Les nombreuses prophéties rapportées dans les Écritures concernant la restauration finale de la maison d'Israël n'ont éveillé que peu d'intérêt jusqu'à ces derniers temps, pour la simple raison qu'Israël, en tant que nation ou race distincte, avait complètement disparu pendant vingt siècles ou même davantage. Après que se fût écoulée la captivité Assyrienne du royaume du Nord, le royaume d'Israël, les Israélites, dissemblables en cela du peuple du royaume méridional, le royaume de Juda, ne retournèrent pas dans leur propre contrée, mais se répandirent dans d'autres pays et disparurent peu à peu de la connaissance et des rapports historiques. Cependant, selon la promesse qui fut faite à Jacob, Israël devait devenir: “Une nation, même une multitude de nations;” et après l'accomplissement des jours de la domination des Gentils la maison d'Israël devait se réunir en un seul royaume avec la maison de Juda.
On peut se rendre compte combien fut complète la disparition d'Israël hors de la connaissance humaine, en lisant l'extrait suivant tiré de l'Expositor's Bible, passage qui fut écrit pour commenter la prophétie de Jérémie concernant la restauration d'Israël et de Juda en un seul et même royaume: “La réunion de l'Israël si longtemps divisée est un terme mal usité pour la plupart ... Même maintenant, après que le levain du royaume a travaillé dans la pâte de l'humanité pendant environ deux mille ans, ce serait une ironie cruelle de suggérer que ces chapitres ont trouvé leur réalisation dans le Christianisme moderne. Il n'y a pas eu de retour des dix tribus qui corresponde le moins du monde avec les termes de cette prophétie. Notre connaissance accrue des races de ce monde semble exclure même la possibilité de la restauration d'Éphraïm, chef de la maison d'Israël.”
Cependant, depuis environ cinquante ans, les peuples Anglo-Saxons se sont intéressés de plus en plus à ce sujet et, apparemment, cela est dû à ce que nous soyons si proches, approximativement parlant, de la période de l'accomplissement prophétique. Ceux qui ont écrit sur les prophéties s'accordent à dire que les “sept temps” qui devaient passer sur Nébucadnetsar indiquent la durée de la domination des Gentils, et dans la chronologie prophétique sept temps égalent 2520 ans. Aucune date définie n'est donnée d'où l'on puisse calculer ces temps, si ce n'est le fait que Nébucadnetsar était la tête de l'image qui symbolisait la période du pouvoir des Gentils; mais selon un auteur faisant autorité, la fin viendra inévitablement entre les années 1919 et 1924. “Jérusalem,” a dit Jésus, “sera foulée aux pieds par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis,” et considérées à la lumière des événements récents, dans la Palestine, ses paroles sont tout particulièrement significatives.
Le Scientiste Chrétien accepte sérieusement les prophéties de l'Écriture, et pour lui elles ont une signification plus profonde que pour d'autres, parce que sa connaissance de la métaphysique lui en révèle le sens intérieur ainsi que la nécessité logique de leur accomplissement ordonné “dans la dispensation de la plénitude des temps,” c'est-à-dire, lorsque la conscience humaine sera prête à le recevoir. Naturellement ce sont les choses spirituelles qui nous concernent principalement, mais notre Guide nous rappelle, à la page 133 du Miscellany, que “le spirituel prédit notre histoire temporelle.” La lettre et l'Esprit rendent tous deux témoignage! Quelle que puisse être la nature externe de l'accomplissement prophétique, il s'effectuera de la seule façon qui lui soit possible, par l'élévation de l'humain vers la compréhension du divin, comme cela a toujours été.
Le prophète Amos écrivit concernant l'Israël des dispersions: “Je secouerai la maison d'Israël parmi toutes les nations, comme le blé est secoué dans le crible, sans qu'un seul grain tombe à terre.” Ainsi en est-il que, pendant tout le temps de leur bannissement dans l'obscurité, leur perpétuité et leur intégrité devaient persister, jusqu'à ce qu'ils sortissent de cette obscurité pour prendre leur place dans le plan divin de la rédemption humaine; mais nous sommes amenés à croire que cette réapparition aura lieu sous un “nouveau nom,” non seulement en ce qui concerne la nation, mais encore en ce qui concerne sa forme de religion.
Or, il faut se rappeler que les Israélites ne furent pas choisis pour être le peuple élu de Dieu parce qu'ils étaient en eux-mêmes supérieurs aux autres mortels, mais en raison de ce qu'ils possédaient de la vérité concernant Dieu et l'homme. Lorsque Abraham discerna que Dieu est Esprit, cela transforma sa nature à tel point qu'il reçut un nouveau nom; et son expérience spirituelle marqua le début d'Israël en tant que nation, le canal par lequel la vérité rédemptrice devait se faire connaître à l'humanité. Le patriarche discerna la réalité spirituelle, c'est là ce qui annula la loi matérielle dans la naissance de son fils Isaac; donc il fut dit que sa postérité, le rejeton de son sens éclairé de l'être, devait être “appelé” ou manifesté par Isaac et non par les fils qui naquirent selon les croyances du sens matériel et de ses prétendues lois.
Paul explique la signification métaphysique de la naissance d'Isaac, et il tire nettement la ligne de démarcation entre le matériel d'une part et le spirituel de l'autre; le premier est ce “qui enfante pour la servitude,” et le dernier “est libre,” et exprime par conséquent l'origine vraie de l'homme. Cette déclaration de l'apôtre: “Mais, comme alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit, il en est encore ainsi maintenant,” a été prouvée vraie dans toute l'histoire subséquente, et jamais plus que de nos jours. De plus, il est aisé de voir que “le fils de la femme libre” léguerait à ses descendants, non seulement en tant qu'humains, mais encore en tant qu'héritiers de la promesse qui fut faite à leurs pères, un amour caractéristique et inné de liberté, et cet amour s'épanouit dans toute sa plénitude dans les enseignements de celui qui dit: “Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira,” et “Avant qu'Abraham fût, je suis,”
C'est dans le récit de la lutte de Jacob à Péniel que nous trouvons pour la première fois le nom d'Israël, et ce nom lui fut donné parce qu'il avait prévalu contre le sens du mal en lui-même et avait “vu Dieu face à face.” Le sens littéral du mot est celui-ci: “gouverner avec Dieu.” Donc le mot Israélite a une signification plus haute que le mot Hébreu, ainsi que le donne à entendre la salutation que Jésus adressa à Nathanaël: “Voici un véritable Israélite.” L'origine et le développement spirituel d'Israël ainsi que sa haute destinée subséquente parmi les nations de la terre, choses exposées à maintes reprises dans les Écritures hébraïques, expliquent la clarté absolue de la vision qu'eurent les prophètes concernant sa restauration ultime; car, bien que l'erreur puisse temporairement emmener Israël en captivité et le plonger dans l'obscurité, la nation par la conscience de laquelle vint la révélation de la création spirituelle de l'homme en tant qu'image et ressemblance de Dieu, ne pouvait rester asservie au sens matériel. Les lueurs de l'idée spirituelle qui vinrent à Abraham, à Isaac, et à Jacob, les lueurs qui modelèrent, imprégnèrent, et préservèrent les espérances et les idéaux de la nation, qui conduisirent la pensée humaine là “où était couché le petit enfant” et qui mit en lumière la pleine révélation de la Vérité dans la Science Chrétienne, ne pouvait manquer de rétablir “le royaume d'Israël,” bien que Jésus ait pris soin de dire que son véritable royaume n'est “pas de ce monde.”
Le départ des Israélites de leur long esclavage en Égypte s'accompagna de miracles et de merveilles, grâce à la compréhension que Moïse avait de Dieu, comme étant l'unique Je suis, et ce fut cette compréhension qui les soutint dans le désert et qui les amena à la terre promise. Jetons un coup d'œil sur les expériences par lesquelles ils passèrent lorsqu'ils durent subjuguer les habitants de Canaan! Ils réclamèrent à Samuel un gouvernement monarchique comme celui des nations environnantes. Samuel fut averti que ceci n'impliquait pas qu'ils le rejetaient, lui, mais qu'ils rejetaient Dieu en tant que gouverneur et roi. Les Israélites adoptèrent peu à peu les croyances idolâtres aussi bien que le mode de gouvernement des autres nations, et cela eut pour résultat qu'ils perdirent la protection divine, et furent finalement vaincus et emmenés en captivité. Durant ce temps ils s'étaient divisés en deux royaumes, celui d'Israël et celui de Juda. Après les soixante-dix ans de leur captivité à Babylone les Juifs purent retourner dans leur pays, où ils restèrent jusques après leur rejet du Messie et jusques au moment où, par la suite, Jérusalem fut détruite par les Romains, après quoi ils furent dispersés parmi les nations, mais ils gardèrent toujours leur identité en tant que race, ce qui était bien l'accomplissement des prophéties. Cet état de choses a persisté,— les Juifs, peuple dispersé et méprisé! les Israélites, disparus et ignorés en tant que nation, sauf sous un “autre nom”!
Les Scientistes Chrétiens en particulier devraient s'intéresser à ce sujet, non parce que les Israélites, selon la croyance de beaucoup de gens, sont connus aujourd'hui sous le nom d'Anglo-Saxons, et parlent la langue par laquelle fut exprimée la Science Chrétienne, mais à cause du rôle que joue la Science Chrétienne dans cet événement marquant de la restauration. L'Aperçu Historique, à la page 17 du “Manual of The Mother Church” déclare que “la Science Chrétienne, telle qu'elle fut enseignée et démontrée par notre Maître, chasse l'erreur, guérit les malades, et restaure l'Israël perdu.” Ceci a trait principalement au sens spirituel de la chose, mais pas plus que dans la guérison de la maladie. La restauration d'Israël, spirituellement, ne peut pas plus être séparée, quant à ses effets, de sa restauration en tant que nation, que la guérison spirituelle des malades peut être séparée de sa manifestation dans le rétablissement de la santé du corps.
Or, nous savons que le cas fut bien différent lorsque les Assyriens emmenèrent captif l'Israël; car si les Israélites étaient restés fidèles à la connaissance qu'ils avaient de Dieu, ils eussent prévalu contre leurs ennemis. Ce fut le culte des idoles parmi eux qui les enchaîna mentalement en premier lieu et qui leur fit subir le sort prédit par Moïse au vingt-sixième chapitre du livre du Lévitique. En dernière analyse l'idolâtrie ne consiste pas à brûler de l'encens au soleil ou devant une image, ce n'est pas l'accomplissement d'un rite païen; c'est la croyance à la matière intelligente, la croyance qu'il y a plus qu'un Entendement. C'est la glorification du soi-disant entendement charnel, c'est accorder place et domination à quelque chose en dehors du bien. Donc, ce qui doit ramener Israël de sa captivité idolâtre, et le faire sortir de son obscurité, ce n'est pas la conquête d'autres nations, mais la conquête du mal en lui-même, il devra reconnaître et admettre la suprématie de l'Esprit.
L'alliance que Dieu fit avec Abraham, avec Isaac et Jacob, alliance qui fut plus tard confirmée avec Moïse et David, peut se résumer dans le mot obéissance. Cette alliance dans son application aux Israélites comme à tous les mortels, fut énoncée dans le Premier Commandement, et tant qu'ils restèrent fidèles à ce commandement ils furent féconds et heureux, et prévalurent contre leurs ennemis. Les rapports de cette alliance dont il est si souvent fait mention dans les Écritures, ne fut pas la grâce accordée ou retirée par un Jéhovah personnel; il est très clair que ce fut la condition purement mentale de l'obéissance ou de la désobéissance au Principe avec l'effet qui en résulta logiquement. Cela étant ainsi, la délivrance des mortels de la captivité de l'erreur, ne pourra venir que par des moyens mentaux, c'est-à-dire par une transformation mentale. La restauration de l'Israël perdu est la restauration du sens spirituel de l'être, perçue par les patriarches et les prophètes hébreux, et dont la vie de Christ Jésus nous donna un exemple. Si nous sommes arrivés aux derniers temps des nations, ce qui préfigure que l'entendement charnel ou l'erreur incarnée exerce son empire sur la conscience humaine, les moyens grâce auxquels l'homme pourra s'affranchir spirituellement de l'erreur doivent forcément être en évidence quelque part; et il est indubitable que c'est dans la Science Chrétienne et dans la démonstration de ses enseignements que cette évidence existe.
La restauration d'Israël implique donc la restauration de la domination spirituelle, la conscience de “gouverner avec Dieu,” et ce n'est qu'en niant et en vainquant les prétentions du sens matériel que cet état peut se réaliser. Cette attitude par rapport à la matérialité, attitude qui est essentielle à la vie et à la pratique Chrétienne, ne s'enseigne pas en dehors de la Science Chrétienne; il est donc évident, que rien hormis la Science Chrétienne n'offre les moyens pour l'accomplissement de cette prophétie. Israël perdit de vue sa propre identité parce qu'elle avait perdu de vue la vérité concernant Dieu, cette vérité, qui, reconnue, avait fait d'Israël la nation qu'elle était et qui, seule, la différenciait radicalement des autres races; et n'est-ce pas en regagnant ou en recouvrant cette vérité qu'Israël se verra restaurée à sa position et à son prestige d'autrefois?
Les prophètes prévirent que lorsque le jour de l'erreur aurait suivi son cours jusqu'au bout,— ce qu'exprime la parole “sept fois,” la vérité reparaîtrait dans sa dispensation finale, et l'erreur rendrait sa domination erronée. Cette auto-destruction de l'erreur devait s'accompagner d'un grand bouleversement humain caractérisé dans les Écritures par ces paroles: “la grande tribulation” et “un temps d'angoisse pour Jacob.” Après quoi les prophéties concernant Israël et Juda devaient s'accomplir. Il est généralement admis que l'humanité passe actuellement par cette terrible épreuve purificatrice; donc les hommes peuvent s'attendre avec confiance à la présence du Christ au milieu d'eux. L'idée spirituelle, la divine réalité de toutes choses n'a jamais été absente, sauf pour l'aveuglement et les ténèbres de la croyance mortelle; car la croyance humaine finie, perdant de vue le Christ dans la personnalité, le vit comme étant ce qui devait paraître, disparaître et reparaître. Les Scientistes Chrétiens savent que le Christ, la Vérité, s'est de nouveau fait connaître à la conscience humaine dans la Science Chrétienne, telle qu'elle fut découverte par Mrs. Eddy, et telle que celle-ci l'énonça dans “Science et Santé avec la Clef des Écritures.” Ils devraient savoir aussi que le pouvoir de la Vérité, selon la prophétie inspirée, rétablira “le royaume d'Israël,” c'et-à-dire qu'il mettra en lumière le gouvernement du Principe dans les affaires humaines.
Les nations qui se rangent du côté de la liberté humaine dans le grand conflit qui se livre actuellement, reconnaissent davantage chaque jour que ce conflit doit amener la reconnaissance finale du Principe comme étant le suprême dictateur de la conduite humaine, et que sous son gouvernement seul les hommes demeureront en sécurité et seront en harmonie entre eux. Même au sein des ténèbres de ces jours terribles, on peut commencer de voir que l'accomplissement de l'énoncé de Mrs. Eddy à la page 565 de Science et Santé est de plus en plus proche: “Le Christ, l'idée de Dieu, régira finalement toutes les nations et tous les peuples — impérativement, absolument, définitivement — avec la Science divine.”
Mais pourquoi, direz-vous, est-il nécessaire qu'Israël sorte de son obscurité séculaire et se réunisse comme nation à la maison de Juda? Pourquoi les choses ne peuvent-elles pas continuer indéfiniment comme par le passé; pourquoi Israël ne serait-il pas simplement un souvenir, ou un exemple et un avertissement pour les malfaiteurs? Parce que cela serait le triomphe de l'erreur qui l'a emmené captif. Il faut comprendre cette question métaphysiquement. Les nations, comme les individus, expriment des figures de pensées, et il est indubitable que c'est de ce point de vue que les écrivains de la Bible en traitent. Israël, comme nous l'avons vu, était au premier rang parmi les nations, parce qu'il exprimait le plus haut sens du bien. S'il avait persisté dans son adhérence aux vérités spirituelles qui furent données à cette nation, il en serait résulté naturellement la destruction de l'erreur, et c'est pourquoi l'entendement charnel s'est efforcé avec persistance à séduire Israël en en appelant à sa sensualité; mais bien que l'erreur ait réussi apparemment, et bien qu'elle ait parcouru tout le cercle de ses fausses prétentions, ce n'est que pour essuyer le sort prononcé contre elle dès le début.
Naaman le Syrien proclama la position d'Israël lorsque, ayant été guéri par Elisée, il dit: “Je vois bien, maintenant, qu'il n'y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n'est en Israël,” et David la proclama lorsqu'il dit: “Quel Dieu est grand comme Dieu?”. Cette parole: “Le Dieu d'Israël” se rencontre fréquemment employé comme synonyme de l'unique Être Suprême, mais nous ne voyons chez aucune autre nation sur la terre le nom employé dans ce même sens. Personne ne songerait à parler de la Divinité comme étant le Dieu d'Égypte ou de Rome, de Russie ou d'Amérique. Puisqu'on pense encore à Dieu et qu'on L'aime en tant que Dieu d'Israël, pouvons-nous penser à Israël comme étant une race éteinte, comme ne devant plus jamais être un peuple connu et reconnu parmi les nations? Ce fut là l'argument qu'on rapporta à Jérémie: “N'as-tu pas vu le langage que tient ce peuple? ‘Les deux familles que l'Éternel avait élues, disent-ils, il les a rejetées.’ Ainsi, ils méprisent mon peuple, et ce peuple à leurs yeux ne serait plus une nation! ” mais le prophète réprouva aussitôt la suggestion en disant: “Voici ce que déclare l'Éternel,” et termina par ces paroles: “Je ramènerai leurs captifs, et j'aurai compassion d'eux.”
Or Israël, ramené de sa longue captivité et de son long bannissement, et transformé spirituellement dans le processus consumant de la destruction de l'erreur, est destiné à émerger sur un plan plus élevé, non seulement en tant que nation, mais ayant une conscience et une compréhension plus hautes de la Divinité. Les noms avaient pour les Hébreux primitifs une profonde signification, particulièrement dans les cas où leurs noms furent changés. En écrivant sur l'Israël restauré, Ésaïe dit: “L'on t'appellera d'un nom nouveau, que la bouche de l'Éternel aura choisi.” Et dans l'Apocalypse nous lisons ceci: “J'écrirai sur lui ... mon nouveau nom.” Donc nous avons un nom nouveau tant pour Israël que pour le Dieu d'Israël, ce qui nous rappelle la prophétie qu'il y aura “de nouveaux cieux et une nouvelle terre,” ainsi que l'injonction de l'apôtre de “vous revêtir du nouvel homme.” Tout cela indique indubitablement que l'ordre ancien des choses doit passer et que, avec ce passage que les Écritures décrivent comme étant la fin des temps des nations, doit venir la fin de la domination de la matière et un sens nouveau de toutes choses, qui sera sans nul doute le sens spirituel ou divin.
La Science Chrétienne révèle indubitablement le nom nouveau de Dieu comme étant le Principe divin, et montre que Son peuple choisi sur la terre — ceux qui le connaissent — seront connus sous le nom de Scientistes Chrétiens, ce nom ne désignant pas une secte ou une classe, mais ceux qui ont une connaissance démontrable du Christ, de l'idée spirituelle qui doit libérer le genre humain, non pas seulement du péché et de la maladie, mais encore du sens d'une ascendance mortelle et pécheresse. Ce ne sont pas là des prédictions dogmatiques; elles ressortent nettement en vertu de l'aurore de la Vérité qui point sur la conscience humaine, et aujourd'hui même elles s'accomplissent dans le creuset de la destinée plus haute de l'humanité. On peut plonger ses regards sous la surface du grand trouble du monde et voir que, bien que le mal se montre dans toute sa laideur sachant que sa fin est proche, il relâche rapidement son étreinte sur l'humanité. Il ne faut pas oublier que la clef ouvrant les prophéties concernant les derniers temps est la révélation finale de Dieu dans la Science Chrétienne où Il se révèle Lui-même.
Il importe peu de mettre en lumière l'identité d'Israël en tant que nation, à moins qu'Israël ait pour bénir le monde quelque chose au delà des autres nations. La restauration qui fut annoncée jadis n'était certes pas l'exaltation d'une nation au-dessus d'une autre, mais la restauration qui doit racheter l'humanité. Il est évident que la restauration d'Israël, telle que les prophètes la prévirent, n'implique rien de moins que l'établissement final du royaume du Christ, et non pas le retour d'un Messie personnel, mais la perception humaine de la Vérité et de sa démonstration. Cela seul pourra accomplir les Écritures: “Alors les nations verront ta justice; tous les rois verront ta gloire,” et cette autre prophétie d'Ésaïe: “Il arrivera, aux derniers jours, que la montagne du temple de l'Éternel sera établie au sommet des montagnes, et s'élèvera au-dessus des collines. Toutes les nations y afflueront.” A mesure que s'accomplit cette prophétie tous les hommes deviendront des Israélites sous le nom de Scientistes Chrétiens. Rappelons-nous que le nom nouveau dont parle l'Apocalypse, ne devait être connu ou reconnu que par ceux qui le recevraient.
Ceux qui s'attendent à un avènement personnel et sensationnel du Christ ne perçoivent pas combien est mental l'assujettissement des humains à l'erreur, et ne savent pas que la délivrance sera la venue dans la conscience humaine de la vraie idée. Élie perçut cela lorsqu'il découvrit que ni le tremblement de terre, ni le feu, mais “le son doux et subtil” de l'intuition spirituelle annonçait la divine présence. La captivité d'Israël ne se fit pas en un jour, mais fut la conséquence de leur écart graduel des idéaux spirituels de ceux qui fondèrent leur nation, tandis que la captivité manifeste, à savoir, leur déportation dans un pays étranger, fut une période de bien des années. On ne doit pas non plus s'attendre à ce que le retour d'Israël soit l'événement d'un jour, mais à ce qu'il soit le réveil graduel, dans la conscience humaine, du besoin de connaître le “Dieu de nos pères” et de Lui obéir, ce Dieu que l'on connaissait jadis. Il y a tout lieu de croire, d'être sûr même, que ce processus de restauration est en train de s'effectuer, et d'une façon bien plus étendue qu'on ne le reconnaît généralement.
Ceux qui s'intéressent à suivre dès l'origine l'évolution de l'idée spirituelle dans la conscience humaine, telle qu'elle fut exprimée dans l'histoire du peuple hébreu et des événements humains subséquents, trouveront un sens profondément significatif dans le passage suivant à la page 271 de Science et Santé, passage qui est gravé dans la pierre de L'Église Mère: “Le Christianisme du Christ est la chaîne de l'être scientifique réapparaissant dans tous les âges, maintenant sa correspondance évidente avec les Écritures, et unissant toutes les périodes dans le dessein de Dieu.”