Je désire raconter comment je fus affranchie d'une erreur par une expérience qui transforma entièrement ma vie. Dans mon enfance, je passais pour être très nerveuse. Un jour, à la suite d'une grande surexcitation, je dus quitter l'école et m'absenter pendant trois mois. Après avoir fini mes classes, deux spécialistes des nerfs me dirent de n'entreprendre aucune profession et de ne passer aucun examen, attendu que mon système nerveux me rendait trop impressionnable et que je risquais de souffrir de suites très fâcheuses. Malheureusement, une tante, avec qui j'avais été intimement liée dans mon enfance, se suicida, et mon père auquel j'étais fortement attachée eut aussi une mort pénible.
Depuis ce temps-là, je fus prise de crises mélancoliques très visibles. Elles revenaient à intervalles presque réguliers, duraient plusieurs jours consécutifs et me tourmentaient tant que, dans l'état de dépression mentale où j'étais, j'en éprouvais presque de la souffrance physique. J'avais perdu toute gaieté, tant je redoutais de voir revenir la crise. Lorsque mon mari succomba à la guerre, je fus contrainte d'entreprendre quelque occupation. Espérant me débarrasser de cette mélancolie, je choisis un travail philanthropique, qui impliquait l'abnégation de soi-même et l'amour pour l'humanité, plutôt qu'un travail avantageux au point de vue financier.
Dès que je commençai à m'intéresser à la Science Chrétienne, je conçus l'espoir de me débarrasser de ce triste état de santé. Je m'adressai à une praticienne de la Science Chrétienne et, encore toute pleine de crainte et de doute, je lui demandai de me traiter; et l'erreur qui m'avait tourmentée pendant douze ans disparut aussitôt que j'en eux reconnu le néant.
Aujourd'hui je continue à me réjouir d'un caractère gai et reconnaissant, de cette guérison, ainsi que d'une santé physique meilleure que je n'en ai jamais eu. J'avais porté des lunettes depuis que je fréquentais l'école. Je pus m'en défaire il y a quelques années, grâce à mon seul travail dans la Science Chrétienne, et sans avoir reçu aucun traitement spécial. Depuis ma naissance j'avais une infirmité à la vessie, que des spécialistes avaient tâché en vain de corriger. Elle fut déclarée incurable. Pendant trente ans elle me causa les plus grands ennuis. La Science Chrétienne m'a aussi guérie de ce mal.
Depuis trois ans j'ai aussi été dégagée d'une inflammation au larynx dont je souffrais depuis mon enfance, régulièrement chaque année, au printemps et en automne. Cette inflammation me privait quelquefois de la voix pendant toute une semaine. J'eus des entretiens avec une praticienne qui, maintes et maintes fois, me ramena à la vérité absolue, me montra la futilité d'un travail fait à moitié et me fit voir clairement que la Science Chrétienne est surtout une religion, et non, avant tout, une méthode curative, une religion qui exige que nous y consacrions entièrement notre pensée, notre temps et nos forces, une religion dont chaque heure et chaque minute devraient être vouées au service divin. Grâce à ces entretiens, je me suis enfin rendu compte à quel point il est nécessaire de lire chaque jour la Leçon-Sermon. Quand je me plaignis de ne pouvoir la lire avant le soir et d'être si fatiguée à ce moment-là que je m'endormais souvent sur mes livres, elle me répondit: “Alors, lisez le matin de bonne heure; faites sonner le réveille-matin avant que votre enfant ne réclame vos soins.”
Je suivis ce conseil, et maintenant je me demande comment il se fait que je ne me sois pas rendu compte plus tôt de la valeur de cette arme tranchante qui nous sert chaque jour à faire face à l'erreur. On n'est pas enclin à sortir le matin sans avoir pris quelque nourriture matérielle. Combien plus avons-nous besoin de la protection spirituelle qui, dès notre réveil, avant que les pensées matérielles d'anxiété n'aient pu pénétrer, nous enveloppe d'une armure,— d'une armure d'Amour et de Vérité, de réalité, de Vie immuable et harmonieuse,— et nous protège contre les assauts de l'erreur; tandis que, si nous commençons la journée sans cette armure et que le poids du penser matériel nous accable, nous ne pouvons pas plus résister à l'erreur que celui qui sort sans être vêtu ne peut résister au froid.
Je dois à ma lecture quotidienne de la leçon les nombreux bienfaits qui sont venus à notre foyer sous forme de: quiétude, paix, santé, joie, courage en présence du soi-disant manque de temps, accord parfait dans les rapports journaliers, caractère harmonieux de notre enfant, abondance de subsistance matérielle, et, par-dessus tout, le triomphe sur la soi-disant réalité de l'erreur; de plus, la bénédiction d'avoir à la maison une chère compagne qui n'avait aucune connaissance de la Science Chrétienne lorsqu'elle vint vers moi, mais qui tâche maintenant de suivre avec nous le chemin de la Vérité. Je me rends chaque jour plus nettement compte du don précieux que Mrs. Eddy nous a fait en instituant la Leçon-Sermon, et je lui suis plus reconnaissante que les paroles ne peuvent l'exprimer, ainsi qu'à tous ceux qui m'ont indiqué le chemin.
Breslau, Allemagne.