Un des nombreux aspects encourageants que la Science Chrétienne présente au pèlerin faisant des efforts pour trouver le chemin qui le fera sortir du brouillard du matérialisme pour le faire entrer dans le rayonnement de la spiritualité, consiste dans le fait qu'il n'y a ni temps, ni lieu, ni circonstance qui puisse l'empêcher de faire un nouveau commencement. C'est précisément là où il désire mieux agir qu'est le lieu où il devra recommencer. Aucun insuccès du passé, aucune crainte, aucune maladie ni aucun péché ne pourront l'empêcher de faire un nouveau commencement magnifique. Quelque difficile ou confus que puisse avoir semblé le passé, il pourra sans tarder se frayer un chemin pour en sortir et s'élèver, et rien ne pourra retarder ses progrès, s'il est honnête et sérieux.
La Bible nous dit au trente et unième chapitre du Deutéronome: “L'Éternel, ton Dieu ... marche avec toi; il ne te délaissera point et ne t'abandonnera pas;” et nous lisons à la page 347 de “Miscellaneous Writings” ces belles paroles: “Ceux qui ne connaissent aucune volonté que la Sienne prennent Sa main, et des ténèbres Il conduit à la lumière.” Pourrait-on recevoir un encouragement plus grand en s'appliquant sincèrement à un nouveau commencement que celui de connaître et de comprendre la toute-présence et la protection de Dieu?
Pour Jésus, l'enseignement ainsi que la guérison effectuée pour les autres était toujours le préliminaire d'un nouveau commencement. Lorsque se présentait la croyance que quelque fait du passé pouvait empêcher quelqu'un, désirant honnêtement la guérison spirituelle, d'être rétabli et de recommencer, il la corrigeait aussitôt. Lorsqu'il guérit l'aveugle-né, ainsi que le relate l'Évangile selon saint Jean, il refusa de croire à quelque ancienne circonstance ou à quelques rapports avec le passé, qui pussent amener un état dont il était impossible de reconnaître instantanément le néant, en comprenant la Vérité. Quelle prodigieuse expérience pour ce jeune homme, qui avait passé tous ses jours dans les ténèbres, de voir tout à coup ses yeux s'ouvrir! Quel merveilleux commencement cela dut être pour lui!
En plusieurs endroits dans ses épîtres aux églises, saint Paul exhorte les premiers disciples de Christ à se renouveler ou “à se revêtir du nouvel homme.” En vérité, il explique aux Corinthiens qu'ils devraient le faire de jour en jour. Et l'attitude mentale qu'il convient que tout étudiant de la Science Chrétienne ait toujours, c'est de commencer chaque jour à nouveau. Personne ne peut vivre dans le passé; il faut que chacun soit éveillé et actif aujourd'hui, qu'il s'applique à aimer davantage, à mieux comprendre et à démontrer ce qu'est Dieu, et ce qu'est l'homme en tant que reflet de Dieu; et ce désir de refléter plus de bien est le désir qui produit des fruits. Chacun doit s'en aller joyeusement par le monde, sachant qu'il est juste de faire un nouveau commencement; car le passé ne peut vraiment satisfaire celui qui cherche la lumière. Il faut qu'il soit prêt à laisser le passé s'évanouir de sa conscience ou, en d'autres termes, à
“Toujours oublier ce qui est passé,
Suivre Dieu, le seul Entendement.”
Un nouveau commencement! Combien la nature répond à l'appel! Combien le printemps apporte ce merveilleux sens de renouveau lorsque reviennent les oiseaux et les feuilles et les fleurs! Qui ne ressent pas la joie de vivre au retour du printemps? Quelle inspiration l'approche du printemps a été pour toute l'humanité à travers tous les siècles, avec toutes ses leçons d'espoir et de persévérance, et dans la perspective de choses encore meilleures! Jésus prit les simples choses de la nature pour illustrer ses enseignements les plus profonds. Il apprit aux humains à résoudre leurs problèmes journaliers en leur faisant observer comment croissent les lis. Il leur enseigna à suivre le Christ comme les douces brebis suivent le berger bienveillant. Il leur montra par les symboles de la vigne et de la graine de moutarde ce qu'est le royaume des cieux; et il cita comme exemple l'humble passereau pour indiquer la tendre sollicitude de Dieu pour toute Sa création. Et aujourd'hui, les choses simples qui nous entourent peuvent nous enseigner les mêmes leçons.
Le monde entier aspire à de meilleures choses. Il lui tarde de faire un nouveau commencement. Il y a partout des signes de mécontentement, en raison du sentiment de l'impossibilité de répondre aux besoins individuels et nationaux. A mesure que chacun réclame son droit de faire un nouveau commencement pour lui-même, et qu'il base ses efforts sur une compréhension du Principe divin, il le réclame également pour son frère et pour toute l'humanité; et personne ne peut s'attendre sincèrement à faire un nouveau commencement s'il croit que son frère doit encore rester dans l'esclavage et ne pas être aussi libre que lui.
Dans un poème dont voici deux strophes, Samuel Longfellow s'est admirablement exprimé au sujet d'un nouveau commencement:
O Vie qui renouvelle toutes les choses,—
La terre en fleurs, les pensées des hommes!
Nos pieds de pèlerins, mouillés par ta rosée,
Dans la joie y retournent de nouveau.
Le pas plus libre, le souffle plus profond,
La vue sublime de plus larges horizons,
Le sens de la Vie qui ne connaît pas la mort,—
La Vie qui apporte le renouveau en toutes choses.
