Lorsqu’un certain état mental a porté ses fruits: la peine, le désespoir, ou autres conditions inharmonieuses, on devrait trouver le réconfort en se rappelant qu’on peut changer son attitude mentale et que par ce repentir, ce penser juste, on peut avoir un meilleur état de santé et de bonheur. Pour montrer combien ce repentir est salutaire, l’apôtre Jacques va jusqu’à dire: “Mes frères, considérez comme le sujet d’une parfait joie les épreuves diverses qui vous surviennent, sachant que l’épreuve, à laquelle est soumise votre foi, produit la patience. Mais il faut que la patience ait accompli parfaitement son œuvre, pour que vous soyez vous-mêmes parfaits et accomplis, et qu’il ne vous manque rien.”
Bien souvent le désir d’être conséquent nous prive de la joie de la repentance. Par exemple, quelqu’un dira: “J’ai dit cela et il faut que je le soutienne,” sans se demander s’il ne persiste pas simplement dans un point de vue humain erroné. Pilate dit: “Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit;” et à propos d’une inimitié quelqu’un dira: “Nous avons toujours haï telle ou telle famille, et nous la haïrons toujours;” ou bien un leader du travail dira: “J’ai toujours détesté les patrons et je les détesterai toujours,” ou bien encore le patron fera la même remarque concernant l’agitateur du travail. Or, c’est un précieux joyau que d’être conséquent, mais celui qui est digne de le porter, doit veiller à ce que ses idéaux soient conformes au Principe. Par le fait, la seule norme véritable consiste à toujours obéir joyeusement à Dieu.
C’est par son obéissance à Dieu que l’homme peut se dégager des querelles de famille ou de l’antagonisme politique, ainsi que de la maladie qu’il a considérée comme causée par l’atavisme, ou des appétits qu’il a regardés comme étant héréditaires et inévitables. Cette délivrance ne vient que par le simple processus de la repentance. Vous pouvez l’appeler le renouvellement si vous le préférez; car St. Paul dit: “Si notre homme extérieur se détruit, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour.” Il dit aussi: “Si donc quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature; les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.” L’une des joies de la repentance consiste à accueillir l’humilité, non à l’éviter. L’orgueil s’efforce toujours de produire l’humiliation chez autrui. Le conquérant désire traîner les rois à son char de triomphe et se faire servir à sa table par des princes. Mais considérons, dans le livre des Juges, la philosophie du roi de Bézek. Lorsque ses hommes furent défaits et que lui-même fut capturé et mutilé, il dit: “Soixante et dix rois, dont les pouces des mains et des pieds avaient été coupés, ramassaient sous ma table ce qui en tombait. Ce que j’ai fait, Dieu me le rend.”
Lorsqu’on observe la vie des princes et des gouverneurs, des rois et des régisseurs, de la lutte soutenue pour obtenir l’autorité et le pouvoir humains, et que l’on comprend que la vie dans son aspect plus large est la vérité de l’être, où la relation de Dieu et de l’homme est la relation de l’Entendement et de sa manifestation, alors la chose qui importe le plus à chacun en particulier, qu’il soit prince ou indigent, roi, esclave, ou homme du peuple, c’est sa propre obéissance à l’Entendement, l’assurance que la Vie est Dieu, la paix que lui donne sa connaissance que Dieu est Amour. La caractéristique de la croyance humaine à un pouvoir en dehors de Dieu, c’est l’orgueil, et la crainte est un de ses aspects. Là où l’orgueil et la crainte prévalent, chacun lèvera un jour ou l’autre la main contre son prochain. Les classes, comme les nations, lutteront entre elles. L’histoire devient alors le record de torts dont les hommes se remémorent; ils se battent entre eux en raison de l’attitude mentale qu’ont prise leurs ancêtres, et pendant tout ce temps ce n’est pas cela qui est vrai. Le royaume des cieux est proche. Le temps de la repentance est toujours là. Le jour de la croyance à la matière est passé, l’ère de la joie spirituelle a commencé. Lorsque l’on comprendra cela, l’orgueil et la crainte seront détrônés, et l’humilité et la religion pure seront couronnées d’une gloire et d’un honneur véritables.
Il n’est pas aisé de produire une repentance forcée, et si cela pouvait facilement se faire, cette repentance ne serait pas effective, car “l’homme que l’on convainc contre son gré garde son opinion.” Autrefois les rois croyaient à une prompte conversion, et donnaient à leurs sujets le choix entre le baptême et l’épée; mais lorsque les gens choisirent l’eau de préférence au sang, et qu’on leur donna le nom de Chrétiens au lieu de païens, leurs pensées et leurs superstitions restèrent à peu près les mêmes. Seul un pouvoir qui attire peut réellement convertir un homme et réveiller en lui une vraie affection. La Science Chrétienne révèle ce pouvoir qui attire les hommes vers la justice et la paix en tant que Principe. A la page 268 de Miscellaneous Writings Mrs. Eddy dit en parlant du Scientiste Chrétien: “Sa médecine est l’Entendement — le bien omnipotent et toujours-présent. Son ‘secours vient de l’Éternel,’ qui guérit le corps et l’entendement, la tête et le cœur, change les affections, éclaire les sens mal instruits, et guérit à la fois le péché et le pécheur mortel.”
Dans son temps, Jean-Baptiste déclara qu’il baptisait d’eau pour la repentance, mais il parla d’un autre qui devait venir après lui, qui était plus puissant que lui et dont il dit: “C’est lui qui vous baptisera d’Esprit saint et de feu.” C’est cette purification qu’apporte la Science Chrétienne. Apparemment Jean-Baptiste ne guérit pas les malades, bien qu’il mît en lumière une meilleure moralité. Le Christianisme fut introduit et établi par la guérison, et l’on vit que le pouvoir qui affranchit de la maladie affranchit aussi du péché. Mrs. Eddy a clairement défini ce baptême de feu par lequel ceux qui, grâce à leur guérison, entendent le son de la trompette, sont invités à poursuivre leur chemin jusqu’à ce qu’ils soient purifiés et délivrés des péchés du monde. A la page 204 de “Miscellaneous Writings” nous trouvons cette définition: “Le baptême du Saint-Esprit est l’esprit de Vérité purifiant de tout péché; donnant aux mortels de nouveaux mobiles, de nouvelles intentions, de nouvelles affections, qui s’élèvent tous vers le ciel. Cet état mental se transforme en force, en liberté, en une foi profonde en Dieu, et une perte très marquée de la foi en le mal, la sagesse humaine, la politique, les voies et moyens humains.”
Par jalousie, convoitise, envie, faux témoignage, luxure, haine, meurtre, les hommes et les femmes se manufacturent de véritables souffrances d’enfer, alors que, non seulement le véritable esprit “ne s’aigrit point,” mais qu’en réalité il “ne soupçonne point le mal.” Le rapporteur de scandales sépare des amis intimes, tandis que le sage penseur “ne sème point la calomnie, ... ne jette pas l’opprobre sur son prochain.” Celui qui s’est véritablement repenti n’est plus dominé par les choses terrestres, mais il a la compréhension dont parle St. Paul lorsqu’il dit aux Colossiens: “Maîtres, accordez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous avez, vous aussi, un Maître dans le ciel.” La réceptivité à la direction qui vient d’en haut et que l’on acquiert par la repentance, constitue donc la joie de la vie. Mrs. Eddy dit à la page 205 de Miscellaneous Writings: “Dans l’expérience mortelle, le feu de la repentance commence par séparer le rebut d’avec l’or, et la réforme apporte la lumière qui dissipe les ténèbres. Ainsi, l’esprit de Vérité et d’Amour opérant sur la pensée humaine, comme il est dit dans St. Jean: ‘prendra de ce qui est à moi, et ... vous l’annoncera.’ ”