Lorsque l'enfant prodigue voulut faire à son propre gré, il se mit bien loin de son père. Il voulait être son propre maître, à ce qu'il pensait. Il ramassa tout ce que son père lui avait donné, et "partit pour un pays éloigné." Il n'emporta pas consciemment sa possession la plus précieuse, l'amour de son père, c'est-à-dire que cet amour n'était pas dans sa pensée. Le sens qu'il avait de son père était comme celui qu'a le méchant concernant Dieu et dont il est dit dans la Bible que Dieu n'occupe pas toute sa pensée.
Un changement pourrait-il s'opérer dans un tel état sans qu'on se rapproche de Dieu? et se rapprocher de Dieu c'est accueillir la pensée de Dieu, avoir des aspirations vers Dieu. L'enfant prodigue se leva, et fit le long voyage nécessaire pour revenir de ce pays éloigné; et son père avec une compassion intarissable courut à sa rencontre et lui pardonna sa faute, lui montrant ainsi son amour inchangé. Ce fait n'illustre-t-il pas la vérité métaphysique énoncée par Jacques: "Approchez-vous de Dieu et il s'approchera de vous"?
Le navigateur primitif qui posa sur le liège flottant le fer aimanté, et qui vit cette aiguille flottante chercher l'étoile polaire avec une attirance perpétuelle, observa une pertinacité comme celle qui caractérise les hommes dont les activités indiquent toujours l'orientation de leurs désirs. L'homme bon que fait-il si ce n'est de suivre l'orientation de ses mobiles? Le soi-disant pécheur que fait-il si ce n'est d'accomplir ses désirs? Chacun se porte vers ce qui selon sa croyance le satisfera, et c'est là ce à quoi il obéit. Paul expliqua très clairement ceci lorsqu'il dit en écrivant aux Romains: "Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes les esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l'obéissance pour la justice?
Nombre de personnes affrontent la vie comme le fait le petit paysan à la foire du comté, qui, écoutant les voix bruyantes des hommes annonçant divers spectacles, et des marchands ambulants, est poussé ça et là par la curiosité et l'avarice, jusqu'à ce que sa petite réserve d'argent soit toute dépensée sans qu'il ait reçu en retour rien qui vaille. Il y a trop de gens qui sont "flottants et emportés à tout vent de doctrines," cherchant le bien partout sauf là où il se trouve. Le besoin du prodigue, c'était son foyer, et c'est là qu'était son père. Le grand besoin des humains, c'est l'amour, et c'est là qu'est Dieu. Donc, de même que le prodigue se rapprocha de son père pour trouver sa demeure, nous aussi devrions nous rapprocher de Dieu et découvrir chacun pour soi que Dieu est Amour.
Y a-t-il quelque mystère touchant ce rapprochement à la Divinité? Absolument aucun. Notre enseigneur dans la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, a rendu ceci très clair dans cette belle élucidation de la Prière, qui forme le premier chapitre du livre de texte. Notre joyeux progrès vers Dieu est donc le procédé d'avoir des anges pour hôtes, et les anges sont définis à la page 581 de Science et Santé comme suit: "Les pensées de Dieu se communiquant à l'homme; des intuitions spirituelles, pures et parfaites; l'inspiration de la bonté, de la pureté et de l'immortalité, neutralisant tout mal, toute sensualité et toute mortalité.
L'entendement humain essaie souvent de se bien représenter en prétendant posséder une bonté qui lui est propre, et dont il se sert pour en tirer quelque avantage. C'est comme si l'enfant prodigue s'était avancé vers son père en disant: "Je ne suis pas aussi mauvais que vous le croyez." Voici quelles furent ses paroles: "Mon Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils," et ce repentir le rapprocha de son père. Il n'essaya pas de se placer lui-même, mais il se laissa placer par son père; et son père lui assigna sa place en faisant disparaître le pécheur et en faisant paraître le fils.
C'est lorsque apparaît le fils de Dieu, exprimant l'image de Dieu que l'immortalité aussi est exprimée et que disparaît l'entendement mortel avec son orgueil, sa crainte, son péché et sa vantardise. C'est alors que devient évident ce que "l'énoncé scientifique de l'être" nous rappelle si souvent—savoir, que "tout est l'Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout en tout" (Science et Santé, p. 468).