« Soyez grands » ! C'est là une injonction que nous ne pouvons ignorer, car la grandeur fait intégralement partie de l'identité de l'homme. Il nous faut marcher avec noblesse parce que la majesté de la création du Père se manifeste dans l'homme.
« Soyez grands », nous demande Mary Baker Eddy dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 203), « non comme l'obélisque majestueux, ni en affectant d'être grands — mais seulement en faisant le bien. » La vraie grandeur ne se trouve pas toujours sur le piédestal de la popularité. La plante qui germe de la graine du bien apparaît tout doucement et croît sans cesse; c'est un développement intérieur et spirituel plutôt qu'une manifestation extérieure hâtivement achevée.
La Science Chrétienne enseigne que Dieu est le bien. En fait, Dieu est tout le bien qui existe. Par conséquent, le bien nous est tout aussi naturel que Dieu. Ce qui est dissemblable au bien ne peut être naturel pour nous. Dans la mesure où nous reconnaîtrons et démontrerons la totalité du bien, la marque de la grandeur spirituelle couronnera chacun de nos efforts sincères.
L'attrait du bien est si grand que depuis le commencement des temps, nombreux sont ceux qui l'ont recherché. De nos jours grâce à la Science Chrétienne, Mrs. Eddy nous a révélé Dieu en tant que le bien, en tant que « Celui qui sait tout, qui voit tout, en qui est toute action, toute sagesse, tout amour, et qui est éternel » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 587). Le bien ne devrait pas demeurer inutilisé. Il devrait être exprimé si nous voulons atteindre notre but.
C'est par l'amour, le reflet de l'Amour illimité, inépuisable, et qui renferme tout, que le bien s'exprime le plus clairement. Plus efficace que la simple sympathie, aide ou affection, l'Amour élève, purifie, et donne à l'individu le sentiment d'être complet et jamais seul, apportant ainsi une paix et une guérison certaines. Si l'Amour est notre haute retraite, il est aussi la base de notre démonstration de la noble force du bien et de la grandeur.
L'expression de l'Amour est merveilleusement illustrée dans l'histoire de la femme qui vint chez Simon le pharisien pour oindre les pieds de Jésus. On nous dit qu'attirée par la présence du grand Maître, « se tenant en arrière et aux pieds de Jésus, elle se mit à pleurer, lui baignant les pieds de ses larmes, les essuyant avec ses cheveux » (Luc. 7:38). Avec quelle douceur elle fut reçue, et quel amour guérisseur elle dut ressentir lorsque Jésus lui dit (verset 48): « Tes péchés te sont pardonnés. »
La Vérité nous enjoint de nous purifier et d'établir ainsi la vraie liberté. La Vérité ne connaît ni orgueil ou arrogance, supériorité ou présomption, mais nous rend spirituellement réceptifs à la vision du bien.
Il nous faut être comme ces capitaines au long cours d'autrefois qui scrutaient les étoiles, puis se traçaient leur route. En écartant les faux calculs qui nous induiraient en erreur, nous devons nous aussi nous diriger dans la bonne voie et aller de l'avant. Lorsque nous nous tournons vers la Vérité pour être guidés, nous ne sommes pas en proie à la confusion. Nous sommes calmes et pleins d'assurance quand nous nous appuyons sincèrement sur le Principe immuable. Nous pouvons toujours manifester toute la dignité de la nature parfaite de l'homme quand nous obéissons à l'unique Entendement. Le bon chemin est toujours à notre portée. L'Entendement le connaît; nous pouvons donc le connaître par réflexion. L'Amour le protège; donc nous sommes protégés en le suivant.
Jésus nous montra clairement notre destinée lorsqu'il dit (Matth. 5:14, 16): « Vous êtes la lumière du monde; une ville située sur une montagne ne peut être cachée... Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux. »
Où que nous mène notre expérience humaine, nous pouvons être assurés que Dieu n'exige pas plus de nous que nous ne pouvons accomplir. Les capacités spirituelles dépassent de loin les besoins humains. Il nous faut être vigilants. Nous devons toujours protéger notre vision du bien afin que notre croissance atteigne sa merveilleuse maturité. Aucune obscurité ne saurait ternir la puissance qui nous appartient.
Démontrons donc la bonté qui est la vraie grandeur. En laissant le bien nous embrasser dans sa totalité, nous devons croître tels des arbres pleins de bourgeons, aux solides branches, beaux à voir, et qui s'épanouissent en pleine gloire. Mais nous devons nous rappeler ces paroles de Mrs. Eddy (Miscellaneous Writings, p. 340): « Il n'y a pas d'excellence sans labeur; et il nous faut travailler dès maintenant. »