L'illumination spirituelle projetée par la Science Chrétienne sur la vie de notre Maître nous montre qu'il n'était superficiel ni dans ses pensées, ni dans ses paroles, ni dans ses actes. Dans chaque récit de guérison effectuée par lui, on trouvera, outre la preuve et l'encouragement que renferment ces récits, des leçons pleines d'inspiration, et que peuvent percevoir tous ceux qui, se détachant des entraves de la vieille éducation théologique et matérialiste, veulent bien approfondir ce sujet par la transparente lentille de la compréhension spirituelle.
L'histoire de la guérison des dix lépreux, dont un seul revint pour rendre grâces, a toujours servi à réveiller l'appréciation et la gratitude, mais à celui qui l'étudie minutieusement il s'y révèle encore d'autres leçons riches et bienfaisantes. Dans presque tous les cas de guérison effectués par Jésus il faut remarquer qu'il demanda au patient de faire quelque effort, et il est certain que la guérison qui suivit la prompte obéissance au commandement de la sagesse en dépendait. Il dit simplement aux dix lépreux: "Allez, montrez-vous aux sacrificateurs," et ils obéirent sans hésitation, bien que la suggestion eût facilement pu leur venir d'attendre qu'ils fussent guéris avant d'aller vers les sacrificateurs; mais non, nous lisons qu'ils obéirent à l'injonction spirituelle, et "en y allant, ils furent rendus nets."
Il est aisé de voir que ces hommes auraient pu retarder la réalisation de leur guérison en écoutant les suggestions de doutes et de craintes, basées sur le témoignage du sens matériel, qui auraient pu les pousser à attendre au bord du chemin que leur guérison se fût manifestée avant qu'ils se rendissent auprès des sacrificateurs. Le fait d'attendre au bord du chemin ne leur avait pas apporté la guérison, et ce n'est pas ce qui l'apportera jamais à qui que ce soit. On nous dit que lorsque les enfants d'Israël se trouvèrent en face de la Mer Rouge, l'Éternel dit à Moïse: "Pourquoi cries-tu à moi? Parle aux enfants d'Israël, et qu'ils marchent." Les enfants d'Israël ayant obéi à la voix divine qui parlait par Moïse et leur enjoignait de marcher, obtinrent leur délivrance. De même ces dix lépreux obéirent à Christ Jésus, et "en y allant, [chez les sacrificateurs,] ils furent rendus nets."
Selon le Maître il fallait rendre à César ce qui appartenait à César; il obéissait donc à la loi rabbinique de la purification en envoyant ces hommes vers les prêtres lévitiques. De même, notre Guide enseigne expressément aux Scientistes Chrétiens à suivre l'exemple de Jésus en obéissant aux lois relatives à la quarantaine et en rapportant aux autorités les maladies désignées par eux comme étant contagieuses.
Lorsque nous examinons plus à fond ces versets de l'Écriture, nous trouvons qu'une lecture faite à la légère ne sert pas à nous ouvrir les riches trésors de la Vérité qui s'y trouvent. N'est-ce pas le livre de la Science Chrétienne "Science et Santé avec la Clef des Écritures" qui nous ouvre le plus grand trésor spirituel que nous puissions trouver dans ce récit de la guérison, et nous révèle la leçon la plus pleine d'inspiration que nous puissions en apprendre. Mrs. Eddy dit à la page 141: "En guérissant les malades et les pécheurs, Jésus élabora le fait que la manifestation de la guérison est la conséquence de l'intelligence du Principe divin et de l'esprit du Christ qui gouvernait le Jésus corporel." Elle ajoute que pour le Principe: "Il n'est de prêtre que l'homme spiritualisé."
Cette idée scientifique concernant la prêtrise nous montre que l'injonction de Jésus, dans son sens le plus élevé et le plus spirituel, n'avait pas pour but d'envoyer les lépreux à une personne revêtue d'ornements sacerdotaux, mais de les diriger vers la perception de leur véritable moi spirituel, afin qu'ils découvrissent par cela qu'ils étaient tels que l'homme a toujours été, c'est-à-dire: sains, purs et libres. Ce fut cette perception de l'homme qui permit au Maître de dévoir, et par conséquent de guérir, l'état lépreux, ainsi que l'écrit si clairement Mrs. Eddy à la page 476 de Science et Santé: "Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. Dans cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades." Nous lisons plus loin dans l'Écriture que sur les dix lépreux qui furent rendus nets, seul "l'un d'entre eux ... revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix," et faisant ceci avant même de s'être montré au sacrificateur. C'est lui qui répondit le plus vite à la perception que Jésus avait de l'Esprit et de l'homme spirituel, et c'est ce que reconnut notre Maître en le déclarant déjà sain.
De nos jours bien des gens sont asservis à des états lépreux de la pensée, tels que la crainte, l'égoïsme, l'envie, la passion, la haine et d'autres croyances flétrissantes, qui se sont peut-être extériorisées sur le corps en tant que maladie. Leur espoir de délivrance, qui s'était pour ainsi dire éteint, se rallume lorsqu'ils apprennent que le Christ guérisseur et salvateur, qu'ont perçu Abraham, Moïse et les prophètes, et que manifesta si complètement Christ Jésus, se fait de nouveau jour par la Science Chrétienne. A ceux qui se détournent de l'homme mortel vers Dieu, de la matière vers l'Esprit, s'adresse comme aux dix lépreux, l'injonction de sortir de leur fausse conscience et de se montrer à l'idée spirituelle de l'homme, ou, ainsi que le dit Mrs. Eddy à la page 476 de Science et Santé, de chercher "ardemment l'état spirituel de l'homme, qui est en dehors de tout moi matériel."
En obéissant à ce précepte divin, les hommes trouvent aujourd'hui comme autrefois que, à mesure qu'ils avancent dans le chemin du penser juste et spirituel, ils sont guéris. Heureux ceux qui apprennent de bonne heure que ce dont ils ont besoin et qu'ils désirent n'est pas le bien-être physique, mais la compréhension spirituelle; on ne trouvera pas ceux-ci parmi les neuf, mais parmi ceux qui reviennent et qui, se jetant aux pieds du Christ en toute humilité et gratitude, glorifient Dieu.
