Mrs. Eddy dit à la page 410 de Science et Santé: "Chaque nouvelle épreuve de notre foi en Dieu nous fortifie. Plus la condition matérielle devant être vaincue par l'Esprit semble difficile, plus notre foi devrait être grande et notre amour pur." Que de fois les Scientistes Chrétiens ont prouvé la vérité de cet énoncé lorsqu'ils ont dû vaincre des conditions matérielles qui s'étaient présentées et qui avaient revêtu une telle importance que non seulement leur foi et leur amour, mais encore leur compréhension, ont été éprouvés.
Il se peut qu'un être cher semble lent à céder à l'influence purificatrice de la Vérité. Il se peut que notre foi et notre amour aient été mis à l'épreuve par certains vilains traits de caractère renfermant peut-être beaucoup des "œuvres de la chair" dont Paul nous dit dans son épître aux Galates, qu'elles sont rendues manifestes. Bien qu'à présent nous soyons loin de voir que ceux qui nous sont chers sont à l'image et à la ressemblance de Dieu, néanmoins, si nous nous trouvons en face d'une épreuve à laquelle il est impossible, humainement, d'échapper, nous nous tournons absolument vers Dieu dans notre extrémité et nous y trouvons notre aide, alors nous disons: "Ce qui est à Toi." D'innombrables mères Scientistes Chrétiennes ont dû prouver que ceci est vrai; elles ont dû passer à travers l'épreuve de la foi en Dieu alors qu'elles ont été appelées à offrir leurs fils pour la grande cause de la Vérité, la guerre où "Michel et ses anges combattaient contre le dragon," ainsi que nous le dit l'Apocalypse. Il est très réconfortant de savoir que Michel et ses anges remportèrent la victoire.
Une de ces mères a lieu d'être profondément reconnaissante de la révélation de la vérité qui lui vint par une belle matinée du printemps passé, alors qu'elle reçut une lettre annonçant que son fils unique s'était engagé dans un camp d'entraînement pour les Officiers de la Réserve près de son home, et qu'il s'attendait à être appelé d'un moment à l'autre. Cette nouvelle la surprit, car son fils avait dépassé l'âge de la conscription et elle n'avait pas songé que la chose fût possible. Tout sembla avoir changé en un clin d'œil! Le beau soleil paraissait terne, la force avec laquelle elle avait entrepris la tâche de la journée sembla l'avoir quittée, et elle resta assise, les mains jointes, les yeux troubles, se répétant les paroles suivantes de la lettre qu'elle venait de recevoir: "Il déclara qu'il ne pouvait être un embusqué, car le premier des devoirs, c'était de servir la patrie, le second, c'était d'éviter à sa mère, à sa femme et à ses enfants le sort des femmes de la Belgique, et le troisième devoir, bien qu'il ne fût pas le moins important, était celui que lui imposaient la Vérité, Dieu et la cause de l'humanité."
Cette mère savait bien que son fils n'eût pu agir autrement; ses ancêtres ne s'étaient-ils pas offerts à la patrie lorsque celle-ci avait besoin de leur aide? Leurs mères à eux n'avaient-elles pas été braves et loyales, et elle, pouvait-elle faire preuve de moins de patriotisme? Mais c'était son fils unique. Ces autres mères avaient eu de grandes familles et cela même leur avait rendu la chose plus facile. Avec quelle habileté l'ancien serpent argumentait, présentant tantôt une raison, tantôt une autre, mais l'Amour disait tout bas: " 'Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.'" N'est-ce pas là ce que votre fils est prêt à faire? Alors, le tentateur fut chassé, la "vapeur" se dissipa, et ces paroles apparurent telle l'écriture sur la muraille: "Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, et ... offre-le en holocauste." La lutte était finie.
Elle lut avec recueillement dans la Bible le message que Dieu envoya à Abraham, et en lisant elle réalisa ce que cela voulait dire d'offrir son fils unique pour la cause de la Vérité contre l'erreur. Il lui fallait affranchir sa pensée de la croyance pécheresse que son fils lui appartenait et libérer son fils de tout ce qui le rivait à la croyance à une naissance matérielle; comme Abraham elle devait renoncer à son sens humain d'un fils né de la chair—et c'est là tout ce que peut revendiquer une mère humaine—et savoir qu'elle ne pouvait offrir en holocauste le Fils de Dieu, car cette idée spirituelle ne saurait être sacrifiée humainement. Ainsi lui fut révélé le fait que le sens humain de fils est le fils de l'esclave, né selon la chair, mais que le fils de la promesse était celui qui ne pouvait être sacrifié, le fils de la femme libre. Alors lui vinrent comme une bénédiction les paroles que Dieu adressa à Abraham: "Car maintenant je sais que tu crains Dieu, puisque tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique," et elle se sentit réconfortée. Maintenant elle se réjouit journellement d'avoir eu sa vision purifiée sur la montagne de la révélation, ce qui, grâce à sa compréhension spiritualisée, lui a révélé clairement ce que signifie réellement l'expression "ton unique."