Après avoir obtenu mes diplômes de garde-malade je fus appelée au service des infirmières dans la guerre des Boers dans l'Afrique australe. Cette expérience, ajoutée à bien d'autres me donna la conviction que les médicaments n'étaient d'aucune efficace dans la guérison des malades, et que la chirurgie n'était utile qu'en cas d'accidents, mais je croyais toujours aux régimes et à l'hygiène.
Une amie vint un jour me voir à Johannesburg et me parla de ce qu'elle avait entendu dire sur la Science Chrétienne: savoir, qu'elle guérissait les malades comme Jésus et ses disciples l'avaient fait. Lorsqu'elle me demanda si je croyais que cette chose fût possible actuellement, je répondis que Jésus avait dit: "Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu' à la fin du monde," don il fallait bien que cela fût possible, et je la priai de me raconter tout ce qu'elle avait entendu dire au sujet de cette religion. Elle me dit que Mrs. Eddy avait écrit un livre de texte, "Science et Santé avec la Clef des Écritures," que le premier chapitre était intitulé "La Prière," et qu'il y avait à la fin de ce chapitre une interprétation de l'Oraison Dominicale. Au bout de quelques jours j'empruntai ce livre et l'ouvrant à la page 16 je me mis à lire cette prière. L'interprétation que donne Mrs. Eddy de la première ligne attira mon attention. Penser qu'elle avait découvert que Dieu est Mêre autant que Père! Quelle révélation de plénitude! Je lus la prière d'un bout à l'autre et la phrase qui me frappa le plus fut celle-ci: "Donne-nous ta grâce pour aujourd-hui; rassasie les affections affamées." Je m'étais souvent demandé ce que signifiait réellement la demande: "Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien," et je réalisai que j'en avais enfin trouvé la vraie signification.
Je persistai dans la lecture du livre pendant tous mes moments do loisir, et je ne dormis guère les trois premières nuits tellement mon désir était grand de connaître davantage la Vie, la Vérité et l'Amour. Je réalisai une telle harmonie durant ces jours que ma tâche s'accomplissait sans la moindre difficulté, et qu'un mal que j'avais eu pendant des semaines fut guéri. Cette expérience me convainquit que le même Principe pouvait vaincre toute forme de la maladie, pourvu qu'on en comprenne la règle. Avec l'aide empressée d'une praticienne je fus guérie de maux de tête et de troubles bilieux. Je me réjouis d'être affranchie de ces malaises, mais je suis le plus reconnaissante des nombreux bienfaits qui me sont venus à mesure que je réussis à surmonter la nervosité extrême dont je souffrais, ainsi que la crainte des ennuis et l'orgueil. Je suis heureuse de la lumière que Science et Santé projette sur la Bible, lumière qui en rend claire la signification spirituelle et qui nous donne abondamment notre pain quotidien.
Il y a quelque temps j'ai donné un témoignage comme celui-ci dans Première Église du Christ, Scientiste, à Londres, et il se peut que l'expérience précieuse qui me mit à même de le faire soit quelque intérêt au lecteur. Depuis des semaines, j'avais eu envie de donner mon témoignage, mais je n'avais pas eu le courage de le faire. Un matin dans ma chambre les paroles suivantes: "Puisez maintenant, et portez en au maîttre d'hôtel," me vinrent si clairement que je me sentis poussée à chercher ma Bible et à lire le récit des noces à Cana en Galilée. Je retirai de cette lecture un sens plus clair et plus parfait que je n'avais eu jusque-là de ce miracle, et je vis qu'il me fallait obéir à cette injonction et partager avec autrui l'inspiration que j'avais moi-même si souvent reçue—qu'une réunion pour les témoignages est un grand festin de l'Amour. Ces anges de la présence de Dieu me mirent à même de me lever et de parler sans le moindre vestige de crainte. Cela fut pour moi une grande bénédiction car le mesmérisme de la limitation fut brisé.
Je désire exprimer la gratitude que je ressens au fond de mon cœur de ce que l'article "La Vie" par notre chère Guide ait été publié (Sentinel du 2 février et Le Héraut d'avril 1918). Quelle bénédiction pour ceuv qui se trouvent sur le champ de bataille! C'est un énoncé tellement clair de la vie qu'il détruit la mort, cette illusion que le monde a tant redoutée. Je ne saurais exprimer en paroles ma gratitude pour la Science Chrétienne, cette gratitude ne peut se prouver que dans les ceuvres journalières qu'on accomplit avec amour pour autrui.
Londres, Angleterre.
