Les moniteurs et monitrices sincères s'efforcent d'atteindre la pensée de chaque élève pour que tous les membres du groupe croissent sans cesse dans la compréhension et la démonstration de ce qu'enseigne notre Leader. Dans ses rapports avec la jeunesse, le moniteur tâche de refléter le tendre amour du Christ illustré par Jésus dans la touchante parabole du berger et des brebis, que nous lisons au chapitre dix de saint Jean. Cette allégorie se fonde sur les coutumes du Proche-Orient, où les bergers donnent des noms à leurs brebis. En Palestine, chaque troupeau reconnaît la voix de son propre berger; en outre dans certains cas celuici les appelle par leur nom, surtout le matin lorsqu'il les fait sortir du bercail pour les mener paître. Dans ces paroles du Maître, nous sentons l'amour et la tendresse unissant le pasteur et son troupeau: « Il appelle ses brebis par leur nom, et il les mène dehors. »
L'activité missionnaire de l'apôtre Paul fournit un remarquable exemple de vraie sollicitude. Ce grand chrétien restait toujours en contact avec ceux qu'il avait conduits des ténèbres à la lumière. Il entreprenait parfois des voyages très difficiles pour rejoindre une jeune église exposée aux attaques, et empêcher qu'elle ne s'égare. En diverses occasions, il envoya des conseils par l'intermédiaire de Tite ou de Timothée; ou bien encore il écrivait des lettres pleines de force et d'inspiration pour guider les néophytes. Quand il rédigea ses nobles épîtres, Paul ne recherchait point la gloire présente ou future; poussé par sa fidélité profonde envers une grande cause, il écrivait de vibrants messages qui répondaient aux besoins de ses frères.
Sans doute, nos moniteurs n'envoient pas à leurs élèves des exposés de la Science Chrétienne; mais parfois la monitrice ou le moniteur vigilant juge utile de se mettre en rapport direct avec un élève soit par téléphone, soit par une lettre ou même par une visite dans sa famille. Maintes écoles du dimanche admettent que lorsqu'un élève est absent depuis quinze jours, le moniteur devrait communiquer avec lui et l'encourager à revenir. Dans certains cas on s'est aperçu que l'enfant, pour une raison ou pour une autre, n'était pas heureux dans son groupe, et la directrice a pu prendre de sages mesures pour arranger les choses. Quelquefois aussi, l'on a constaté que des influences adverses avaient rendu l'élève indifférent, qu'il ne s'intéressait plus aux leçons de l'École du dimanche; mais le moniteur ou la monitrice, grâce à des efforts spéciaux, peut-être prolongés, a réveillé le zèle et l'enthousiasme de l'enfant. En diverses circonstances, l'affection et l'intérêt du moniteur ont rendu grand service à l'élève.
Il y a quelques années, dans une École du dimanche on répartit différemment les groupes, de sorte qu'un des moniteurs se trouva sans élèves. La directrice créa pour lui un nouveau groupe en choisissant ailleurs les noms d'une dizaine de garçons entre seize et vingt ans, dont la fréquentation était irrégulière. Au premier abord, le moniteur fut tenté de croire que l'on se montrait injuste envers lui. Mais après avoir réfléchi et prié, il put voir qu'on lui donnait l'occasion de servir l'École du dimanche et de venir en aide aux jeunes gens. Il s'arrangea pour faire visite à chacun d'eux, grâce à quoi neuf des élèves fréquentèrent de nouveau régulièrement l'École du dimanche.
Dans une des familles, le jeune homme était absent lorsque le moniteur fit sa visite; ce dernier apprit que les parents n'étaient pas Scientistes Chrétiens et que leur fils était venu quelquefois à l'École du dimanche seulement parce qu'une tante qui étudiait la Science Chrétienne le lui avait demandé. Malgré la distance considérable, le moniteur fit une deuxième visite. Cette fois-ci le jeune homme accepta l'invitation d'une promenade en automobile avec le moniteur, à la compagne. Au cours de leur entretien, le moniteur fit observer que la Science Chrétienne est pratique et qu'elle ferait beaucoup de bien au jeune homme s'il l'étudiait et en appliquait les règles.
Il revint en effet le dimanche et s'intéressa beaucoup aux leçons. Se fixant plus tard dans un autre État, il fut Premier Lecteur d'une église filiale. Au bout de quelques années, il revit dans une grande ville son ancien moniteur, lui parla de ses expériences religieuses, puis ajouta: « J'ai souvent réfléchi à l'incalculable portée de vos efforts et de votre intérêt personnel, qui m'ont ramené à l'École du dimanche. Si vous n'aviez pas pris cette peine, je suis sûr que je n'aurais pas continué l'étude de la Science Chrétienne. »
Certains directeurs envoient chaque année à la fin des vacances une lettre à tous les élèves de l'École du dimanche; ce message exprime l'espoir qu'au cours de l'année l'élève sera toujours à son poste et fait remarquer que les leçons du dimanche peuvent lui valoir de grands bienfaits. L'on prépare généralement deux espèces de lettres, l'une pour les petits et l'autre pour les grands. Ces messages sont très appréciés, ils ont produit d'excellents résultats; ceci montre qu'il importe que les enfants comprennent le profond intérêt de l'École du dimanche à leur égard.