Il semble étrange à celui qui étudie la Science Chrétienne, que quelqu'un puisse faire une objection à ce que les Scientistes Chrétiens expriment leur gratitude envers Mrs. Eddy, soit en public soit en particulier, bien que beaucoup puissent se rappeler qu'autrefois ils s'impatientaient eux-mêmes contre l'expression de cette reconnaissance. J'avais reçu bien des bénédictions de la Vérité avant d'avoir vraiment éprouvé de la gratitude envers celle qui découvrit et fonda la Science Chrétienne. La gratitude me vint comme conséquence d'un incident qui eut lieu la première année où j'étudiai les enseignements de Mrs. Eddy.
Mon bébé était tombé gravement malade, et l'absence de son père qui était à une distance de plusieurs centaines de milles augmentait encore mon sens de responsabilité humaine. Je faisais de sérieux efforts pour réaliser la vérité de l'être, mais pendant six jours ma petite ne faisait qu'empirer. Pendant ce temps, je la tenais dans mes bras nuit et jour. A chaque tentative que je faisais pour la déposer dans son berceau, elle poussait de tels gémissements que le sens humain de l'amour se soulevait en moi et que je la reprenais aussitôt dans mes bras. Tout effort que je faisais pour étudier la Leçon-Sermon quotidienne était vain, parce qu'il me semblait impossible de tenir à la fois l'enfant et le livre des leçons.
Le septième jour les symptômes de la maladie étaient plus marqués qu'ils ne l'avaient été jusque-là. Je sentais qu'il me fallait connaître la réalité spirituelle à un tel point que la crainte se détruirait et que je pourrais m'élever au-dessus de ce témoignage. Du matin au soir je répétai ces paroles de Mrs. Eddy: "Donne-nous de savoir,—que sur la terre comme au ciel,—Dieu est omnipotent, suprême" (Science et Santé, p. 17), et je priai ainsi: "Ô Dieu, donne-moi de savoir!" Lorsque, ce soir-là, l'enfant se fut endormie à dix heures, je la couchai dans son berceau, et courus chercher le Quarterly, la Bible et Science et Santé, puis je m'assis, ayant faim et soif de la justice, pour me nourrir du pain de vie. Le rafraîchissement spirituel qui s'ensuivit amena "la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence," et me mit vraiment à même de savoir que "Dieu est omnipotent, suprême." Il n'était pas nécessaire de regarder l'enfant endormie pour constater l'amélioration; il n'était pas nécessaire de guetter la disparition des divers symptômes qui avaient caractérisé la maladie. Le calme de l'intelligence spirituelle était rentré, et apportait la connaissance de la présence et du pouvoir de Dieu.
Longtemps après que les autres membres de la famille se fussent endormis, j'étais réveillée, et je remerciais Dieu pour la Science Chrétienne. Alors ma pensée de gratitude se dirigea vers Mrs. Eddy, dont le labeur fait avec amour et désintéressement avait rendu cette guérison possible. Je me rendis compte que l'instruction Chrétienne que j'avais reçue autrefois ne m'avait pas mise à même de connaître le pouvoir de Dieu à un tel moment. Même les mois que j'avais consacrés à l'étude et à la démonstration de la Science Chrétienne n'avaient pas suffi. Il me fallait voir clairement exposés les faits de la vie, avant que je pusse être élevée jusqu'à la perception du Christ, la Vérité. Ce dont j'avais eu besoin, c'était d'étudier plus à fond la Parole de Dieu; j'avais eu besoin de Science et Santé.
Alors je pensai à Mrs. Eddy, pour qui personne n'avait écrit Science et Santé, qui n'avait eu personne pour lui desceller la Bible, pour lui expliquer les paroles et les œuvres du Maître, qui n'avait pas eu les témoignages réjouissants du Sentinel et du Journal pour l'encourager dans ses démonstrations, mais qui avait poursuivi son chemin seule avec Dieu. Quelles épreuves notre brave Guide doit avoir eues dans les commencements!
En me souvenant de ces sept jours de lutte, me rappelant que les ténèbres avaient été dispersées par la lumière qui avait éclairé ma route, je me sentis envahie par la gratitude envers Mrs. Eddy qui avait travaillé avec tant d'ardeur et avait souffert afin que les peines puissent être épargnées au monde, et dont le travail avait été fait pour moi individuellement aussi bien que pour le monde entier. Pensant à ces choses, je savais qu'il m'était impossible de jamais être séparée de mon Guide, d'oublier d'être reconnaissante de ce que Mrs. Eddy n'avait pas travaillé uniquement pour elle-même, mais que son amour s'était efforcé de bénir l'humanité entière.
