Le ministère de l'enseigneur dans l'école du dimanche de la Science Chrétienne, c'est de représenter en pensées, en paroles et en actes, le plus haut sens de la. perfection que la compréhension humaine puisse atteindre, et de faire tous ses efforts pour que cet idéal s'épanouisse dans les élèves. "Soyez donc parfaits," ces paroles devraient toujours être la devise enluminée devant la pensée de l'enseigneur. On ne devrait tolérer aucun manque de sincérité, aucun exposé inexact du Principe, aucun énoncé impropre de la vérité. Il ne faut pas qu'il y ait la domination personnelle, la partialité ou le désir d'agrandissement, autrement l'enseignement serait tel "un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit."
La pensée de l'enfant s'attend à ce que les préceptes soient suivis de la pratique et de l'exemple. Sa foi pure n'a pas encore atteint la charité et le pardon nécessaires pour tempérer les fautes humaines. La pensée réceptive de l'enfant reçoit les impressions mentales plus facilement qu'il ne reçoit des images communiquées par des paroles. Donc, si la pensée de l'enseigneur est impure, si elle manque d'amour, si elle est égoïste ou volontaire, la pensée de l'enfant sentira aussitôt que quelque chose cloche, et il en résultera que l'enfant sera agité, sans qu'on puisse s'expliquer pourquoi, qu'il ne prendra aucun intérêt à la leçon, qu'il sera volontaire et méchant. Un praticien ne saurait guérir une maladie tant qu'il la tient pour réelle dans sa propre pensée, et une manifestation pure et heureuse de bonté et de spiritualité ne saurait non plus se produire chez les élèves si la pensée de l'enseigneur n'est pas pure. Ce n'est que dans la mesure où la pensée est élevée au-dessus de la matérialité, qu'elle est affranchie de la sensualité et de la haine, que l'enseigneur peut espérer guider la pensée des élèves vers la joie de l'obéissance à l'Amour divin.
Penserait-on jamais qu'un enfant eût pu être difficile, entêté ou volontaire dans la présence de Jésus? Non! Pourquoi? Parce que toute la pensée de Jésus était telle l'amour d'une tendre mère, si parfaite dans son infinie compassion qu'elle pouvait, non seulement calmer la mer houleuse, mais encore pénétrer, imprégner et transformer toute pensée réceptive, calmer les tempêtes de l'entendement mortel avec cette calme conscience de paix, qui est le signe du Christ toujours-présent.
Le ministère de l'enseigneur de l'école du dimanche, c'est donc d'entreprendre le travail avec tout l'amour-Christ qu'il pourra discerner et démontrer. Il lui faut exprimer l'esprit de la vérité qu'il enseigne, avec une douceur, une humilité et une obéissance ferventes. Ce sens mental élevé établit une base saine et amicale de travail entre l'enseigneur et les élèves. Ce sens constitue l'unité de la pensée et de l'intention. Tous se sont réunis, tels ceux qui marchent dans la lumière, pour donner et recevoir, de part et d'autre, quelque peu de la compréhension la plus élevée de Dieu et de l'homme. Reconnaître et maintenir cette attitude mentale bannit toute crainte, toute réticence, toute timidité. Cette attitude mentale base son travail sur la confiance et ouvre toutes grandes les portes de la foi et de la réceptivité. Alors la discipline n'est plus que la suprématie de l'Esprit, et l'obéissance s'ensuit spontanément.
Mrs. Eddy dit à la page 31 de Science et Santé en parlant du grand Maître: "Jésus enseigna à ses disciples que l'application du pouvoir guérisseur de la Vérité et de l'Amour est le premier des devoirs Chrétiens." Ce point essentiel de divergence entre la Science Chrétienne et d'autres formes de la religion devra être soigneusement expliqué à l'école du dimanche. Bien des enfants venant à l'école du dimanche de la Science Chrétienne sont les seuls à porter la semence de la Vérité dans des foyers où sans cela il se passerait peut-être bien du temps avant qu'elle entre; et par conséquent cette graine dans la pensée des enfants devrait s'accompagner de la réalisation de son pouvoir de porter des fruits. A chaque pas on devrait enseigner à l'enfant à reconnaître les résultats guérisseurs de l'instruction qui lui a été donnée, résultats qui proviennent de son application pratique de ces enseignements dans l'expérience journalière.
Enseigner à l'enfant les vérités fondamentales de la Science Chrétienne simplement en tant que vérités abstraites sans lui donner de simples illustrations de leur portée spirituelle, et sans lui expliquer la valeur démontrable de ces vérités, c'est laisser la pensée dans la confusion. Ce qu'il faut donc à l'enseigneur, c'est d'avoir une connaissance si pratique et si serviable de la Science Chrétienne qu'il pourra toujours exprimer clairement la profonde simplicité de la vérité. Plus l'enseigneur a eu d'expérience et plus il s'est consacré pieusement à la Science Chrétienne, plus il trouvera facile de donner à l'élève la simple connaissance de Dieu avec le pouvoir qui accompagne cette connaissance, plutôt que des spéculations compliquées et entrelacées de l'entendement humain. La mission de l'enseigneur est de donner à l'enfant à chaque leçon l'inspiration qui produira en lui l'esprit aimant qui cherchera à rendre service à Dieu et à l'homme, afin que le bonheur qu'il y trouve, ainsi que les victoires remportées sur les mauvaises pensées et les mauvaises actions, établissent en lui le sens que l'harmonie, le règne de la justice, le royaume des cieux sont toujours présents. Ainsi on pourra faire voir aux enfants que c'est pour eux un plus grand bienfait de venir à l'école du dimanche de la Science Chrétienne que d'avoir les parties de plaisir, les fêtes et cætera, dont leur parlent d'autres enfants qui vont à d'autres écoles du dimanche, et ils ne regretteront plus ces choses. Alors disparaîtra le désir de ne chercher que les plaisirs, désir qui n'apporte aucun des bons résultats de la guérison.
Peut-être l'espérance de voir s'accomplir ce que désirait notre Guide pour les enfants de l'école du dimanche peut-elle le mieux s'exprimer dans ses propres paroles (Pulpit and Press, p. 9): "O enfants, c'est vous les remparts de la liberté, le ciment de la société, l'espoir de notre race!" En vérité c'est une mission sacrée que celle de l'enseigneur de l'école du dimanche de la Science Chrétienne. De nobles efforts, un amour consacré, une vie sanctifiée, telles sont les choses qui seules peuvent nous préparer pour cette haute vocation. Puisse chacun qui est appelé à ce joyeux service dans la vigne de notre Seigneur revêtir "le lien de la perfection" et se rappeler l'injonction de notre Guide (Miscellaneous Writings, p. 93), "Étudiants bien-aimés, enseignez de telle sorte que la postérité vous bénisse et que le cœur de l'histoire se réjouisse."