A La page 182 de notre livre de texte, “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” par Mary Baker Eddy, on trouve une phrase courte qui, lorsqu'on la lit avec réflexion, ne manque jamais de simplifier notre problème et de hâter notre avancement dans la vérité. La voici: “Les exigences de Dieu ne font appel qu'à la pensée.” Cette affirmation m'a aidée maintes fois; mais récemment elle a jeté une telle lumière sur une citation de Science et Santé, donnée dans une Leçon-Sermon, que je désire en faire part à d'autres. Le passage en question est le suivant (p. 192): “Nous ne sommes des Scientistes Chrétiens qu'autant que nous cessons de nous appuyer sur ce qui est faux et que nous saisissons ce qui est vrai. Nous ne sommes des Scientistes Chrétiens que lorsque nous quittons tout pour le Christ.” La dernière partie de cette citation: “Nous ne sommes des Scientistes Chrétiens que lorsque nous quittons tout pour le Christ,” m'a tout particulièrement intéressée.
Une femme était venue chez moi, peu de temps auparavant, pour me vendre de la publication religieuse. Je lui avais dit que je ne m'y intéressais nullement; mais elle insista beaucoup et me demanda enfin pourquoi je refusais d'acheter cette publication. Je lui répondis que j'étudiais la Science Chrétienne et que son bel enseignement véritable me donnait entière satisfaction. Elle déclara positivement qu'elle ne croirait jamais à la Science Chrétienne, alléguant qu'elle était persuadée que les Scientistes Chrétiens étaient trop mondains. Elle me demanda alors si j'avais tout quitté pour le Christ. Je lui répondis que je savais bien que je n'y étais pas encore arrivée, mais que, chaque jour, je m'efforçais de devenir meilleure en tous points. Elle me dit qu'elle avait déjà tout abandonné pour le Christ; et c'est pourquoi elle était convaincue que la Science Chrétienne était une religion inférieure.
Lorsque la citation ci-dessus mentionnée se présenta un peu plus tard dans la Leçon-Sermon, je me rappelai cet incident qui me porta à considérer, avec recueillement, la signification profonde et vitale de cette phrase si souvent répétée: “Quitter tout pour le Christ.” Notre penser a une telle tendance à être matériel, et nous acceptons si généralement le faux enseignement de la prétendue théologie, que, pour beaucoup d'entre nous, quitter tout pour le Christ voulait dire renoncer aux choses, non aux pensées, quand bien même l'enseignement de la Bible nous dit clairement qu'un homme est “tel qu'il pense en son cœur.” Quelquefois les choses auxquelles on veut renoncer sont inoffensives en elles-mêmes; et la seule conséquence de ce renoncement, c'est que l'intéressé est porté à croire qu'il a quitté quelque chose pour le Christ, alors qu'en réalité il n'est peut-être en aucune façon plus semblable au Christ qu'il ne l'était précédemment. Nous savons que, quand bien même nous serions complètement exilés des soi-disant plaisirs et péchés du monde, et que nous emportions néanmoins avec nous de mauvaises pensées,— des pensées de malice, de vengeance, de haine et autres semblables,— l'isolement seul ne pourrait nous rendre plus acceptables aux yeux de Dieu. “Les exigences de Dieu ne font appel qu'à la pensée,” ainsi que nous le lisons dans notre livre de texte; et cela ne s'applique-t-il pas absolument à la question? Car, à mesure que nous abandonnons notre penser erroné, les effets de nos croyances erronées disparaissent.
Le renoncement à tout pour le Christ auquel le Scientiste Chrétien s'efforce d'arriver n'est pas superficiel. Il doit avoir et il a, en effet, trait à ses pensées les plus intimes. Le Scientiste Chrétien abandonne ses projets humains et ses ambitions; il s'affranchit de la crainte de manquer du nécessaire et d'être pauvre; et il remplace ses pensées de maladie et de péché par des pensées de santé et de sainteté. Il doit patiemment chercher à se débarrasser de toute croyance à un pouvoir en dehors de Dieu, et constamment s'efforcer de connaître la totalité de Dieu, le bien. Cela n'est pas seulement le travail d'une heure ou d'un jour; mais chaque pas nous rapproche du but de la perfection, nous fait avoir un peu plus les “mêmes sentiments que Jésus-Christ a eus.” Notre Leader bien-aimée a écrit à la page 330 de “Miscellaneous Writings”: “A chaque renouvellement de l'année, des joies plus élevées, des aspirations plus saintes, une paix plus pure et une énergie plus divine devraient rehausser le parfum de l'être.” Combien cela est vrai de celui qui quitte ou dépouille en toute sincérité les fausses croyances concernant Dieu et l'homme, et apprend par la Science Chrétienne à revendiquer la compréhension véritable ou spirituelle de Dieu et de l'homme!
L'éducation que les enfants des Écoles du Dimanche de la Science Chrétienne reçoivent relativement à ce que Dieu exige comme penser spirituel, est assurément un sujet de vive reconnaissance. Il y a peu de temps, dans une de nos églises filiales, la maîtresse d'une classe de petits enfants leur parlait du Texte d'Or de la leçon du jour. C'était ce verset du huitième chapitre de l'épître aux Romains qui nous est très familier: “Or, l'affection de la chair produit la mort, mais l'affection de l'esprit produit la vie et la paix.” La maîtresse leur expliqua comment il se fait que les pensées de la Vérité et de l'Amour, toutes les pensées procédant de Dieu, sont vivifiantes; tandis que les pensées matérielles, les croyances erronées qui s'occupent uniquement de la matière, n'ont point de vie en elles. Les petites têtes firent un signe d'approbation, et une petite fille de sept ans, bien certaine qu'elle avait l'idée juste, dit hardiment: “Qui, je sais! J'étais morte pendant la plus grande partie de la journée d'hier, parce que je pensais à mon nouveau manteau rose!”
La plupart d'entre nous ont connu bien des jours “morts;” mais le temps passé dans la contemplation des biens et des résultats matériels devient certainement moindre pour l'étudiant de la Science Chrétienne. De plus en plus nous partageons les sentiments que le Psalmiste exprime par ces paroles: “A mon réveil, je me rassasierai de ton image.” Ce réveil vient pour chacun de nous lorsque nous “cessons de nous appuyer sur ce qui est faux et que nous saisissons ce qui est vrai,” c'est-à-dire lorsque nous “quittons tout pour le Christ.”
