Il y a dans l'Apocalypse une déclaration d'une grande importance Pour le Scientiste Chrétien: “A celui qui vaincra, je donnerai la manne cachée.” “A celui qui vaincra”! Il est donc clair que celui qui vaincra aura l'avantage de recevoir les bienfaits accordés aux enfants de Dieu; c'est lui qui goûtera abondamment les libéralités célestes et qui sera rassasié. Il sera donné “à celui qui vaincra”!
Lorsque le Sauveur naquit, il y a plus de dix-neuf siècles, les mages virent son étoile là où le matérialisme avait caché les vérités pures et simples, enseignées par les patriarches et les prophètes d'autrefois. L'étoile du matin parut à l'horizon, et ceux qui étaient vigilants furent témoins des miracles que Jésus accomplit grâce à sa perception élevée de la filialité de Dieu, qui lui permit de soulever le voile aveuglant qu'est le sens pervers et d'apporter le salut à l'humanité.
Quelle préparation, se demandera-t-on, avait-il fallu à cet interprète,—le plus grand de la Vérité,—pour qu'il arrivât à une assurance et un pouvoir si grands et qu'il fût à même, par une simple parole, de briser les liens qui retenaient les mortels au péché, à la maladie et à la mort? Ayant “été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre aucun péché,” il est certain que notre Maître doit être parvenu à la domination par son infléchissable fidélité, sa constante loyauté et son obéissance inébranlable. Il est certain que son immolation, son dévouement et sa pureté lui permirent de voir à travers le voile de la matérialité et de mettre en lumière la manne,—dons éternels que Dieu fit à l'homme et que l'erreur avait cachés.
On voit d'un bout à l'autre des Écritures que la Vérité a été révélée aux hommes, dans la mesure de la victoire qu'ils ont remportée sur la croyance au mal. Abraham, Jacob, Moïse et Daniel parvinrent à une perception immortelle, grâce à leur fidélité à la vérité qu'ils reconnurent, grâce à leur obéissance aux exigences de l'Amour,—obéissance qui sacrifiait tout ce qui pouvait les empêcher d'accomplir leur haute mission ou qui pouvait ôter de leur chemin la lumière de l'inspiration. Ce fut la vie pure de Mrs. Eddy, notre Leader, son dévouement désintéressé, le courage inébranlable qu'elle montra en affrontant les nombreuses expériences ténébreuses, ainsi que sa victoire sur l'erreur, qui lui permirent finalement d'écarter les nuages de l'incrédulité et d'entendre si clairement la voix venant de Galilée, que le monde est de nouveau béni,—illuminé par une étoile révélatrice dont la lumière présage l'affranchissement de la race humaine. C'est bien certainement “à celui qui vaincra” que la compréhension de l'être véritable sera donnée,—la compréhension qui affranchit de la crainte, du péché, de la maladie et de la mort.
Il y en a beaucoup qui sont arrivés à la Science Chrétienne, si plongés dans le péché, tourmentés par la maladie ou cernés par la souffrance imposée par eux-mêmes, que le désespoir et le découragement les avaient presque engloutis. Avec quelle indescriptible joie-ils ont appris, grâce au livre de texte de la Science Chrétienne: Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, que le message consolateur et curatif du Christ est un don démontrable et toujours présent, n'appartenant pas exclusivement aux siècles passés, mais étant toujours à portée. Graduellement, la fausseté de l'enseignement impitoyable, selon lequel le mal serait réel, légitime et suprême, s'est dévoilée, et le témoignage apparemment écrasant du mal a été ramené à son origine, le néant.
Or, le point vital qui établit la différence entre la Science Chrétienne et les enseignements d'autres dénominations, et que l'étudiant devra inévitablement discerner pour favoriser son avancement, c'est l'irréalité du mal. Bien que les dits sens matériels contestent et défient sans cesse ce point, et bien qu'à tout instant les Scientistes Chrétiens puissent avoir à faire face à la croyance au pouvoir du mal et à la réalité que celui-ci semble avoir, ce n'est qu'en acceptant radicalement et journellement l'absoluité de la Vérité et en reconnaissant l'entière fausseté des prétentions du mal, que la victoire sur la croyance au mal, aux malheurs de l'humanité ainsi qu'à ses péchés et à ses maladies, pourra être proclamée.
Et comment ceux qui ont individuellement ressenti la puissance curative de la Science Chrétienne peuvent-ils faire en sorte que son message soit plus rapidement accepté dans le monde? Que peuvent-ils faire à chaque jour, à chaque heure, pour que cette lumière brille dans les vies d'hommes et de femmes accablés? Quelle responsabilité ont-ils en cette matière? C'est incontestablement de vivre selon la vérité qui leur a été révélée et qui a si merveilleusement transformé leur point de vue. C'est d'avoir sans cesse, dans leurs vies, cet amour désintéressé et ce doux ministère dont Jésus le Christ donna l'exemple dans sa vie pleine de renoncement. C'est de refléter une pureté et des vertus telles, que les multiples suggestions du soi-disant entendement mortel seront étouffées à force de ne pouvoir s'exprimer ou se manifester; ou, comme Mrs. Eddy le dit à la page 441 de Science et Santé: “Que tout ce que Fausse Croyance dira tombe dorénavant et à jamais dans l'oubli ‘sans glas, sans cerceuil et sans tombe!’ ” C'est de rester fidèle à ces moments de réconfort où le discernement net, l'inspiration et la compréhension ont illuminé le chemin, de sorte que, quand les ténèbres sembleront de nouveau tomber sur leur route et qu'ils devront traverser le désert, le souvenir de ces moments d'élévation les conduira à des hauteurs mentales encore plus élevées. C'est de vaincre leurs mauvaises pensées et leurs mauvaises paroles, de cesser de toujours critiquer leurs semblables d'une façon destructive; et, lorsque la maladie, la crainte, le péché ou la mort frappent à la porte, de tenir haut, avec fermeté et courage, l'étendard de la perfection de l'homme, et, à travers les ténèbres les plus profondes, de se souvenir, jusqu'à ce que les nuages disparaissent, que Dieu et l'homme sont unis.
C'est ainsi que, s'élevant au-dessus de la vieille doctrine qui enseigne que le mal est réel, présent et puissant, le Scientiste Chrétien va de l'avant, armé du secret de la victoire, —la connaissance de la vérité. A mesure que la lumière de la révélation illumine son chemin, il laisse derrière lui les ombres enténébrées du sens matériel, et les éphémères trésors terrestres font place aux joies durables de l'Esprit, jusqu'à ce que l'héritage de l'homme à titre d'enfant parfait de Dieu soit acquis.
