Rien ne semble peut-être plus logique à la raison humaine que le fait que le Principe est impératif et absolu, et que par conséquent il est démontrable. Tout énoncé scientifique comporte une preuve, selon une loi établie et gouvernante, laquelle loi ne peut absolument pas admettre la moindre "variation, ni aucune ombre de changement." Cependant, tandis que l'humanité soutient ce fait comme étant une nécessité fondamentale à l'égard des soi-disant sciences physiques, elle continue apparemment à croire que la Science de l'être est incompréhensible, plus ou moins accidentelle, sujette aux changements du hasard, n'ayant aucune loi invariable par laquelle elle soit gouvernée ni aucun Principe par lequel elle puisse être démontrée.
L'entendement humain considère la discorde comme étant l'état naturel de l'être et ce à quoi il aboutira, tout en admettant qu'il soit impossible que la discorde émane ou provienne de l'opération d'une loi parfaite, ou Principe. Il est évident que quelque réel ou vrai que puisse paraître un état, il ne peut absolument être ni l'un ni l'autre, à moins qu'il ne soit fondé sur la réalité, et par conséquent invariable et susceptible de preuve. De même, si les discordes accompagnant l'existence matérielle étaient vraies ou fondées sur la vérité, il serait absolument impossible de les vaincre et ce serait en vain qu'on tenterait de le faire.
Il est facile de se représenter l'impuissance de l'élève qui cherche vaguement à résoudre un problème en mathématiques, lorsque, par exemple, il prend un état erroné qui s'est produit, pour la conséquence directe de l'opération d'une règle fondamentale des mathématiques. Ne devrait-il pas plutôt savoir que dans la mesure où il aura acquis une connaissance exacte de la règle et de son opération, il pourra prouver la justesse de la règle et échapper ainsi aux expériences discordantes qui accompagnent l'ignorance de la loi des mathématiques ou la désobéissance à cette loi. Si ceci est vrai par rapport à la loi qui gouverne les nombres, combien cela doit-il être vrai par rapport à la Science sur laquelle l'éternité est basée—cette Science qui est la loi de Dieu, la Science de l'être?
A la page 340 de "Science et Santé avec la Clef des Écritures," Mrs. Eddy dit: "Le Principe divin du Premier Commandement est la base de la Science de l'être, par laquelle l'homme démontre la santé, la sainteté et la vie éternelle." Pour faire une démonstration conformément au Premier Commandement: "Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face," il est certainement très important d'avoir une connaissance exacte de Dieu et de l'opération de Ses lois. En parlant au présent, Jésus dit: "C'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ." Notre premier devoir est donc de connaître Dieu, en qui "nous avons la vie, le mouvement et l'être," d'acquérir cette connaissance en suivant l'exemple et l'enseignement de Jésus, qui démontra indubitablement le Principe du Christ toujours présent et immanent.
Connaître Dieu ou devenir conscient de Dieu implique naturellement et nécessairement qu'on devient conscient de tout ce qui émane de Lui par l'opération de Sa loi immuable et omnipotente. Dieu est Esprit, et Ses lois sont spirituelles, provenant de la Vie, la Vérité et l'Amour, et gouvernant toute manifestation du bien. Il s'ensuit par conséquent que toute condition qui semble manifester le mal, la mort, l'erreur, la haine ou la discorde de toute nature, résulte de l'ignorance de Dieu, non de la connaissance de Dieu. Dieu, étant Esprit, on ne peut L'approcher que par la compréhension spirituelle, qui doit remplacer la soi-disant connaissance matérielle. La seule manière dont il soit possible de s'élever au-dessus des conditions matérielles discordantes, c'est d'apprendre à être conscient de Dieu et de la loi spirituelle. On n'aspire à cette croissance spirituelle et on n'y arrive que grâce à la réalisation du fait capital que le bien, le seul bien, et sa manifestation sont réels et éternels.
Si on admet que la matière ou le mal soit autre chose qu'une croyance, si on lui donne de la réalité de quelque façon que ce soit comme étant le produit ou la manifestation de Dieu, le bien, cette admission fermera aussitôt toute voie au progrès et exclura toute possibilité de s'élever au-dessus de l'erreur par la croissance. Non seulement on obvierait par cette admission à la nécessité de la vaincre, mais encore on en ferait une chose désirable et digne d'être nourrie. Mais la Science Chrétienne, s'attaquant au mal, au point de vue de son irréalité et de son impuissance, lui dérobe aussitôt tout droit ou toute prétention à l'existence, de sorte qu'il cesse d'être considéré comme une chose concrète qui doit être annihilée, et devient une chose nulle, sans nom, qui disparaîtra dès que les rayons de la Vérité seront projetés sur elle.
On ne saurait sincèrement nourrir la croyance qu'un mensonge est vrai une fois qu'on a appris qu'il est faux. Alors, ayant établi le fait que le mal n'est qu'un fantôme de la croyance, sans pouvoir ni entité, nous pouvons mieux atteindre la compréhension spirituelle de l'absoluité du bien. Il est également clair que dans la mesure où l'on deviendra conscient de la compréhension spirituelle de la santé, de l'harmonie et de l'abondance, on perdra le sens de la maladie, de la discorde et du manque.
L'apparente difficulté qu'on trouve à devenir conscient uniquement de conditions harmonieuses, gît en ceci: que l'humanité s'efforce de le faire en s'appuyant sur le témoignage des sens physiques,—tâche impossible à remplir, étant donné le fait que, dans le domaine de l'être spirituel harmonieux, il n'existe que des réalités dont les sens physiques ne peuvent donner aucune preuve. Nous rattacher au sens matériel de la substance, ou mettre notre espérance dans "les richesses incertaines," c'est assurément entraver nos progrès vers cet état spirituel de la conscience que cherchait le jeune homme auquel Jésus dit: "Va, vends ce que tu as, ... puis, viens et suis-moi," et c'est également nous en barrer l'entrée. Lorsqu'on se rend compte que la paix et la sécurité de l'harmonie céleste sont un état de l'Entendement auquel il faut atteindre ici et maintenant par la compréhension spirituelle, il n'est pas difficile de voir qu'il est plus aisé au chameau de passer "par le trou d'une aiguille," qu'il ne l'est à l'entendement mortel, trop chargé de croyances matérielles, de comprendre cet état divin de l'être.
A en juger d'après le témoignage des sens physiques, l'éternelle présence de la bonté et de l'abondance intarissables de Dieu est cachée par la crainte de manquer et par la soi-disant évidence d'un pouvoir en dehors de Dieu. Alors nous nous écrions comme le fit le serviteur d'Élisée: "Comment ferons-nous?" Nous trouverons alors qu'Élisée prescrivit le seul remède parfait lorsqu'il dit: "O Éternel, daigne ouvrir les yeux de mon serviteur, afin qu'il puisse voir;" en d'autres termes: augmente sa compréhension spirituelle afin qu'il voie et sache que les armées de la Vérité et de l'Amour sont pour toujours campées autour de nous.
De même que celui qui rêve entre dans le rêve et en fait partie, de même la soi-disant conscience du mal fait partie du mal et tous deux semblent être réels et vrais. Cependant, le fait d'avoir les yeux ouverts à la vérité, révèle qu'ils sont tous deux faux et irréels. Le rêveur découvre en se réveillant que, dans les croyances de son rêve il a éprouvé, soit la joie, soit la souffrance dans la mesure où le rêve lui paraissait réel, et la Science Chrétienne montre que toute soi-disant conscience de ce qui voudrait s'opposer à Dieu est également une illusion.
Ce n'était pas une croyance à la réalité et au pouvoir de la loi mortelle des "Mèdes et des Perses" qui mit Daniel à même de prouver l'omnipotence de la loi de Dieu lorsque le décret ordonna qu'il fût jeté dans la fosse aux lions, c'était la connaissance consciente de Dieu qu'il avait acquise grâce à sa communion spirituelle avec Lui, qui le prépara à démontrer avec une certitude absolue, l'opération invariable de la loi divine. Nous ne trouvons pas Daniel suppliant Dieu de le délivrer d'une épreuve qu'Il n'avait pas occasionnée, mais nous voyons que Daniel "se mettait trois fois par jour à genoux, et il priait et louait Dieu, comme il l'avait fait auparavant." Il se servait de la prière pour trouver du réconfort et augmenter sa compréhension spirituelle. Ce n'était qu'en habitant "dans la retraite secrète du Très-Haut," dans la présence consciente de Dieu, qu'il lui fut possible de donner le démenti à la loi erronée et qu'il put prouver que le produit du sens matériel—la haine, la malice, l'envie, la jalousie, etc., est irréel et absolument impuissant à porter atteinte à ceux qui sont en sécurité dans la compréhension de l'opération de la loi parfaite de Dieu.
Grâce à la vie et aux écrits de Mrs. Eddy, l'humanité peut aujourd'hui, par l'étude et l'application de ses enseignements, comprendre ce Principe divin de l'être et le démontrer par la guérison de la maladie et la victoire sur le péché. Tout Scientiste Chrétien qui a tant soit peu démontré sa compréhension peut dire comme St. Paul: "J'ai donc sujet de me glorifier en Jésus-Christ pour ce qui regarde le service de Dieu."