On ne saurait mesurer l'amour que Dieu a pour nous. Le cœur humain est ébloui par le resplendissement de la gloire divine lorsqu'il aperçoit, ne serait-ce que pour un moment, une lueur des trésors que l'Amour a préparés pour les enfants de l'Amour. La beauté, la couleur, la joie, et l'activité joyeuse sont l'héritage légitime des fils de Dieu. Nous ne sommes pas réellement reconnaissants avant de réaliser cela, et de ne plus trouver que contentement et paix dans les profondeurs de notre pensée, dans les recoins les plus cachés de notre vie. Il n'y a pas d'ombre qui puisse se projeter sur l'enfant de Dieu. Il est créé par l'Amour, soutenu par l'Amour, guidé par l'Amour, et il jouit de la révélation du Christ. Il ne lui manque jamais aucune chose bonne, il n'est jamais malheureux, car il est conscient à tout moment de la présence de l'Amour.
Cette vision du bien suprême qui nous vient à de rares moments doit forcément devenir à la longue la conscience habituelle du Scientiste Chrétien, et nous ne trouverons pas sur notre chemin une aide plus grande que celle que donne un sens de gratitude constamment cultivé. En priant pour avoir cette qualité de la pensée qui est continuellement reconnaissante et joyeuse, commençons par définir notre attitude en tant que Scientistes Chrétiens. Lequel désirons-nous, du monde ou du Christ? Si c'est le Christ, alors réalisons clairement dès le début que notre conception de l'idée-Christ, s'accroissant sans cesse, nous forcera à arracher l'œil droit et à couper la main droite si ceux-ci nous font tomber dans le péché. La loi de la Vérité qui ne tolère que la propreté absolue de la pensée et la pureté du désir, se déclarera à nous si clairement et si complètement que nous n'aurons pas le choix;— il nous faudra obéir à ses saintes injonctions. Il nous faudra choisir sans cesse le renoncement aux plaisirs pécheurs, le renoncement aux faiblesses cachées et matérielles, le pardon des offenses, l'effacement de la haine. Si toutefois nous désirons réellement le Christ, voire même "le Christ crucifié," bien que nous souffrions pendant que dure le processus de se vaincre, nous gagnerons petit à petit, grâce à des expériences encourageantes et rassurantes, la conscience du royaume des cieux.
En travaillant à notre salut nous sentons bien souvent que si seulement notre milieu était différent, ou si nous avions plus de ressources, un travail plus agréable ou une santé robuste, nous deviendrions rapidement d'excellents Scientistes Chrétiens. C'est alors qu'il nous faut cultiver et employer une intelligence scientifique de douceur et de gratitude. Il nous faut hardiment renverser l'évidence des sens, et apprendre à demeurer dans la compréhension que le milieu où se trouve l'homme est parfait, parce que l'homme est à jamais avec Dieu. En tant qu'idée de l'Entendement infini, "nous avons la vie, le mouvement et l'être" dans l'Entendement harmonieux. L'ambiance de l'homme spirituel est belle, et il peut dire en son cœur: "De Sion, parfaite en beauté, Dieu a resplendi."
Pour réaliser, sans aucun sentiment de crainte qui se cache, que notre abondance nous vient de Dieu, il faut nous efforcer par la prière de gagner le discernement métaphysique de la substance. La Science Chrétienne enseigne que la substance est Esprit, que l'homme est la création de l'Esprit, et que cette pure conscience qui est l'homme, n'a besoin que de la substance des idées justes. Solidement établis sur cette plate-forme spirituelle, nous assimilant la vérité libératrice jusqu'à ce qu'elle devienne la substance de notre pensée, nous trouverons que notre provision est réellement et effectivement en Esprit. Notre idée de ce qui constitue un travail agréable peut bien n'être, si on l'examine, que quelque chose qui rehausse le moi, mais lorsque nous comprendrons que le seul travail de l'homme est "de glorifier Dieu," nous trouverons notre travail et serons satisfaits. Nous aurons la santé dans la mesure où nous serons disposés à nous défaire de notre matérialité. Dieu est la vie de l'homme, et l'Amour nous dessillera doucement les yeux pour que nous discernions ce fait.
Ainsi nous voyons qu'il n'y a ni situation, ni endroit, ni ambiance, où nous ne puissions nous élever au-dessus de l'illusion des nuages de l'ennui, de la crainte et de la peine, et où nous ne puissions immédiatement penser ce que Dieu veut que nous pensions. A mesure que nous apprenons à remercier Dieu en tous temps, que les temps soient agréables ou difficiles, nous recevrons toujours plus abondamment la joie divine que Dieu communique à l'homme.