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Science et Religion

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1919


On sait que, lorsque Mrs. Eddy attacha le mot Science au Christianisme, de grandes protestations se firent entendre, et il y a parfois encore aujourd'hui une critique analogue. Nous lisons à la page 17 du “Manual of The Mother Church” qu'au commencement de l'année 1879 “une église sans crédos” fut fondée par Mrs. Eddy et ses étudiants, et qu'elle fut appelée “L'Église du Christ, Scientiste.” Le but de cette église fut défini comme suit: “Organiser une église ayant pour but de commémorer la parole et les œuvres de notre Maître, de restaurer le Christianisme primitif et son élément perdu de guérison.” Inutile de rappeler aux étudiants de la Science Chrétienne que les membres de L'Église-Mère n'ont jamais perdu de vue ce but élevé pendant les trente-neuf ans de son histoire, et que ce but ne perdra jamais rien de sa force tant qu'il sera nécessaire d'avoir une organisation visible pour remplir les besoins humains. Bien que les théologiens aient soulevé de graves objections contre l'usage du mot science tel qu'il est appliqué au Christianisme, ceux qui ont été guéris par la Science Chrétienne connaissent parfaitement la raison qui rend nécessaire l'application de la Science spirituelle aux grands besoins de l'humanité.

Il est à noter que vers le moment où la découverte de Mrs. Eddy fut donnée au monde, il y eut une grande renaissance d'intérêt aux prétendues sciences naturelles, et bien que quelques personnes, spirituellement douées, aient espéré qu'une impulsion nouvelle en résulterait pour la religion, l'effet contraire s'est produit, vu que toutes les découvertes tant vantées de cette époque étaient des découvertes purement matérielles, et l'atome et la force physique devinrent pour ainsi dire la cour d'appel définitive. Il sortit des investigations de cette période la théorie des germes et une étude plus générale des phénomènes de la maladie; donc il est facile de voir que depuis le moment où les sciences physiques et la Science Chrétienne ont divergé, la distance s'est faite toujours plus grande entre elles. Non seulement l'étude de la maladie et des organismes morbides a été considérée comme étant le point de départ dans les méthodes médicales de la guérison, mais encore les recherches plus avancées des médecins se sont toujours faites sur ces mêmes lignes, tandis que le praticien de la Science Chrétienne trouve qu'il ne peut jamais se laisser aller à perdre de vue les paroles de Christ Jésus, paroles qui définissent le but de son ministère, à savoir: “Je suis venu, afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance.”

Le professeur Drummond, un des penseurs les plus spirituels qu'on puisse trouver en dehors des rangs des Scientistes Chrétiens, dit concernant la vie: “Elle (la nature) ne peut nous dire ce qu'est la Vie spirituelle. On ne peut même pas expliquer ce qu'est la vie naturelle, et le mot vie erre à travers la science sans être défini.” Mrs. Eddy dit à la page 428 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures” en présentant les enseignements de la Science spirituelle,— la Science de l'être:—“Nous devrions consacrer l'existence, non ‘au Dieu inconnu’ que nous ‘adorons sans Le connaître,’ mais à l'architecte éternel, le Père immortel, à la Vie à laquelle le sens mortel ne saurait nuire et que la croyance mortelle ne saurait détruire.” Elle ajoute à la même page: “Nous devons être pour toujours conscients de l'existence, et tôt ou tard, par le Christ et la Science Chrétienne, nous devrons maîtriser le péché et la mort.”

Quelques critiques objectent contre la Science Chrétienne, qu'elle bouleverse les vues religieuses de certaines gens. On pourrait répondre à ces critiques que les théories des sciences physiques ont certainement produit ce même effet dans une grande mesure. Il y a quelque trente ans il parut un roman sur un sujet ayant trait à la religion, et il fut beaucoup lu. Il était question dans ce roman d'un ministre de l'évangile dont les vues théologiques furent presque entièrement bouleversées par les découvertes des prétendues sciences naturelles, qui, à ce moment-là, attiraient beaucoup l'attention des gens, et beaucoup d'entre eux qui étaient membres d'églises refusaient absolument de lire ce livre, parce qu'ils ne voulaient pas risquer de troubler leurs opinions religieuses. L'amie d'une de ces personnes lui demanda si elle ne croyait pas qu'il était peu sage de nourrir des opinions susceptibles d'être troublées ou renversées par des théories matérielles. La personne qui avait posé la question était de bonne foi, mais on lui répondit qu'il est dangereux de courir aucun risque eu égard à un sujet aussi grave. Peu après, l'interlocutrice trouva la Science Chrétienne et découvrit que des efforts faits pour démontrer les enseignements de Christ Jésus, même si l'on n'avait qu'une faible compréhension de leur Principe divin, apportent journellement davantage de lumière, que toute trace d'incertitude concernant le fait qu'il existe une Science divine de Dieu, de l'homme et de l'univers disparaîtrait bientôt complètement, et que, à mesure que l'on en saisirait la sublime signification, toute question concernant la matérialité cesserait d'avoir aucune importance.

Pour commencer, l'auteur de ces lignes crut qu'attendu que les formes et les cérémonies, de même que les crédos, étaient en voie de disparaître rapidement pour le Scientiste Chrétien, les organisations des églises pourraient bien n'être plus nécessaires. Elle réalisa bientôt cependant qu'un des grands besoins de ces temps, c'est d'avoir une église dont les fondements sont posés sur la loi spirituelle, scientifiquement comprise, expliquée et démontrée. Elle vit aussi que cette église doit réellement représenter toute la “famille dans les cieux et sur la terre” dont parle St. Paul dans son épître aux Éphésiens. A mesure que cette église représente la réunion inévitable et légitime de la Science et de la religion, elle devient, de par ses diverses activités, le modèle à suivre pour l'effort organisé sur toutes les lignes, et elle révèle à ses membres la norme divine en toutes choses, dans le home, dans l'église, dans le gouvernement, et dans l'expérience individuelle.

Webster définit le mot science comme suit: “La connaissance des principes et des causes; des vérités ou des faits vérifiés, la connaissance classée et rendue accessible dans le travail, dans la vie et dans la recherche de la vérité.” Dans sa première épître à Timothée, Paul nous prévient contre “les objections d'une science faussement ainsi nommée.” La science dont il est fait mention ici est indubitablement matérialiste, car ce passage est précédé immédiatement de l'admonestation “d'obtenir la vie” éternelle, et cela va sans dire que les sciences matérielles ne mettront jamais personne à même de le faire. Beaucoup même parmi ceux qui sont des chercheurs de la Vérité sont surpris lorsqu'ils apprennent que Christ Jésus avait une façon scientifique de guérir et d'enseigner, mais après y avoir réfléchi ils sont convaincus qu'à moins que cela soit vrai il ne serait pas possible de répéter ses œuvres merveilleuses, et ils se rendent bien compte qu'ils ne sauraient nier que c'est là ce que Jésus enjoignit à ses disciples de faire.

Mrs. Eddy nous dit à la page 344 de Science et Santé: “Il existe pour le traitement de la maladie différentes méthodes qui ne sont pas comprises dans les systèmes généralement acceptés; mais une seule devrait être présentée au monde entier, c'est la Science Chrétienne que Jésus prêcha et pratiqua et qu'il nous laissa comme son legs précieux.” Lorsque nous reconnaîtrons notre besoin d'une Science spirituelle, une Science qui a trait à la nature et aux lois de Dieu, l'Entendement infini, pourrions-nous nous imaginer quelque chose qui soit plus à propos que de faire de l'église du Christ la représentation de cette Science? Dans les chapitres 16 et 18 de l'évangile selon St. Matthieu nous découvrons l'intention du Maître eu égard à l'établissement de son église sur la reconnaissance et la compréhension du Christ, toujours présent, et nous lisons qu'il dit à Simon Pierre que la chair et le sang ne contribuaient pas à faire comprendre cette révélation. Le titre de notre église est L'Église du Christ, Scientiste, et le mot Scientiste, qui est inséparable du titre de L'Église Mère ainsi que de toutes ses branches, en décrit la nature. Cette église n'est point fondée sur une simple croyance ou sur une foi aveugle, mais sur la compréhension et sur la démonstration du Principe divin qui permet à tous les membres de l'église d'obéir à l'injonction absolue du Maître suivant laquelle ils devaient guérir les malades aussi bien que réformer les pécheurs. Les diverses églises de la Chrétienté ont des noms qui décrivent plus ou moins bien la nature de leurs enseignements et de leurs activités, et l'on ne saurait trouver de paroles plus aptes à décrire le but et les activités de l'église de la Science Chrétienne, à savoir: L'Église du Christ, Scientiste, que celles qui furent choisies par Mrs. Eddy sous la conduite divine, ainsi que tous ses disciples en sont absolument convaincus.

Il n'importe pas du tout à celui qui a été guéri par le pouvoir de la Vérité de savoir ce que d'autres peuvent dire ou penser au sujet de cette église, car il trouve dans le message venant de l'Esprit à une des sept églises dont il est fait mention dans les premiers chapitres de l'Apocalypse, la confirmation de sa conviction; et les paroles en sont tout particulièrement applicables au moment présent: “Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus; et j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel, d'auprès de mon Dieu, ainsi que mon nouveau nom.”

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