On croit souvent que la guérison par la prière exige une grande foi. Apparemment, même les premiers apôtres le pensaient. Lorsqu’ils demandèrent à Jésus d’augmenter leur foi, celui-ci leur répondit qu’avec une foi aussi petite qu’un grain minuscule, ils pourraient ordonner à un arbre de se déraciner pour se planter dans la mer, et l’arbre obéirait (voir Luc 17:5,6). Par cette réponse habile, Jésus réfuta totalement la notion qu’il leur fallait une foi immense. Il les amena à mesurer leur foi non par sa quantité mais par le pouvoir qu’elle recèle.
Jésus enseigna que le pouvoir de la prière ne réside pas tant dans la foi de celui qui prie, que dans l’objet de cette foi. Il avait une foi absolue en Dieu, la Vérité omnipotente, comme étant le pouvoir de guérison, et la Science Chrétienne partage ce point de vue. Jésus dit clairement que nous pouvons connaître la Vérité divine et la comprendre, de sorte que la foi n’est pas aveugle, mais éclairée, et que cette compréhension nous vient par une obéissance fidèle à ses enseignements. Jésus déclara : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (Jean 8:31, 32, d’après la Nouvelle Bible Segond)
On notera que Jésus a dit : « la vérité vous rendra libres » et non: « la connaissance de la vérité vous libérera ».
Comme je l’ai constaté, s’efforcer d’être fidèle plutôt que de lutter pour augmenter sa foi a un puissant effet libérateur. Cette priorité me pousse à vouloir comprendre Dieu en tant que Vérité, puis à me montrer fidèle à ce que j’apprends. Chacun de nous possède le sens spirituel, cette capacité qui nous vient de Dieu, de percevoir et de comprendre la Science divine de la Vérité qui était à la base du pouvoir guérisseur de Jésus.
Bien sûr, personne ne prétendra jamais avoir atteint le point où sa connaissance de la Vérité divine est si complète qu’il ne lui reste plus rien à apprendre. L’acquisition d’une vraie compréhension de Dieu est un apprentissage qui concerne la vie entière. Mary Baker Eddy, la Découvreuse de la Science du Christ, de la Vérité, souligne ce point quand elle écrit: « Si grande est l’omnipotence de la Vérité qu’un grain de Science Chrétienne fait merveille pour les mortels, mais il faut acquérir une plus grande connaissance de la Science Chrétienne pour continuer dans la voie du bien. » (Science et Santé, p. 449) Ce qui est non moins merveilleux, c’est que la fidélité aux vérités métaphysiques révèle l’omnipotence du pouvoir guérisseur de la Vérité dans le vécu quotidien. De ce fait, l’effort d’autodiscipline que cela demande en vaut vraiment la peine.
Ainsi, j’étudie la Science Chrétienne depuis plus de cinquante ans. Chacune de mes nombreuses guérisons s’est produite de la même façon : j’apprends ce qui est vrai concernant Dieu et je demeure fidèle à la Vérité, ce qui me conduit à reconnaître l’irréalité du problème. C’est là où la discipline est importante.
Il est très facile d’accepter de façon inconditionnelle que la pléthore de maladies et d’incidents troublants qui se présentent à nos sens soient on ne peut plus réels, surtout quand cela nous touche directement. Pour être fidèles à Dieu, et favoriser ainsi la guérison en pareilles circonstances, il nous faut être bien conscients du fait que Dieu est la Vérité. Selon mon expérience, la meilleure façon d’y parvenir est d’étudier sincèrement tous les jours la Science Chrétienne, tout en se réservant des moments de prière et de communion avec Dieu.
J’aimerais citer quelques-unes des idées au sujet de Dieu, la Vérité, que m’ont enseignées les livres d’étude de la Science Chrétienne que sont la Bible et Science et Santé.
Dieu est Vérité parce qu’Il est l’unique Cause, le seul Créateur. La Vérité immortelle est le Principe, l’Entendement, l’Âme, l’Esprit et la Vie de tout ce que Dieu crée. La Vérité est l’Amour divin invariable, qui ne permet aucune erreur, c’est-à-dire aucune limite, aucune corruption, aucune maladie, ni en elle-même ni dans sa création. Du fait de sa toute présence et de sa toute-puissance, la Vérité exclut l’existence de l’erreur ; par conséquent, tout ce qui est dissemblable à Dieu est faux et irréel, ce n’est rien de plus qu’une illusion de l’entendement humain. La Vérité guérit en délivrant l’entendement humain de ses croyances aveugles et fausses concernant Dieu et Sa création.
Nul doute qu’il y a là de quoi faire ! C’est pourquoi il est si important d’accorder toute notre attention à Dieu dans nos moments d’étude ou de prière, et de garder à l’esprit, toute la journée, ce que nous savons être vrai à Son sujet. Nous sommes tellement habitués à juger de la réalité d’une chose en fonction de ce que nos yeux voient et de ce que nos oreilles entendent, alors que la Vérité divine se comprend par le sens spirituel. Le fait de veiller à mettre fidèlement en pratique les qualités spirituelles mises en avant dans les enseignements de Jésus — les Béatitudes, par exemple (voir Matthieu 5:3-12) — spiritualise nos pensées. Cela stimule notre sens spirituel et nous met à même de voir clairement que la Vérité est bel et bien la seule réalité, en dépit du témoignage des cinq sens.
Ce n’est pas tant la somme de connaissances que nous avons sur Dieu que notre fidélité à ce que nous savons qui révèle dans notre existence le pouvoir de guérison de Dieu. Il y a peu, j’ai eu une guérison qui illustre bien ce point. Un matin, en me réveillant, j’ai voulu avancer ma jambe vers le bord du lit. Elle était ankylosée et douloureuse. J’ai voulu bouger le bras : même constat. Tout mon corps était courbatu et endolori. M’étais-je transformée en vieille dame pendant la nuit ? Cette pensée m’a fait sourire et je me suis mise à prier.
Tout en me levant lentement pour me préparer pour la journée, je me suis tournée vers Dieu, la seule Cause. J’ai vu combien il était nécessaire de L’aimer sans réserve, et de ne pas me laisser aller à croire tout ce qui n’était pas vrai à Son sujet. Aussi, chaque fois que m’est venue à l’esprit la suggestion de l’existence d’une autre cause que Dieu, tels le temps, l’âge, l’excès d’activité, j’ai pensé que puisque Dieu était l’unique Cause, les courbatures n’avaient aucune cause.
Je me suis détendue au cours de la journée, mais le lendemain matin, même scénario... et même prière. Après m’être habillée, j’allais sortir de ma chambre quand je me suis arrêtée net un instant. Je me suis dit que si ces courbatures n’avaient pas de cause, c’était donc qu’elles n’existaient pas. Et elles ont cessé d’être ! Toute courbature, toute douleur avaient disparu, de façon aussi simple que cela, et elles ne sont pas revenues. La Vérité divine m’a délivrée mentalement et m’a guérie.
Cette guérison est-elle survenue parce que j’ai soudain manifesté une plus grande foi dans la Vérité que précédemment ? Absolument pas. La guérison s’est produite parce que ma foi dans la Vérité en tant que seule Cause a pris le dessus sur ma croyance erronée dans des causes matérielles, ce qui a détruit cette croyance. Comme l’écrit Mary Baker Eddy: « Quand nous parvenons à avoir plus de foi dans la vérité de l’être que dans l’erreur [...] alors aucune supposition matérielle ne peut nous empêcher de guérir les malades et de détruire l’erreur. » (Science et Santé, p.368) J’avais tout simplement besoin d’avoir moins de foi dans l’erreur.
Il n’est pas difficile d’avoir foi dans ce que l’on sait être vrai, sauf si on peut être amené à croire à un mensonge. Nous avons donc intérêt à étudier tous les jours la Science Chrétienne avec une pensée sincère réceptive, et à nous réserver de précieux moments de communion avec Dieu. Méditons la Vérité. Aimons-la. Explorons la diversité des belles qualités spirituelles qui composent l’être de Dieu et imprègnent l’être véritable de l’homme (chacun de nous), Son reflet spirituel. Enfin, soyons fidèles à la Vérité. Ne permettons pas à l’ignorance spirituelle répandue dans l’atmosphère générale de la pensée humaine de nous laisser croire que ce que nous savons est faux.
Si faible que paraisse notre foi dans la Vérité, demeurons-lui fidèles, et nous connaîtrons le pouvoir guérisseur de la Vérité qui nous rend libres.