Il est impossible d'étudier la Bible, et surtout le Nouveau Testament, sans être convaincu que la prière est ce qui met les hommes à même de chercher et de recevoir l'aide de la Divinité. En l'étudiant on voit aussi que l'application du pouvoir spirituel par l'intermédiaire de la prière a été une découverte graduelle. Pour commencer elle n'a guère dû représenter plus qu'un faible aveu d'une puissance plus élevée que le pouvoir humain; ensuite, à mesure que l'on arriva à comprendre que Dieu récompense la justice, et que la foi en Dieu augmenta, la prière aboutit à une communion plus intime avec Lui; et puis, lorsque Christ Jésus eut révélé Dieu en tant que Père, qu'Esprit et Vérité, la prière devint beaucoup moins personnelle qu'auparavant, attendu que l'on avait discerné que l'efficacité dépendait de la pensée spirituelle, ainsi que cela nous a été si nettement démontré en la personne de notre Maître lui-même. Et dans ces derniers jours la Science Chrétienne a indubitablement révélé que la prière la plus efficace, celle sur laquelle on peut compter pour la guérison de la maladie et du péché au moyen d'une règle, c'est la prière scientifique de la compréhension spirituelle.
Lorsqu'on réfléchit au sujet de la prière, on en revient naturellement aux Évangiles et aux épîtres du Nouveau Testament, en se souvenant des nombreuses allusions qu'on y fait. Par exemple, on y trouve les enseignements de Christ Jésus relatifs à la nécessité d'être importun lorsqu'on cherche à rectifier quelque condition erronée ou injuste. Saint Luc présente la parabole de la veuve importune par ces paroles: “Jésus leur raconta une parabole, pour montrer qu'il faut prier toujours, sans jamais se lasser.” Combien les paroles suivantes sont significatives: “Il faut prier toujours”! De plus, lorsque Jésus fut devant la tombe de Lazare, et avant qu'il ressuscitât son ami de la mort, Marthe lui dit: “Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort; et maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera.” Quelle confiance avait Marthe dans la prière de son Maître bien-aimé! Et, grâce à sa connaissance de la puissance qu'a la prière, saint Paul put dire aux Thessaloniciens: “Priez sans cesse.” Saint Jacques également s'adresse ainsi à ses frères: “Quelqu'un parmi vous souffre-t-il? Qu'il prie ... la prière du juste, faite avec ferveur, a une grande puissance.”
Or, pour la plupart des Chrétiens la foi joue un grand rôle dans la prière, —la foi dans la bonté et la proximité de Dieu, et à l'efficacité de Son pouvoir. Assurément, nul ne voudrait chercher à détruire cette foi; car elle a fait des merveilles. Mais la foi pourra être très aveugle; et la foi est en effet très aveugle lorsque celui qui prie n'a pas une connaissance nette et définie de Dieu et de Ses lois, ni des rapports de ces lois spirituelles avec l'homme. Et, dans la mesure où la compréhension spirituelle fait défaut et où en conséquence la foi est aveugle, l'efficacité de la prière est diminuée. D'autre part, dans la mesure où la compréhension spirituelle augmente et où la foi basée sur celle-ci augmente en conséquence, la prière devient plus scientifique et plus efficace. Mrs. Eddy expose exactement cette situation lorsqu'elle écrit à la page 1 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “La prière qui réforme les pécheurs et guérit les malades est une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu,—une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soi-même.”
Il faudrait donc observer que la prière, telle que la fait le Scientiste Chrétien, est bien différente de la simple demande adressée à Dieu pour obtenir des choses matérielles, basée sur une foi qui ignore la nature de Dieu et de Ses lois. Nul ne saurait un seul instant, alors qu'il n'aurait qu'une faible connaissance de la Science Chrétienne, confondre cette manière de prier avec la prière ou le traitement de la Science Chrétienne. Le Scientiste Chrétien sait bien que son traitement a de la valeur dans la mesure où sa pensée est spirituellement éclairée, c'est-à-dire, où il comprend la totalité de Dieu et l'intégralité et la perfection de la création de Dieu, l'homme. Il sait fort bien que son traitement n'a de valeur pour la guérison qu'autant que sa pensée est spiritualisée, ou, en d'autres termes, qu'il s'est élevé au-dessus de la fausse conception de la matière, savoir du mal, comme ayant de la réalité.
A la page 233 de Science et Santé, Mrs. Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, écrit: “Le fait qui est l'opposé d'une maladie quelconque, est ce qu'il faut pour la guérir.” Ces paroles ne fontelles pas ressortir l'importance, la nécessité, de la compréhension spirituelle? Le Scientiste Chrétien doit posséder une connaissance de l'Être réel. Ainsi pourvu, il peut discerner l'erreur de la croyance qui occasionne le mal et la détruire scientifiquement par sa connaissance de la Vérité.
