Dans le cantique bien connu qui commence par ces paroles: "La prière est le désir sincère du cœur" (Hymnal, p. 91) l'on trouve cette ligne: "Il pénètre dans le ciel par la prière." De même que l'évangile de Jésus, la Science Chrétienne déclare: "Le royaume des cieux est proche," est "au-dedans de vous." Il ne faut pas nous attendre à pénétrer dans le ciel par la mort ou par une expérience humaine quelconque, mais par la véritable prière. Mrs. Eddy a surabondamment béni le monde en lui enseignant à prier comme Jésus priait, et à obtenir ainsi les mêmes résultats. A la page 15 et à la page 16 de Science et Santé, elle donne sur la prière les instructions les plus simples, les plus élevées et les plus pratiques. Ces deux pages ont été le point décisif de bien des carrières et ont marqué dans la vie de ses disciples loyaux la différence entre le ciel et l'enfer.
Tous les Chrétiens s'accordent à croire que le ciel est un état d'harmonie parfaite. Il n'y a là ni péché ni peines, ni maladie ni mort; il n'y a que Dieu et Ses idées spirituelles. Quel don plus précieux y a-t-il pour un monde lassé, malade et pécheur, que cette compréhension qui leur apprend à bien prier, et par conséquent à pénétrer dans le ciel ici et maintenant? On entend souvent dire: "Dieu semble si loin, comment puis-je réaliser Sa présence et Son pouvoir?" Le ciel et Dieu, et le vous et le moi créés par Dieu, sont aussi loin de la haine, de la maladie, de la pauvreté, du péché et de la crainte, que la lumière est loin des ténèbres. Donc, le seul moyen de franchir cet abîme sans pont est de nous séparer complètement de tout ce qui est loin de Dieu et du ciel. St. Jacques a dit: "Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous." Nous ne pouvons séparer le mal de ce que nous pensons de nous-mêmes ou des autres, tant que nous croyons que le mal est réel, et que nous affirmons qu'il l'est. La Science nous montre que le chemin étroit et resserré est l'absolu qui ne permet pas de temporiser.
Mrs. Eddy dit à la page 14 de Science et Santé: "Absolument séparée de la croyance à une existence matérielle et du songe de cette existence, est la Vie divine, qui révèle l'intelligence spirituelle et la conscience de la domination qu'a l'homme sur toute la terre." Ce songe de l'existence matérielle qui témoigne du mal et qui semble entraver notre réalisation du royaume des cieux "au-dedans de vous" n'est que l'évidence des sens. Faisons donc comme Jésus, allons souvent à l'écart, fermons les yeux et les oreilles à toute matérialité, bannissons toutes pensées mauvaises ou craintives; et à mesure que ces fausses prétentions seront réduites successivement au silence, nous pénétrerons dans le ciel, nous sentirons la présence de Dieu et Sa totalité. Alors nous commencerons à connaître dans une certaine mesure la substance de l'Esprit, la liberté de l'infinité, et à comprendre comment il se fait qu'il n'y a ni vie ni substance dans la matière.
La première salutation angélique qui nous accueille lorsque nous passons par ces portes éternelles est: "Paix sur la terre, bienveillance envers les hommes." Si nous n'entendons pas cette salutation, ou si nous n'en devenons pas conscients, alors nous devons nous efforcer plus sincèrement et plus complètement de vider notre pensée de la propre-volonté, de la propre-justification, des concepts erronés concernant notre prochain ou des mauvais motifs et des mauvais désirs de notre propre cœur. Le chemin est étroit et resserré. Il nous faut lutter hardiment contre la croyance que l'argent ou la matière peuvent nous fournir quoi que ce soit, ou que le manque de ces choses peut nous priver de quoi que ce soit de bon et de réel, et il nous faut vaincre cette croyance afin de pouvoir dire sincèrement ce que dit le Maître: "Que Ta volonté soit faite, et non la mienne."
Cette salutation silencieuse et paisible qui accueille celui qui cherche sa demeure dans le ciel, est suivie de près d'une merveilleuse élévation de pensée; d'une lumière effulgente qui nous révèle de vastes profondeurs de joie, de force, d'harmonie, de beauté et de pouvoir, inconnues jusque-là. Nous sommes environnés de toutes parts du trésor céleste que Jésus promit au jeune homme riche s'il voulait changer du matériel au spirituel son sens de la valeur des choses, et nous savons pourquoi Jésus fut attristé lorsque le jeune homme s'en alla sans pouvoir se défaire de son amour "de grands biens."
A mesure que la vision devient de plus en plus claire pour notre pensée ravie et qu'elle s'enracine plus profondément dans notre cœur, une transformation merveilleuse s'opère. Un jour, quand Jésus priait, ses disciples le virent transfiguré,—sa figure brillait, et même ses vêtements étaient radieux. Dans la mesure où nous commençons à devenir réceptifs à ce pouvoir transformateur, l'activité vitale des idées justes, nous comprenons jusqu'à un certain point comment et pourquoi la prière de Jésus le transfigura, et nous savons et sommes à même de prouver, tant pour nous que pour les autres, que cette vraie conception de l'être a le pouvoir de guérir. Elle transforme la discorde quelle qu'elle soit en harmonie. Non seulement elle nous stimule, nous purifie et nous gouverne, mais encore elle stimule, purifie et gouverne toutes nos affaires ainsi que les personnes qui viennent nous demander de l'aide. A la page 263 de Science et Santé, Mrs. Eddy écrit: "Lorsque l'homme mortel fondra ses pensées de l'existence avec les spirituelles et n'agira que comme Dieu agit, il ne tâtonnera plus dans l'obscurité et ne s'attachera plus à la terre faute d'avoir goûté le ciel. Les croyances charnelles nous frustrent."
Il ne peut y avoir d'idolâtrie dans le ciel. Il arrive parfois qu'on a pendant longtemps nourri du ressentiment ou quelque faux concept, jusqu'à ce qu'il soit devenu une idole, car on le sert et on lui obéit au lieu d'obéir au divin Principe, l'Amour. Il est clair qu'on doit renoncer à l'une de ces deux choses: l'idole ou l'espoir de gagner le ciel,—la santé, la paix, la joie, l'abondance, et la croissance spirituelle. C'est là le moment critique de notre expérience; c'est le moment où il nous faut choisir, le moment qui marque, soit la guérison et l'affranchissement, soit un enfoncement plus profond dans la souffrance. Jésus demanda un jour à un certain malade: "Veux-tu être guéri?" Aujourd'hui le Christ, la Vérité, nous pose à chacun la même question, et quelle réponse lui donnons-nous?
Ceux qui craignent de perdre quoi que ce soit en changeant leur manière de penser, en échangeant leur sens matériel et temporel des choses contre la compréhension plus élevée et plus vraie de l'être, se trompent manifestement. Nous ne pouvons attendre que ceux qui nous sont chers soient prêts à entrer au ciel avec nous. Cette transformation opérée en nous par la Vérité et l'Amour, aidera à briser le mesmérisme des sens qui chercherait à entraver autrui, et elle sera comme un fanal pour les marins perdus dans les ténèbres.
Ceux qui se font une règle d'entrer tous les jours dans le ciel, de laisser couler leurs pensées dans les voies divines, d'adopter le point de vue de Dieu et de connaître toutes choses à nouveau d'après un modèle divin, alors même que cela leur coûterait bien des efforts, bien des luttes et bien du temps avant que les sens soient suffisamment réduits au silence pour qu'on puisse entendre la voix de Dieu, ceux-là trouveront que la lutte diminuera chaque jour d'intensité, que l'on pénétrera plus avant dans la nouvelle naissance, qu'on en ressentira une joie plus grande et plus permanente et qu'il en ressortira une harmonie accrue. Jésus, en parlant de lui-même, dit qu'il était, "le Fils de l'homme qui est dans le ciel," et il peut arriver dans notre vie à un moment quelconque que si nous sommes fidèles nous aussi nous pourrons participer à cette désignation.
Dans la Science nous trouvons que n'importe où nous sommes, c'est là qu'est notre porte du ciel; c'est là que nous pouvons décharger nos fardeaux et pénétrer dans le ciel. Où que nous soyons, chez nous, à nos affaires, auprès d'un malade, dans un cachot, dans la foule, à l'église ou dans la solitude, là, à cet endroit même et à tout moment, nous pouvons fermer la porte de notre pensée à toute erreur, nous pouvons échapper au danger, aux tribulations, à la peine, aux soucis, à la fatigue, à la douleur, et pénétrer dans l'univers de Dieu, cet univers de paix et d'amour. Ainsi ce mortel revêt l'immortalité et ce corruptible revêt l'incorruptibilité jusqu'à ce que soit accompli ce qui est écrit: "La mort a été engloutie dans la victoire."
