, “le jour commence à luire et que l'étoile du matin se lève dans vos cœurs.”
