Le problème incompréhensible du mal occupe toujours la pensée des philosophes et des religionistes, et continuera forcément à le faire jusqu'à ce que la démonstration de la guérison Chrétienne vienne le résoudre avec sa preuve de l'omnipotence et de l'omniprésence de Dieu, le bien. Le raisonnement humain, s'il ne s'accompagne d'une humilité assez grande pour accorder à Dieu la toute-puissance et la toute-présence, peut conduire la pensée jusqu'au pied de la montagne, mais il ne saurait gravir les hauteurs escarpées du discernement spirituel et de l'achèvement. Seule la démonstration peut faire ceci. Jusqu'à ce qu'un faible rayon de lumière spirituelle commence à poindre sur la conscience humaine, l'ennuyeux problème du mal semblera haut comme les montagnes et l'on verra la sagesse humaine revendiquant la réalité et la continuité de ce qui nie le pouvoir et la présence de Dieu.
Si la Science Chrétienne n'offrait pas au monde la seule et unique solution de ce problème du mal, elle n'aurait pas de message vital pour le monde. La théologie scolastique peut railler cette donnée, mais les faits indiscutables sont là et ils confirment incontestablement la solidité de la doctrine de la Science Chrétienne. Lorsque les soi-disant malades ou pécheurs désespérés ont recours à la Science Chrétienne, et lorsque, sur la seule base de l'omnipotence et de l'omniprésence de Dieu, ils sont complètement soulagés de leurs fardeaux, et sont tellement vivifiés mentalement, moralement et spirituellement, qu'ils discernent l'idée-Christ' ressuscitée, il faut bien arriver à cette conclusion: que la main de Dieu s'est manifestée dans cette démonstration. Une personne honnête ne saurait douter de la guérison de la Science Chrétienne après l'avoir éprouvée, et après avoir atteint une compréhension du Principe, de la vérité fondamentale par laquelle s'est accomplie cette guérison. La démonstration de la guérison, au sens le plus étendu de ce mot, est la seule et unique réponse qu'on puisse jamais donner à la question suivante: pourquoi le mal existe-t-il et où existe-t-il? Quelque difficile que puisse paraître le problème du mal sous ses divers aspects, le seul remède contre le mal, c'est d'effacer dans la conscience humaine sa prétendue existence. La Science Chrétienne entreprend d'effectuer cette chose même, et ne demande que d'être jugée à ses fruits.
Les tentatives faites spasmodiquement de temps à autre, pour amoindrir la revendication que la Science Chrétienne est semblable au Christ vu qu'elle fait les œuvres que fit Christ Jésus, sont presque toutes des efforts frénétiques faits pour étayer la contention que le mal est partout présent, et qu'il est parfois même plus puissant que le bien. N'est-il pas étonnant de constater combien les gens ordinaires, qui professent d'être Chrétiens, argumentent en faveur de la réalité et de la permanence du mal, lorsqu'ils se trouvent en présence de la démonstration pratique de la guérison Scientiste Chrétienne? Pourquoi se laisser aller à injurier la Science Chrétienne plus qu'on n'injurierait les rapports du Nouveau Testament, qui abondent en cas de guérison accomplis par le Maître et par ses disciples pour attester le fait qu'ils avaient réussi à résoudre le problème du mal.
Qui serait si peu sage qu'il oserait déclarer que la Science Chrétienne ne résoud pas ce problème du mystère du mal? Seul celui qui manquerait de séparer l'ivraie d'avec le froment et de suivre ce qui est bon oserait le faire. L'étudiant de la Science Chrétienne entreprend de résoudre le problème du mal de la même façon qu'un mathématicien traite les erreurs dans un calcul. C'est-à-dire qu'il comprend que le mal n'est qu'une erreur; ce n'est pas une erreur faite par le seul Entendement infini ou divin, incapable de se tromper, mais par le prétendu entendement humain ou mortel qui ne comprend ni ne discerne la vraie nature de Dieu, le bien. Le Scientiste Chrétien corrige l'erreur en acquérant et en appliquant la compréhension de ce qui est juste et vrai. Il considère tout ce problème du mal comme une conspiration subtile contre le bien, et cette conspiration se dissipe aussitôt que l'on en expose la fausseté, grâce à une compréhension de la vraie nature du bien. En d'autres termes, il comprend que le mal n'est que l'absence supposée du bien, non une entité intelligente ou un pouvoir impossible à dissoudre. Il raisonne ainsi: Puisque Dieu est bon et toujours présent, il n'y a pas d'endroit que le mal puisse occuper; par conséquent on ne saurait considérer le mal comme étant égal au bien, et il est donc hypothétique plutôt qu'actuel ou réel. Cela réduit le mal au niveau d'une expérience purement relative, dont n'a aucune connaissance la conscience du bien absolu ou de l'homme réel qui reflète cette conscience. Lorsque ce concept de la nature mythique du mal pénètre la conscience humaine,' c'est le messager invisible de la Vérité qui vient portant la santé dans ses rayons, c'est la venue du Christ, la Vérité, qui apparaît à celui qui est réceptif de la vérité spirituelle. Cette venue du Christ n'est pas une simple, théorie que le genre humain peut, soit accepter, soit rejeter, c'est une réalité, un fait inévitable, incontestable, démontrable, le prélude actif, vivifiant, de tout vrai achèvement spirituel.
Comment celui qui professe d'être Chrétien peut-il répéter l'énoncé d'Habacuc, par rapport à Dieu: "Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l'iniquité," et oser ensuite accorder, soit pouvoir, soit présence au mal, comme étant une chose à laquelle doit croire celui-là même qui est enjoint d'avoir "foi en Dieu," le bien omnipotent et omniprésent; et d'adorer ce Dieu de tout son cœur, son entendement, son âme et sa force? Lorsque commença à poindre sur Mrs. Eddy cette lumière plus élevée de l'intelligence spirituelle, elle eut suffisamment la nature-enfant et l'humilité pour soumettre à l'épreuve suprême cette intelligence dans la guérison d'un cas désespéré de maladie; et voici ses paroles au sujet de cette expérience (Unity of Good, p. 7): "Lorsque j'ai discerné le plus clairement et lorsque j'ai senti le plus sensiblement que l'infini ne reconnaît pas la maladie, cela ne m'a pas séparée de Dieu, mais m'a tellement rattachée à Lui que j'ai pu instantanément guérir un cancer qui avait pénétré jusqu'à la jugulaire." Après avoir lu le récit de telles expériences, les étudiants de ses écrits peuvent se remémorer en toute humilité les paroles du Maître: "Les œuvres que je fais au nom de mon Père me rendent témoignage." Quiconque professe d'aimer Christ Jésus devra être à même de montrer des œuvres de guérison comme preuve de son intelligence spirituelle, autrement il sera placé au rang de ceux qui n'ont pas encore résolu l'apparent problème du mal.
L'admonestation des Écritures, "Que tout homme qui invoque le nom du Seigneur, s'éloigne de l'iniquité," a une profonde signification par rapport au problème du mal. Seul s'écarte du mal celui qui l'efface de sa pensée, qui refuse ainsi de lui accorder, soit entité, soit pouvoir. Admettre que le mal est conscient ou intelligent, c'est en faire le concomitant du bien. S'écarter de la croyance au mal c'est savoir que le bien et le mal ne peuvent subsister ensemble, et déduire de ce fait évident en soi, que le bien est un et tout parce qu'il est infini, et que, par conséquent, le bien est la seule présence réelle maintenant ou à jamais. Celui qui professe d'être Chrétien n'admettra jamais que la conscience du bien implique la conscience du mal. Il sait que le bien est le bien exclusivement, quoiqu'il puisse ne pas reconnaître que le bien est un et tout. La Science Chrétienne enseigne qu'il n'y a qu'un Entendement infini, entièrement bon, que tout genou fléchira finalement devant ce grand fait spirituel et que toute langue le confessera.
Comment atteindrons-nous la conscience du seul bien? Ce n'est qu'en nous purifiant de cet entendement humain qui s'oppose à ce qu'on appelle le mal "le menteur et le père du mensonge," comme le fit Jésus. Toute personne qui réfléchit admettra promptement qu'il est possible de s'élever au-dessus de certaines pensées mauvaises. Alors pourquoi serait-il impossible de s'élever au-dessus de toute pensée mauvaise? Paul dit: "Ne vous conformez pas au présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre esprit." La Science Chrétienne montre comment cette transformation devra se produire. Elle ne se produira jamais par le fait de croire à la réalité ou à l'actualité du mal, mais elle se fera dès qu'on s'écartera de cette croyance, dès qu'on n'y croira plus. Les plus pieux d'entre ceux qui professent d'étre Chrétiens, se sont efforcés, et s'efforcent toujours, de surmonter "le mal par le bien," mais comment peuvent-ils espérer réussir s'ils admettent que le mal fait partie en aucune façon de la réelle conscience de l'homme. Comment espéreraient-ils surmonter ou détruire ce qu'ils refusent de condamner ou de rejeter? Comment peuvent-ils répéter tous les jours, "C'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire" et nier immédiatement cet énoncé en accordant pouvoir, intelligence et réalité au mal? Est-ce ainsi qu'ils s'écarteraient mentalement de l'iniquité? Pourquoi calomnierait-on la Science Chrétienne de ce qu'elle magnifie à tel point le nom (le caractère) du Seigneur, que la nature mythique du mal se dévoile, et que la guérison de la Science Chrétienne est rendue accessible aujourd'hui et dans cet âge? Pourquoi dire "Je crois en Dieu Tout-Puissant" lorsque vous ne croyez pas que Dieu est tout, qu'Il est omnipotence et omniprésence. Pourquoi rejeter la Science Chrétienne parce qu'elle permet à ses adeptes fidèles de déclarer avec intelligence et fidélité: Nous savons que Dieu est tout-puissant, et vu qu'Il est le seul pouvoir qui existe, nous sommes à même de prouver ce fait par les "signes qui accompagnaient," nous écartant ainsi du mal par le seul moyen possible à l'homme.
Croire que le mal ait le pouvoir de rendre les hommes malades ou pécheurs, c'est vous frustrer de la capacité de pratiquer la Science Chrétienne. Savoir que le mal n'a pas de pouvoir réel, soit pour faire le bien, soit pour faire le mal, place la conscience humaine sous la conduite et le contrôle du seul Entendement, Dieu, qui ne veut pas "qu'aucun périsse, mais que tous parviennent à la repentance," en cessant de croire à quelque chose qui s'oppose à Dieu, le bien. Et lorsque la volonté de Dieu se manifeste, les malades sont guéris, et les pécheurs sont réformés aujourd'hui comme du temps de Jésus. Celui qui tente de critiquer la Science Chrétienne devrait premièrement se demander s'il l'a investiguée jusqu'au point où il est à même de guérir les malades selon ses enseignements, et à moins qu'il l'ait fait, il lui faudra, s'il est honnête, admettre qu'il n'est pas qualifié pour exprimer une opinion à ce sujet. S'il veut prononcer un jugement sur les enseignements de Mrs. Eddy, il lui faut avoir l'entendement assez ouvert pour bien vouloir écouter quelque chose de nouveau concernant la solution du problème du mal et de le soumettre à l'épreuve. Si, après l'avoir appliquée intelligemment et honnêtement, il découvre que cette Science n'accomplit pas ce qu'elle revendique, il pourra alors prononcer un jugement la concernant. Heureusement pour lui la Science Chrétienne peut toujours souffrir qu'on fasse des investigations sur son compte. Celui qui la comprend peut guérir les malades. Celui qui ne la comprend pas ne peut pas guérir les malades, et il ne peut pas, non plus, communiquer à d'autres le concept du bien qu'avait le Maître et qui lui donna tout pouvoir "dans le ciel et sur la terre" pour prouver que le mal est une simple négation. Seul celui qui a résolu le problème du mal par une obéissance implicite au commandement de Dieu: "Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face," peut connaître le pouvoir de la Science Chrétienne.
Quel énoncé de vérité plus exact, plus scientifique et positif tomba jamais de lèvres humaines que celui que prononça le grand Enseigneur des hommes lorsqu'il se trouva confronté avec l'assertion audacieuse du mal exprimée par Pilate: "Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te délivrer et le pouvoir de te crucifier?" à quoi Jésus répondit: "Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, s'il ne t'avait été donné d'en haut." Jésus se rangea fermement du côté du bien omnipotent et maintint ainsi sa filialité avec le Père. Il ne crut jamais à la réalité du mal; il ne crut jamais au mal comme étant un endroit, une personne ou une chose; mais il reconnaissait ce que le mal prétendait être, et, en prouvant que les prétentions du mal n'étaient que mensonge, mensonge qui usurperait volontiers le pouvoir et la présence de Dieu, il ne travailla pas simplement à son propre salut, mais il traça pour toute l'humanité le chemin menant au ciel, la conscience qui ne connaît que le bien. Il n'est pas étonnant que notre Guide ait exprimé ce même sentiment. Elle dit (Miscellaneous Writings, p. 309): "Celui qui médite le plus sur la substance et l'intelligence infinies et spirituelles avance le plus rapidement dans la Science divine."