Toutes causes ayant pour objet de favoriser le bien-être des hommes ont comme fondateurs et leaders des hommes et des femmes qui ont du discernement. A toute époque, quelque penseur avancé ayant une vision prophétique qui s'étend au-delà de l'horizon immédiat des temps,—un penseur qui voit les besoins de l'humanité,—a entrepris de la faire avancer, voire même jusqu'à la hauteur du vrai idéalisme. Pareil penseur devient inévitablement un guide qui montre le chemin; la fidélité au leader devient un facteur important qui détermine le succès de tous ses imitateurs. Dans pareille cause la communion est établie conformément au but de la croisade, aux idéals du leader et conformément à la foi qu'on a en la logique et la justesse de sa doctrine.
Parmi ceux qui ont entrepris de faire sortir l'humanité du désert de la matérialité, le nom de Christ Jésus surpasse tout autre nom. Il montra le chemin qu'il faut suivre pour gagner la perle d'un grand prix, le chemin vers les cieux, l'harmonie et la sainteté. Rassemblant autour de lui un petit groupe de gens humbles, de pécheurs et d'ouvriers, il mena une croisade et établit une cause qui a constamment pris de l'importance jusqu'à ce qu'elle soit devenue le mouvement prédominant du monde entier. Le Christianisme est l'entreprise la plus importante de l'humanité, et la fidélité à son Fondateur se répand sur toute la terre. Aucun autre fondateur, d'origine soit humble soit élevée, n'a autant changé le cours des vies humaines et orienté la pensée vers l'adoration de Dieu.
La communion dans cette entreprise, la plus grande de toutes, s'acquiert en acceptant les enseignements de l'Homme de Nazareth, en vivant conformément à ses préceptes et en suivant ses traces autant que possible. Un degré de consécration et d'accomplissement moindre donnerait à peine le droit de communion avec les vrais Chrétiens. Un désir moins ardent d'obéir à ses commandements et à ses préceptes indiquerait peu d'empressement à devenir un vrai disciple; tandis que pour le juste, celui qui est prêt, l'état de disciple implique une obéissance complète et inébranlable à l'égard des commandements du Maître, dans quelque direction que puisse mener cette obéissance.
Christ Jésus ne fit aucune tentative de cacher à ceux qui devaient prendre sa croix qu'ils auraient des tribulations,—des souffrances à endurer, des difficultés à vaincre. Comme pierre de touche de la qualité de disciple le Nazaréen offrit la capacité de suivre ses traces et de participer à son expérience. “Pouvez-vous boire la coupe que je bois et être baptisés du baptême dont je suis baptisé?” demanda-t-il aux fils de Zébédée, Jacques et Jean, dont la mère s'approcha de lui en leur faveur. N'en conclurons-nous pas que la bonne volonté comme la capacité de suivre sa direction constituaient la pierre de touche que le Maître appliqua à la vraie qualité de disciple? De plus, le simple désir de devenir un disciple ne suffisait pas; la capacité de prendre les responsabilités de communion dans son ministère était tout aussi importante. Quelque difficile qu'en ait été l'accomplissement, quelque dur que cela ait pu sembler aux nombreuses armées de disciples, les récompenses que la qualité de disciple du Maître a apportées à l'humanité sont incalculables comparées à une norme humaine.
Les Scientistes Chrétiens mettent ce critérium de la qualité de disciple en parallèle avec leur dévouement aux enseignements de Mary Baker Eddy, la Découvreuse, Fondatrice et Leader inspirée de la Science Chrétienne. Le désir de s'élever au-dessus du sens matériel de l'existence, la bonne volonté d'obéir à ce que demande de nous la qualité de disciple, alors même que cette obéissance entraînerait des tribulations et le renoncement à tout ce que les sens mortels ont de plus cher, telles ont été les qualités nécessaires à la vraie communion avec note Leader bien-aimée. Elle ne proclama à ses disciples ni un attachement à la personnalité humaine ni la direction d'un mortel. “Ne suivez votre Leader que dans la mesure où elle suit le Christ” (Message to The Mother Church for 1902, p. 4). Tel fut son conseil. Elle ne cherchait ni hommage personnel, ni applaudissements de la foule, mais elle se laissa plutôt influencer par un profond désir de montrer à l'humanité le moyen de déposer les fardeaux que la matière avait tenté de lui imposer, de fournir les moyens par lesquels elle pourrait arriver à l'affranchissement par la révélation de l'homme réel.
Les mortels, poussés par des désirs et des desseins contraires, sont portés à s'opposer aux voies de l'Esprit. Le prétendu entendement mortel, par suite de sa nature même, se soulève contre les exigences de la Vérité. “La chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair.” Les étudiants de la Science Chrétienne se sont rendu compte de cette tendance de lutter tout autant qu'aucun autre groupe de gens qui ont cherché la communion avec les choses saintes; mais notre Leader ne nous a rien demandé d'impossible. Elle ne nous donna pas de tâches impossibles. Si nous suivons notre Leader comme elle suit le Christ, avec le dévouement et la consécration aux commandements divins qui caractérisèrent invariablement ses actes, nous entrerons, proportionnellement à notre obéissance, dans la plénitude de la joie durable.
Nous avons le témoignage du parfait équilibre de notre grande Leader dans une lettre adressée au New York Herald (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 302): “Je suis en relation avec ce siècle en tant que Découvreuse, Fondatrice et Leader chrétienne. Je considère la propre déification comme un blasphème. Je suis peut-être plus aimée, mais je suis moins louée, choyée, enrichie et acclamée que d'autres qui m'ont précédée,—et pourquoi? Parce que la Science Chrétienne n'est pas encore bien connue, et que je refuse d'être adulée.” Peut-être Mrs. Eddy n'a-t-elle, dans aucunes paroles qu'elle a écrites, présenté plus clairement la dignité de sa position incomparable en tant que Découvreuse, Fondatrice et Leader de la Science Chrétienne. Suivre pareille Leader c'est prendre part à toute la plénitude des bénédictions que Dieu a données sans restriction à Sa bien-aimée.
 
    
