Dans un certain village, pendant un été excessivement chaud et sec, des prières en commun devaient avoir lieu pour implorer Dieu d'envoyer la pluie. Au jour indiqué, jour de chaleur torride avec un ciel bleu ne promettant aucun nuage, la légende raconte qu'un long cortège défila le long des rues poussiéreuses et s'engagea à travers champs vers l'endroit choisi. Tout au bout du défilé on vit une petite fille traînant un grand parapluie.
« Pourquoi as-tu pris un parapluie par cette chaleur? » lui dirent les gens. « Ne vois-tu pas que le ciel est sans nuage? »
« Mais oui, » répondit l'enfant. « C'est parce qu'on va prier pour avoir la pluie, et j'ai préparé mon parapluie! »
Dans les mêmes circonstances, aurions-nous préparé notre parapluie? Parfois nous avons peu d'assurance que Dieu fera ce que nous Lui demandons. Il se peut que nous ayons des doutes sur l'objet même de nos demandes. L'apôtre Jacques dit (4:3): « Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, pour tout dépenser dans vos plaisirs. »
Alors, comment devrions-nous prier? La réponse nous a déjà été donnée par le plus grand Maître que le monde ait jamais connu, Christ Jésus. Dans l'Oraison dominicale, nous voyons que Dieu est notre Père. Rappelonsnous que notre Maître établit certaines conditions qu'il faut observer afin de prier d'une manière efficace, indiquant ainsi l'importance qu'il attribuait à la prière et la différence qui existe entre la signification de son enseignement et celui des rabbins de son temps.
Jésus dit (Matth. 6:5): « Quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites; car ils aiment à prier debout dans les synagogues et aux carrefours pour qu'on les voie. En vérité, je vous le dis, ils ont leur récompense. »
La prière étant un état de communion spirituelle avec Dieu, ne dépend pas de l'attitude physique. Se mettre en évidence dans l'intention de paraître fervent, n'indique pas que nous avons une compréhension de la prière.
« Mais toi, quand tu pries, » dit ensuite Jésus, « entre dans ta chambre, ferme ta porte, prie ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te récompensera. » En recommandant de prier dans le secret, Jésus révéla la puissance de la communion individuelle avec le Père, de la prière silencieuse. Les disciples perçurent la raison suprême de la prière — l'union avec le Père, démontrée dans la guérison.
Jésus dit encore: « Lorsque vous priez, n'usez pas de vaines redites, comme font les païens, qui pensent être exaucés en parlant beaucoup. Ne leur ressemblez donc pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. »
En réfléchissant à ces conditions, nous voyons la nécessité absolue d'une préparation spirituelle de notre pensée, la purification de nos désirs, l'honnêteté de nos buts. Et ce qui est encore plus important, nous commençons à comprendre la raison de cette préparation.
Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 16): « Ce n'est que dans la mesure où nous nous élevons au-dessus de tout ce qui a rapport aux sens matériels et de tout péché, que nous pouvons atteindre l'aspiration céleste et la conscience spirituelle qui sont indiquées dans l'Oraison dominicale, et qui guérissent instantanément les malades. »
Il est important de noter que le premier chapitre de Science et Santé est intitulé « La Prière » et qu'il commence par cette déclaration inspirée: « La prière qui réforme les pécheurs et guérit les malades est une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu, — une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soi-même. »
Il n'est pas nécessaire de se rendre dans certains endroits pour prier, ni de se trouver en compagnie d'autres personnes. Le sanctuaire de l'Esprit est une conscience libre de tout sens matériel. Nous prions le mieux quand nous nous confions en la direction infaillible de Dieu et que nous reconnaissons Son amour toujours présent.
Paul apprit à mettre sa confiance en Dieu si pleinement, qu'il pouvait dire (Rom. 8:38, 39): « Je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l'avenir, ni les puissances, ni les cimes, ni les abîmes, ni quoi que ce soit dans la création, rien ne pourra nous séparer de l'amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ, notre Seigneur. »
Mrs. Eddy nous a donné l'interprétation spirituelle de l'Oraison dominicale (voir Science et Santé, pp. 16, 17), et nombreux sont les témoignages de ceux qui y ont trouvé la guérison. Lorsque nous tenons compte des conditions indiquées par notre Maître, et que nous nous efforçons de comprendre les paroles de cette prière éternelle, nos pensées se trouvent dirigées vers ce qui est vrai, bon et permanent. Nous verrons alors que l'homme créé par Dieu à Son image et à Sa ressemblance, est une idée spirituelle, éternelle et harmonieuse, et nous commencerons à comprendre que nous sommes véritablement cette idée.
En gardant notre pensée fermement établie sur la vérité, nous serons à même de nier toute prétention à l'existence de pensées contraires, présentant l'homme comme étant déchu, malade, pécheur et captif. La prière incessante nous donne l'assurance d'être guidés, protégés et soignés, car la prière affirme notre unité éternelle avec Dieu, le Principe même de notre être.
