Lorsque les parents de Jésus l'amenèrent à Jérusalem pour qu'il devînt un fils de la loi, les rabbins du temple s'émerveillèrent de l'intuition de cet- enfant. Plus tard, alors qu'il était devenu homme et qu'il apparut en tant que rabbin ou enseigneur, les scribes et les Pharisiens s'opposèrent à ses interprétations spirituelles. Ils avaient une foule de traditions, de gloses, d'interprétations et de commentaires, qui augmentaient la complexité naturelle des croyances de l'entendement mortel et en faisaient “le comble de la confusion,” en sorte que le Maître dit: “Ainsi vous avez anéanti la parole de Dieu par votre tradition.”
Un des Pharisiens, nommé Nicodème, vint trouver Jésus, mais il n'osa pas venir le jour, de crainte d'être observé. Il vint la nuit pour tâcher de découvrir le mystère de la sainteté, qui, après tout, n'est pas un mystère, mais pour ainsi dire une simplicité— claire pour l'enfant. Ce qui est étrange, c'est que la chose simple et droite ne peut pas être comprise par celui qui use de duplicité, qui met sa confiance dans les intrigues humaines et cherche sa protection dans “le refuge du mensonge.” Jacques nous dit qu' “un homme au cœur partagé [est] inconstant dans toutes ses voies.” Un petit nombre d'Anglo-Saxons au cœur non-partagé, interprète le gouvernement aux trois cent millions d'habitants des Indes, parce qu'ils comprennent la simplicité de la justice, et lorsqu'ils font des promesses, ce ne sont pas des leurres mais la vérité, car ils tiennent parole. Un certain pasume parle du citoyen de Sion qui, “s'il a juré, fût-ce à son dommage, il n'y change rien,” et qui tiendra parole même à son propre désavantage, attendu qu'une promesse est une promesse. Les entendements polythéistes, complexes et embrouillés qui ont plus de confiance dans le mesmérisme que dans la franche probité dans les affaires, n'osant pas se fier les uns aux autres, se fient actuellement à la justice et à la loi qui leur sont interprétées par ceux qui comprennent mieux qu'eux la simplicité fondamentale de la vie.
Nicodéme savait sans nul doute, de par sa propre expérience, combien sont vraies ces paroles de Job: “L'homme né de la femme a la vie courte, Et il est abreuvé d'angoisses.” Il connaissait sans doute aussi la vérité de la Bible qui promet non les angoisses mais la paix, et qui dit: “Il y a une grande paix pour ceux qui aiment ta loi, Et rien ne peut les faire tomber.” Donc, lorsqu'il alla trouver un enseigneur qui illustrait bien cette paix, il reconnut en lui un maître qui devait être venu de Dieu. Il reconnut en même temps ses œuvres, disant: “Personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est pas avec lui.” Jésus toucha le point vital de la question lorsqu'il déclara: “Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.” La réplique de Nicodème nous montre qu'il n'avait jamais appris à connaître Dieu en tant que Vie, mais qu'il considérait la vie en tant que processus physique, comme si l'homme devait toujours être tel l'homme qui est “né de la femme,” et selon les paroles de Job, être “né pour la douleur, Comme l'étincelle pour voler en l'air.” Telle est la conception littéraire de la vie que présente la vision de Mirza, où l'on voit les humains marchant sur un énorme pont le long duquel il y a, de distance en distance, des trappes par les-quelles chacun devra, lorsque son sort le décrétera, choir dans l'abîme de la mort. Jésus montra que la cérémonie par laquelle l'enfant devient un fils de la loi avait en elle la promesse de choses plus profondes, et il élabora ce fait lorsqu'il dit à son visiteur: “Si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.”
Le mouvement de la Science Chrétienne nous montre que des multitudes apprennent aujourd'hui à connaître la loi de Dieu et à lui obéir, et qu'elles trouvent que cela leur apporte l'harmonie et la paix. Il y a aujourd'hui d'innombrables lois humaines complexes qui rendraient nulle et non-avenue la loi de Dieu tout aussi positivement que le firent les traditions dont parla Christ Jésus. Ceux qui soute-naient ces traditions refusèrent d'envisager la loi divine et par conséquent devinrent eux-mêmes des pécheurs; car, ainsi que Mrs. Eddy nous le dit à la page 542 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “La croyance à la page 542 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “La croyance à la vie dans la matière pèche à chaque pas. Elle encourt le courroux divin, et cherche à tuer Jésus pour se débarrasser de la Vérité importune.” Ces mauvaises actions des mortels furent complètement annulées parce que la preuve de la Vérité fut rendue manifeste dans la résurrection et l'ascension de l'interprête de la Vérité.
L'entendement mortel s'efforce d'emprisonner le genre humain dans la cage de l'hérédité, il lui met les entraves du tempérament, il lui impose toutes sortes de maladies auxquelles il ne peut échapper, il le tourmente par des diagnostics qui ne sont que des conjectures, et se joue de lui en lui tendant des remèdes qui ne sont qu'autant d'essais ne lui offrant après tout qu'un sort irrémédiable comme celui dont il est question dans les paroles du cantique: “Les vivants savent qu'ils doivent mourir.” Puis, comme si cela ne suffisait pas pour le plonger dans le désespoir et pour le faire tel celui qui est “sans espérance et sans Dieu dans le monde,” la théologie augmente le fardeau que lui a imposé la médecine en lui donnant une fausse représentation de Dieu dans la théorie suivant laquelle la punition éternelle attendrait ceux qui ne s'attachent pas à une certaine croyance. Avec quelle simplicité Jésus révéla la voie du salut à Nicodème! Cette voie du salut a été donnée au monde grâce à la Bible, afin que les hommes puissent apprendre par une nouvelle naissance à accepter Dieu en tant Vie. Avec quelle tendresse Mrs. Eddy en parle à la page 322 de Science et Santé: “Les dures expériences que suscite la croyance à la prétendue vie de la matière, ainsi que nos déceptions et nos douleurs incessantes, nous jettent comme des enfants lassés dans les bras de l'Amour divin. Nous commençons dès lors à connaître la Vie dans la Science divine.”
Ce mystère qui après tout n'est qu'une simplicité, est nettement élucidé dans les enseignements métaphysiques de celle qui découvrit et fonda la Science Chrétienne. Il nous faut d'abord reconnaître ce qu'est Dieu et ensuite “renoncer à ce que nous ne sommes pas,” afin de comprendre l'homme et sa relation à Dieu. Dieu, en tant que Principe, est notre salut, donc le salut de l'homme existe absolument. Il se peut que celui qui désire s'adonner pour un temps au mesmérisme des sens, et à se laisser entraîner à désobéir aux Dix Commandements, ne connaisse pas ce salut; néanmoins il est toujours là pour nous racheter et nous bénir. Mrs. Eddy expose clairement la chose dans le Miscellany où elle dit à la page 167: “Le monde hypothétique en nous, nous sépare du monde spirituel, de ce monde qui est indépendant de la matière et où nous sommes unis les uns aux autres. L'Esprit nous apprend à renoncer à ce que nous ne sommes pas et à comprendre ce que nous sommes dans l'unité de l'Esprit — dans cet Amour qui est fidèle, un secours toujours présent dans les détresses et qui ne nous délaisse jamais.”
