L'étudiant de la Science Chrétienne apprend que la source de toute activité, comme la source de toute intelligence, est l'Entendement divin. "L'Entendement est la source de tout mouvement," écrit Mrs. Eddy à la page 283 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, "et il n'y a pas d'inertie qui en retarde ou arrête l'action perpétuelle et harmonieuse." Par conséquent, toute activité ayant sa source dans le divin, est sous la direction et le gouvernement de l'Entendement, Dieu. Il s'ensuit que le dit entendement mortel ou charnel, n'étant qu'un imposteur ou une contrefaçon du réel, ne s'occupe jamais de la vraie activité; au fait, il est inerte et sans entendement.
L'entendement mortel a donc une tendance à l'apathie, et il présente bien des excuses pour se justifier de ne pas accomplir le bien. Que de fois nous entendons quelqu'un, peut-être même quelqu'un qui a grandement foi en Dieu et qui reconnaît une erreur qu'il n'a pas surmontée, pousser cette exclamation: "Oh! bien, je le laisse entre les mains de Dieu! Il est inutile de lutter contre le courant. Dieu en prendra soin en Son temps."
Ce genre de pensée s'excuserait volontiers ainsi de sa tendance à remettre et de sa répugnance à se ranger du côté du bien. Elle ne veut pas lutter contre le courant des événements contraires, mais elle préfère se laisser nonchalamment entraîner avec le courant, espérant trouver un débarcadère sûr en quelque lieu plus bas. Combien cet état mental s'écarte de l'esprit de cette injonction de saint Paul! "Travaillez à votre salut,"—non pas avec indolence,—telle fut l'injonction de l'Apôtre des gentils. Et comment devons-nous travailler à notre affranchissement des prétentions de l'erreur, si ce n'est en offrant de la résistance aux faussetés qui nous enveloppent, refusant de nous laisser dominer par ce qui n'est pas basé sur un fondement vrai?
Il en est peu d'entre nous qui voudraient se sentir dominés par la fausseté, par l'erreur, et encore moins qui voudraient perdre le chemin de l'avancement spirituel par suite de l'ignorance et de l'indifférence. Ne nous incombe-t-il pas alors, en toutes circonstances, de faire de notre mieux pour arrêter le courant du mal? La doctrine du laisser faire est bien trop générale pour favoriser l'avancement de notre bien-être spirituel. La Christianisation de la pensée, au moyen de laquelle les mortels dépouillent leur mortalité, demande des efforts moraux,—persistants, ordonnés et continus. Nulle fidélité au bien, inférieure à cette norme, ne saurait être victorieuse. Mais les efforts que fait la pensée mortelle pour retarder ou faire échouer sont nombreux et variés, ayant cependant tous le même objet en vue, celui de prolonger son propre sens de soi-même.
Beaucoup d'entre ceux qui commencent à étudier la Science Chrétienne sont peut-être certains, dans la première ardeur de leur reconnaissance pour leur délivrance de l'esclavage du péché et de la souffrance, qu'ils ont trouvé la grand'route qui mène au ciel, et ils s'en vont gaiement, tout à fait oublieux peut-être du vrai travail de rédemption que chacun doit faire avant de pouvoir gagner l'accueil qu'avait mérité l'économe fidèle: "Cela va bien, bon et fidèle serviteur; ... viens prendre part à la joie de ton seigneur." Pareils chercheurs traversent souvent des moments de déception lorsque l'erreur pénètre dans des canaux de la pensée non protégés, parce que l'amour des plaisirs, l'amour des choses qui sont considérées à tort comme substance, l'amour de la position, en un mot, la mondanité s'empare encore d'eux. L'unique besoin est de faire bon usage de la libéralité des dons de l'Amour divin: de s'en rendre maître, plutôt que de s'y assujettir; de toujours la considérer comme servante du bien, afin qu'elle puisse remplir son rôle dans l'établissement du royaume des cieux sur terre.
Dans un passage particulièrement inspiré que l'on trouve à la page 362 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy écrit: "La Vérité s'acquiert par la Science ou par la souffrance: O vains mortels! laquelle des deux sera-ce? Et la souffrance n'apporte pas de récompense, si ce n'est quand il est nécessaire d'arrêter le péché ou de réformer le pécheur. Et le plaisir n'est pas un crime, à moins qu'il n'accentue l'influence de mauvaises inclinations ou qu'il ne diminue les activités de la vertu." Avec quelle clarté notre Leader met devant nous le vrai cours que nous devons suivre dans notre trajet vers l'Esprit! Elle ne recommanda pas la vie ascétique; elle ne prévit aucune souffrance par amour de se vouer à la souffrance, puisque la souffrance n'amène pas de récompense, à moins qu'on n'ait besoin de sa leçon comme stimulant pour s'élever au-dessus de la tendance à s'adonner à l'entendement mortel. Ce n'est pas un péché de se livrer au plaisir innocent qui ne retarde pas l'acquisition des idées spirituelles.
Combien les paroles de notre Leader sont justes et sages! Toute la force de son enseignement, ainsi que celle du merveilleux exemple de sa vie, se fait sentir du côté de ce développement spirituel qui réduit au minimum le sens matériel de l'existence. Nous nous élevons spirituellement à mesure que la matière perd quelque chose de ses prétentions persistantes à la réalité. Il est impossible de s'attacher à la fois à l'Esprit et à la matière. Nous faisons notre choix et poursuivons ce que nous avons choisi nous-mêmes. Vaincre "le monde, la chair et le démon," c'eest accomplir du travail, soutenir une lutte persistante contre le courant de la croyance matérielle qui semble si fortement se diriger contre nous. Mais dans nos efforts sincères pour avoir de l'ascendant sur la matérialité, nous sommes fortifiés, réconfortés et guidés par l'Amour divin, qui "inspire le chemin, l'illumine, nous le désigne, et nous y guide" (Science et Santé, p. 454). Quelle est grande la victoire pour le fidèle, savoir lee ciel, la sainteté et la félicité illimitée!